Edgar le chat-souris
de Fabienne Jonca, Nancy Ribard

critiqué par JulesRomans, le 24 novembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Edgar sans D pour jouer à son tour
Il est clair que ce récit porte un message sous-jacent d'espoir pour les jeunes enfants qui ont compris que l'un de leur parent est au chômage. Voilà un album qui commence sur sa page de garde par citer la morale de la fable "L'âne et le chien" à savoir « Il se faut entraider, c'est la loi de nature ». Cet ouvrage peut aussi contrer les angoisses d'abandon. Nous suivons le parcours d'un chat de la race Bombay qui vient d'être chassé par les héritiers de sa maîtresse âgée qui vient de décéder. Le jeu de mots introduit dans la phrase « quand un persan tapi dans l'ombre leur saute dessus, elles lui échappent habilement en éclatant de rire » est d'ailleurs impossible à être expliqué aux jeunes avec le physique attribué ici à Edgar. On voit notre héros se rendre à l'agence du gagne-pain où en fonction de ses caractéristiques lui sont proposés des emplois pour lesquels il ne se sent pas compétent : danseur de cha-cha, styliste pour vêtements griffés, défaiseurs de pelote de laine, jeteur de mauvais sort (chat noir exigé), agent secret (chat gris recommandé), ramoneur (idéal pour chavoyard). « Chaviré. Edgar s'assied sur le trottoir » et il rencontre des souris très audacieuses. Ce sont ces dernières qui vont l'embaucher, n'arrivant pas à répondre à la demande pour récolter les dents de lait. Edgar termine joliment masqué en souris. On aurait aimé voir deux sacs pour les petites souris, en effet n'est représenté que celui destiné à récolter les dents de lait. Le jeune lecteur risque fort de faire remarquer que ces souris ne connaissent pas leur travail puisqu'elles ne pensent pas à distribuer le petit cadeau. Même si le texte ne le mentionne pas, son simple dessin aurait suffi. En conclusion un album au contenu symbolique très fort (et pouvant partir dans de multiples directions) prenant le risque de passer à côté des attentes positives qu'il suscite en négligeant les détails comme l'illustration du caractère persan du chat ou l'absence de gratification traditionnelle. Un album à croiser avec "Be bop", présenté sur ce site, on avait affaire là avec un chat de la race bleu russe tandis qu'ici il s'agit la race Bombay comme nous l'avons déjà précisé.