Le soleil sous la soie
de Éric Marchal

critiqué par Pascale Ew., le 4 décembre 2012
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Passions d'un chirurgien lorrain
En cette fin de XVIIème siècle, Nicolas Déruet est « chirurgien » ambulant dans la Lorraine occupée par les Français. Il rencontre Marianne Pajot, sage-femme, dont il tombe éperdument amoureux. Pour ces beaux yeux, il décide de s’établir à Nancy où elle réside et de loger chez son ancien maître, François dit le Hérisson blanc. Entre-temps, il a fait la connaissance d’une jeune femme, Rosa, promise au vieux marquis de Cornelli et qui aurait tant voulu qu’il l’enlève...
Toute cette épopée se déroule sur fond de l’Histoire de la Lorraine : le bon duc Léopold fait une entrée triomphante en 1698 après le départ des Français, mais ces derniers réinvestissent la place en 1702.
Ce livre est long, mais on n’en perd pas une miette ! Le seul bémol, pour moi, ce sont les tergiversations amoureuses de Nicolas. Mais on apprend beaucoup sur la médecine de cette époque. Un très bon roman historique, pointu. Il s'agit parfois plus d'une histoire d'amitiés que d'amour. Les personnages sont attachants.
922 pages, c'est long 4 étoiles

922 pages, c'est long si ça n'est pas passionnant.
L'histoire est écrite comme le scénario d'un film, avec des coupures fréquentes et des changements de personnages et de contexte. C'est bien, si on veut écrire un scénario! Si on veut écrire un roman, c'est plutôt fatigant et n'apporte pas grand-chose à la narration. Nicolas, le personnage principal est très intéressant. C'est un chirurgien qui fait progresser sa science dans un siècle qui méprise cette spécialité. Il est consciencieux, travailleur, honnête, humaniste et progressiste. Il est aussi romanesque car son cœur balance entre deux femmes, l'une aristocrate, veuve d'un marquis, l'autre sage-femme compétente et reconnue, qui lui ressemble davantage. Enfin, les personnages secondaires sont assez truculents et originaux. Bref, il y a tous les ingrédients d'un bon roman historique. Pourtant, je me suis souvent ennuyée à sa lecture: trop de passage inutiles, sans grand intérêt, trop de pseudo-énigmes qui au final, n'en sont pas. Peu de rebondissements, la fin est très prévisible et au final assez plate. j'avoue que j'ai lu les 100 dernières pages en diagonale, sautant 3 à 4 pages d'un coup, tant leur contenu ne me semblait être que du délayage sans intérêt pour l'histoire. Quand aux personnages, ils sont à mon sens esquissés mais peu fouillés. Les caractères sont dépeints suivant de grandes lignes romanesques, mais il n'y a pas vraiment de portrait psychologique subtil, permettant de vraiment comprendre les personnages, leur réaction et de s'y attacher. Par exemple, un conflit qui oppose les deux femmes de la vie de Nicolas, n'est jamais vraiment éclairci, ce qu'on attend jusqu'aux dernières pages en vain. Ce que devient François? Sauf erreur (parties sautées), on n'en sait rien non plus...
Bref, ce roman ressemble à un coup "marketing", mais Eric Marchal n'est pas Ken Follett.

Papyrus - Montperreux - 64 ans - 31 août 2013