Vercingétorix, chef des gaulois
de M. M. Gorce

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 8 novembre 2012
(Ottignies - 88 ans)


La note:  étoiles
Un héros devant l'Éternel
Vercingétorix est un héros national au même titre que Charles Martel qui vainquit les Sarrasins à Poitiers et Jeanne d’Arc qui bouta les Anglais hors de France. Mais il est plus que ça ! Il est le fondateur de la nation gauloise et, par conséquent, de la France, pour ne pas dire de l’Europe.

Dans son livre, M. M. Gorce nous parle de son héros avec des trémolos dans la voix:
« Pour avoir su donner à la Gaule une unité fondée sur la passion de l’indépendance, Vercingétorix fut un véritable homme d’État, un de ces héros par lequel tout un peuple s’incarne, et dont la gloire même, s’il a finalement succombé, rayonnera toujours sur l’avenir ». Il nous explique dans quelle circonstance il prit le commandement des armées gauloises et, d’abord, il nous dit qui il était : il était druide et fils de druide, élu par la communauté des druides, à 19 ans, pour sauver l’indépendance de la Gaule face au prédateur romain.

Dès lors, il est amené à nous parler des druides, de leur religion et de la civilisation celte – puisque la civilisation est fille de la religion.
Mais on sait très peu de choses sur le sujet parce que les Gaulois n’écrivaient pas.
On sait seulement que les druides détenaient un pouvoir spirituel sur toute la Gaule et qu’ils rassemblaient, dans un même élan mystique, tous ces peuples épris de spiritualité et jaloux de leur liberté.

Il nous parle aussi, bien sûr, de Jules César, cet orgueilleux, ce fourbe, ce félon, ce conquérant cruel et sans pitié. Il se gausse de la fameuse « clémence de Jules César » dont nous ont abreuvé nos manuels d’Histoire. César a massacré un peuple, il a réduit des millions de Gaulois en esclavage, il a assassiné Vercingétorix et les prisonniers désarmés, mais il a fait pire encore : il a massacré tous les druides, c'est-à-dire l’élite d’un peuple et par là, il a anéanti une des plus belles civilisations du monde, beaucoup plus belle que la civilisation romaine qui, selon l’auteur, était vile, jouisseuse, matérialiste et dégénérée.

M. M. Gorce est un de ces historiens du début du siècle dernier qui considérait l’Histoire comme une science exacte et qui prenait parti quand il écrivait une page d’Histoire.
Il écrivait dans un style à la fois classique et merveilleux. J’ai particulièrement apprécié son lyrisme quand il parle de Vercingétorix : « …cette offrande de soi-même au destin qui l’attend, place Vercingétorix au rang de ces êtres d’élite, infiniment rares à travers les siècles, qui font honneur à l’humanité et qui méritent une admiration unanime… »
Bel hommage à un héros qui le méritait bien ! Et admirable biographie qui complète, en nous amusant, nos connaissances sur les débuts de notre Histoire.