Boro dans l’enfer des geôles franquistes

Alors que la guerre d’Espagne fait rage et que la victoire semble décisive pour les Franquistes, Boro, en mission de reportage, est capturé par les nationalistes et emmené comme prisonnier vers la forteresse d’Alto Corrientes, au mépris des règles internationales. Alors qu’il moisit dans son cachot coupé du monde, ses amis restés à Paris, s’inquiétant de ne pas avoir de nouvelles, tenteront l’impossible pour le sortir de ce mauvais pas. Entretemps, Boro est tombé amoureux de Solana, passionaria républicaine à la grâce éblouissante comme les terres d’Andalousie et dont le père a été assassiné par les fascistes. Pour le reporter au grand cœur, pas question de la laisser aux mains de tels monstres…


C’est toujours un plaisir de retrouver ce bon vieux Boro (Borowicz pour le nom, Blèmia pour le prénom, Boro pour la signature), dandy intrépide au grand cœur et tombeur de ces dames. Pour la troisième fois, on le retrouve aux prises avec l’extrême droite, de manière quasi involontaire. Car même si par nature la politique n’est pas sa tasse de thé, Boro est tellement épris de liberté qu’il en arrive toujours à rentrer en conflit avec ceux qui veulent étouffer ses défenseurs. La trame reste assez simpliste : les gentils sont du côté de Boro et vont unir leurs forces pour battre les méchants fascistes ; les auteurs ne font pas dans la nuance, mais on ne peut pas leur en vouloir de ne pas porter cette engeance dans leur cœur. Pour faire bonne mesure, ils ont donné à leur personnage quelques aspérités: si celui-ci est à l’aise dans la haute société, il a aussi des accointances avec les milieux interlopes parisiens, mais il faut dire que c’est pour la bonne cause. On en oublie même que Boro a une patte folle, tant sa canne lui confère de l'élégance… Joli travail en faveur de l’acceptation du handicap, bravo aux auteurs !

A la base, c’est de l’aventure où les principaux protagonistes ont des arguments physiques, du charme, du glamour et éprouvent toujours de la compassion envers leur prochain. Après tout, cela n’a pas prétention à être un roman psychologique, mais au moins, l’écriture est fluide et agréable, on passe un bon moment, tout en se torturant les méninges pour deviner comment diable Boro va pouvoir se sortir d’une situation aussi inextricable. A cet égard, le scénario est bien ficelé et réserve son lot de suspens et de surprises.

Par ailleurs, comme les deux premiers volets, ce roman de fiction s’appuie sur un contexte historique de l’entre-deux-guerres (ici, la guerre d’Espagne) de façon documentée - n’hésitant pas à intégrer habilement des personnages ayant existé, notamment Arthur Koestler. On pourrait aussi le voir comme un instrument de résistance, car en avançant dans l’histoire, on se dit que oui, vraiment, le fascisme est une sacrée saloperie où toute la perversité humaine semble pouvoir s’épanouir. On est révolté aussi bien contre la bêtise crasse des geôliers que par la cruauté impassible de Friedrich von Riegenburg, mais bien plus encore par cette évocation de l’effroyable bombardement de Guernica – un simple test pour les nazis...

Tout cela, c’est ce qui fait de Boro un héros – et une série ! - culte et pas cul-cul la praloche.

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  Les noces de Guernica [Texte imprimé] Franck et Vautrin

  de Franck, Dan Vautrin, Jean
  Pocket / Presses pocket (Paris).
  ISBN : 9782266065757 ; 1,99 € ; 19/01/1995 ; 657 p. ; Poche

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  Les Aventures de Boro reporter photographe, tome 3 : Les Noces de Guernica

  de Franck, Dan Vautrin, Jean
  Pocket
  ISBN : 9782266145596 ; 7,95 € ; 18/05/2004 ; 658 p. ; Poche

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  Les noces de Guernica [Texte imprimé] Franck et Vautrin

  de Franck, Dan Vautrin, Jean
  Fayard
  ISBN : 9782213592565 ; 29,00 € ; 01/05/1994 ; 511 p. ; Broché

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