Rajasthan, vision de l'Inde des princes
de Amina Taha Hussein-Okada, Suzanne Held (Photographies)

critiqué par Tistou, le 7 novembre 2012
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Vision de palais et de forteresses
Le Rajasthan une province de l’Inde qui s’étend à l’ouest de Delhi et qui va faire frontière avec le Pakistan, notamment au niveau du désert de Thar. C’était le territoire des Rajpouts, de tout temps une espèce d’aristocratie militaire, de féroces guerriers qui ne renonçaient jamais. Ce territoire est jalonnée de magnifiques villes ou sites et le propos de ce gros ouvrage est de donner à voir les palais et forteresses qui parsèment le Rajasthan de Jaïpur à Jaïsalmer, d’Udaïpur à Bikaner.
Suzanne Held est la photographe, photos couleur principalement, Amina Okada se chargeant du texte, principalement une histoire circonstanciée de ce territoire.
Ceci intéressera principalement ceux qui ont des vues sur le Rajasthan, qu’ils y soient allés ou qu’ils en reviennent. Le fait d’axer l’ouvrage principalement sur palais et forteresses rend la chose assez aride (cela dit le désert de Thar au milieu duquel trône Jaïsalmer l’est passablement, aride !).
Deux pratiques qui nous semblent à nous particulièrement inhumaines sont aussi évoquées en détail, des pratiques qui n’ont plus lieu de nos jours faut-il le préciser.
Il s’agit des « sati » et du « jauhar ».

« Aux stèles de héros correspondent également les stèles élevées à la mémoire des sati, les épouses fidèles et vertueuses qui, refusant de survivre à leurs époux, choisirent de les suivre dans la mort en s’immolant volontairement sur leurs bûchers funéraires. Préférant une mort glorieuse et sanctifiée à l’humiliation et à la dégradante solitude du veuvage, nourries depuis leur plus tendre enfance de récits héroïques et édifiants exaltant le courage physique autant que la fidélité conjugale … »

« Une mort glorieuse », quand je vous dis qu’il s’agit d’un peuple de guerriers préférant mourir qu’être battus … Le « jauhar » n’est pas mal non plus dans le genre :

« Au sacrifice des veuves montant sur le bûcher de bois de santal, arrosé d’huile, de camphre et de parfum, la tête de leur époux posé dans leur giron ou – quand celui-ci avait trouvé la mort loin des siens, sur quelque champ de bataille – en serrant contre elles le turban du défunt, répond une autre forme d’immolation féminine non moins volontaire : le jauhar, ou suicide collectif, en temps de guerre, des femmes issues de familles royales et princières. Lorsque les citadelles, longtemps tenues pour inexpugnables, étaient assiégées par les armées ennemies et vouées à la dévastation et au chaos, lorsque la défaite apparaissait inéluctable, les femmes retranchées à l’intérieur des forteresses, après avoir précédé aux ablutions purificatrices et avoir revêtu leurs robes nuptiales, allumaient un immense brasier et, conduites par la reine, s’élançaient dans les flammes. »

Si l’on n’était pas persuadé que l’Inde est d’une culture qui nous est étrangère, cet ouvrage permet de recentrer certaines données et de donner à voir ces palais et forteresses d’un autre temps qui le défie toujours, le temps, et qui font du Rajasthan une partie de l’Inde particulière.