L'étoile de Noël
de Michel Piquemal, Martin Matje (Dessin)

critiqué par Shelton, le 3 novembre 2012
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Très fin, très beau, bien illustré !
Nous voilà en présence d’un très beau conte illustré. Tout d’abord, parce que l’illustrateur, Martin Matje, nous offre un trait fin, entre la ligne claire de la bande dessinée et l’illustration classique pour livres jeunesse, le tout teinté d’une poésie et d’une douceur atypiques.

Il y a aussi un conte solide de Michel Piquemal avec en toile de fond une allégorie sur la possession et la satisfaction qu’il y a à posséder, ce qui n’est guère surprenant chez un homme qui a mis son énergie et son talent à lutter contre le néo-libéralisme, ses excès et ses méfaits.

Mais, pour que tout cela puisse fonctionner, il fallait l’incarnation dans une époque, dans un lieu, dans une terre. Notre conte se déroulera donc en Angleterre, à Londres, à la fin du dix-neuvième siècle. Pour rester dans une histoire à la Dickens, nous aurons un orphelin, un de ces petits pauvres londoniens qui n’avaient rien à manger, rien à se mettre sur eux et rien pour les protéger la nuit ou en temps de pluie (et il pleut sans cesse sur Londres !)… De plus, pour accentuer l’effet dramatique, nous sommes la nuit de Noël…

Je vous vois venir… « Noël, la nuit, un enfant abandonné, le grand froid… Vous n’allez quand même pas inviter ce garçon à la messe de minuit, lui demander de jouer un personnage dans une crèche vivante ou d’aller s’abriter dans la paille pour ne pas geler ! » Non, rien de tout cela, c’est seulement cette nuit-là que Jonathan Finn est devenu propriétaire de l’Astéroïde 253 et que généreusement, il partagea son bien immobilier avec une jeune fille guère plus fortunée que lui !

Il était pauvre, le voilà riche ! Car, n’en doutons pas, le partage et l’amitié enrichissent à coup sûr !!!

Une façon originale de parler de cette nuit de Noël et de ce qu’elle peut avoir de sacré, de magique, de profondément humain…