Walking Dead, Tome 15 : Deuil & espoir de Robert Kirkman (Scénario), Charlie Adlard (Dessin)

Walking Dead, Tome 15 : Deuil & espoir de Robert Kirkman (Scénario), Charlie Adlard (Dessin)
(The walking dead)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Sci-fi & fantastique

Critiqué par Blue Boy, le 30 novembre 2012 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
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Rick Grimes chope le cigare

Suite à l’attaque d’Alexandria par une horde de Marcheurs, la vie reprend son cours dans la petite cité pavillonnaire. Il faut maintenant déblayer les monceaux de zombies (morts pour de bon cette fois !) qui jonchent les rues… et surtout oublier les drames que cela a engendrés…. Rick a pour sa part perdu de façon tragique Jessie et son fils Ron lors de l’attaque, alors qu’il commençait à s’attacher à la jeune femme. En outre, son propre fils Carl, gravement blessé à l’œil par une balle perdue, est tombé dans le coma. Rick va tenter de mobiliser ses troupes pour renforcer la sécurité du lieu, peut-être une façon pour lui d’échapper à la folie ou la dépression…

Après la « tempête » de l’épisode précédent, le calme semble revenu. L’heure est aux questionnements. Alors que Rick s’affirme davantage dans son rôle de leader, les dissensions naissent sur sa capacité à gérer la sécurité de la communauté. S’il apparaît comme un personnage profondément humain, fragilisé par l’accident de son fils, cet épisode va faire ressurgir sa part d’ombre, qui émergeait déjà à l’époque où la communauté s’était réfugiée dans le pénitencier, mais cette fois de manière plus visible, plus inquiétante. Ce glissement psychologique le fait un peu apparaître comme une sorte de prophète ayant reçu une révélation, se sentant investi d’une mission, celle de « rétablir la civilisation », au moment où Carl est entre la vie et la mort. Est-ce dû la folie inhérente à l’instinct de survie, la peur de perdre son fils ? Cela en fait un héros complexe et attachant, tiraillé entre ses contradictions, à la fois fort et fragile, lucide aussi, car capable de confesser ses pulsions meurtrières.

Il existe une autre grille de lecture plus politique et aussi passionnante, avec à la clé cette question : comment dans une période funeste, une société va-t-elle remonter la pente ? En faisant confiance à un chef, avec tout l’arbitraire que cela suppose, ou en instaurant un fonctionnement démocratique où chacun pourra avoir son mot à dire ? Si Rick veut être reconnu comme un leader altruiste, il aspire aussi à se poser en guide moral, celui qui veut « changer la façon de penser des gens ». Plusieurs fois, il met l’accent sur la « communauté », réalisant que contrairement à ce qu’il croyait, l’individualisme était l’ennemi du salut et que la seule façon de s’en sortir était de travailler ENSEMBLE. Alors, Rick, atteint de mégalomanie, serait-il en passe de devenir le « dictateur éclairé » du groupe ? Cette métamorphose va évidemment faire naître des jalousies chez certains, qui supportent de moins en moins son emprise croissante.

Autre personnage intéressant, Andrea, une des rares survivantes qui a considérablement évolué depuis le début de la saga. S’imposant comme la plus habile au maniement des armes, un atout majeur pour le groupe, son caractère s’est considérablement durci, et elle est devenue au fil du temps la confidente de Rick. Son intransigeance laisse de moins en moins entrevoir les failles et l’insouciance qui la caractérisaient au début. La cicatrice qui lui barre la joue et semble avoir imprégné son âme fait désormais partie intégrante de son personnage.

Concernant la forme sur l’ensemble de la série, le trait nerveux, assez classique, pas forcément « joli », est toutefois bien adapté à ce « survival horror comics ». A chaque fois, le scénario est très bien construit, si captivant qu’on oublie totalement que le dessin est en noir et blanc (ce qui au passage permet d’éviter le gore total, preuve que ce n’est pas l’argument principal de cette BD). Sur le plan de la mise en page et du cadrage, rien à dire, c’est parfait. J’apprécie aussi les petites fiches du début, appréciables en raison du grand nombre de personnages pas toujours forcément identifiables au premier coup d’œil.

Cette série ne baisse donc pas la garde, loin de là, avec à chaque tome de nouvelles questions, de nouveaux événements, relançant ainsi l’intérêt du récit. Chose appréciable, les auteurs sont parvenus à se passer du manichéisme propre au genre. Les personnages sont crédibles, il n’y a pas de héros au sens traditionnel du terme, seulement des êtres humains avec leurs faiblesses, auxquels chacun peut facilement s’identifier, mais déplacés dans un environnement extrême.

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Transition

7 étoiles

Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 8 mars 2014

Après l’invasion du camp par les zombies et la mort de nombreux personnages, le groupe panse ses plaies et tente d’organiser des défenses plus efficaces. Une ambiance plus calme propice aux états d’âme mais comme d’habitude, rien n’est simple. La nourriture manque, l’autorité de Rick est contestée et la pression constante est difficilement supportable pour certains. Pourtant, malgré les problèmes, chacun prend conscience que la cohésion du groupe est nécessaire à la survie. Un épisode qui porte bien son nom.

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