Don Bosco
de Teresio Bosco

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 5 décembre 2012
(Ottignies - 88 ans)


La note:  étoiles
Un bienfaiteur de l'humanité
Il a paru beaucoup de biographies sur don Bosco mais ce sont souvent des hagiographies un peu naïves, à l'usage des enfants des écoles chrétiennes. Ou alors, ce sont des biographies qui insinuent que don Bosco n'aurait pas été si exemplaire que ça. C'est que l’Église est très conservatrice et don Bosco était un novateur qui ruait dans les rangs. C'est aussi qu'il avait fondé un nouvel ordre religieux, les Salésiens, et qu'il a toujours existé des rivalités entre les ordres religieux.
Cette biographie, par contre, a pris le parti de dire tout, absolument tout, sur don Bosco et il apparaît que la seule chose qu'on puisse lui reprocher c'est d'avoir eu raison avant tout le monde. Il s'occupait de la formation des jeunes et sa pédagogie était révolutionnaire pour son temps.

Il a vécu au XIXème siècle, au début de l'ère industrielle, dans le Piémont, une des régions les plus déshéritées de l'Italie d'alors, où les guerres incessantes ajoutaient de la misère à la misère et de la violence aux injustices du temps.
A cette époque les jeunes étaient sans instruction et sans travail. Les parents les envoyaient dans la rue pour piller, voler, ramener de quoi subsister au jour le jour. Leur avenir était de mourir de faim, de finir en prison ou d'être enrôlés de force dans les armées.

Don Bosco faisait partie de la classe la plus pauvre mais il était issu d'une famille très chrétienne. Il trouva un bienfaiteur qui lui paya ses études, il fit son séminaire à Turin et devint prêtre. Il prit alors les choses en main : il fonda des écoles pour les enfants qu'il ramassait dans la rue, des écoles professionnelles pour les jeunes et des séminaires pour ceux qui avaient la vocation.
Il appelait ses écoles des oratoires et comme il les avait mises sous la protection de saint François de Salle, ses groupements de jeunes devinrent la société des Salésiens.
Plus tard, il fit la même chose pour les filles, qu'il appela les Sœurs de Marie Auxiliatrice.

Les capacités exceptionnelles de don Bosco lui valaient des jalousies ; don Bosco faisait des miracles. Il entreprenait la construction d'écoles sans un sou. Il regardait le ciel et disait : c'est pour Lui que je fais ça, c'est à Lui de me trouver de l'argent... Et l'argent arrivait !
Plus tard, il mit sur pied une expédition missionnaire en Amérique du Sud, d'une envergure inouïe. Si l'Amérique latine est chrétienne aujourd'hui, c'est grâce à don Bosco, à ses Salésiens, et aux Sœurs de Marie Auxiliatrice.

Cette biographie nous apprend surtout quelle fut la pédagogie de don Bosco.
Don Bosco faisait confiance aux jeunes, il les prenait en considération, il arrivait à déceler leurs capacités et il les mettait en valeur. Il voulait que leur formation se passe dans la confiance et dans la joie. Il arrivait à les réconcilier avec eux-mêmes et avec Dieu. Il n'a jamais infligé la moindre sanction contre ses jeunes. Ses opposants lui reprochaient d'être trop bon et même naïf : en ce temps là on ne connaissait que le fouet et la chicotte. La pédagogie de don Bosco avait un siècle d'avance sur son temps. Et même, encore aujourd'hui, combien d'éducateurs et de parents n'estiment leurs enfants que dans la mesure de leurs succès et de leur réussite !

Dans notre monde à l'agonie, où la loi du plus fort et le chacun pour soi sont devenus la règle, il est réconfortant de se rappeler que des hommes de bonne volonté comme don Bosco, avec l'aide de Dieu peuvent changer le cours des choses et nous faire penser qu'un avenir meilleur est encore possible.

Cette biographie se double d'un grand intérêt historique parce qu'elle replace les actions de don Bosco dans les événements du temps. Et Dieu sait si ce temps fut un temps de fer et de feu, dans cette Italie qui luttait pour son unification, avec pour enjeux le maintien d'un état Pontifical et le maintien de la royauté ; avec ses révolutions sociales et ses guerres où les Français de Napoléon III s'opposaient aux Autrichiens de François-Joseph, dans des batailles restées célèbres pour leur cruauté, comme Magenta et Solférino.

Même si au début du livre une excessive abondance d'anecdotes pourrait lasser le lecteur, cette biographie est exemplaire : elle est complète, objective, instructive et très enrichissante.
A mettre dans toutes les mains et à lire sans modération.