Via Temporis, tome 01 : Opération Marie-Antoinette
de Joslan F. Keller

critiqué par JulesRomans, le 17 décembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Les TIC en aide dans "Via Temporis"
Cet ouvrage a reçu un très bon accueil de la part des adultes qui en ont fait la critique, le pensant adapté à un lectorat d’adolescents et de même d’adultes intéressés par les romans historiques. L’idée de départ est intéressante (sans être neuve) car il s’agit, à l’aide d’une suite d’énigmes et en retournant dans le passé, de lutter contre les conséquences d’une prophétie qui fixe la fin des temps au début du XXIe siècle. Ces énigmes successives arrivent aux héros de l'aventure par le biais de l'ordinateur. Permettre par ce biais de revisiter une partie de l’histoire de France en donnant aux héros (une jeune fille et un jeune homme tous deux étudiants) la possibilité de rencontrer des personnages clés de la période de la Révolution et les faire acteurs à Varennes et Valmy en particulier répond au souci louable d’utiliser la fiction à des objectifs pédagogiques. Les explications données sur l'appareil à voyager dans le temps sont légères, ce n’est pas un livre de science-fiction mais plutôt un ouvrage d’histoire-fiction. L’objet recherché permettra de vaincre la malédiction. Il s’agit de la rivière de diamants de la reine Marie-Antoinette, pour laquelle une légende donne comme lieu de cachette la forteresse de Montmédy. Cette légende a été rapportée ici à la page 293 et d’ailleurs Servais dans "Les enfants de la citadelle" utilise magnifiquement ce ressort pour un récit ayant rapport avec l’occupation allemande entre 1914 et 1918 de cette cité de la Meuse. Toutefois après nous avoir baladé pendant 300 pages sur cette recherche, on apprend à la page 308 qu’en fait Marie-Antoinette avait donné cette rivière de diamants à sa fille Marie-Thérèse et que cette dernière la porte durant la Restauration. Comme on doute qu’elle l’ait amenée au Temple, on aimerait savoir ce qu’elle est devenue entre 1793 et 1815. La cachette ultime de ce bijou au Panthéon surprend du fait du lieu précis de celle-ci, à l'intérieur de ce bâtiment. Compte-tenu du contexte historique de ce don (réalisé en 1927 selon la fiction), le fait qu'une religieuse puisse donner ces bijoux à un sculpteur Jules Desbois (1851-1935), chargé de célébrer Valmy n'est pas anachronique. Il sera fort plaisant à des pères et mères et très désagréables à d'autres parents de jeunes lecteurs, de voir pour ce roman historique, une légère mais constante tonalité de dénigrement des personnages partisans de la Révolution. Ceci est d’ailleurs en partielle contradiction avec une sérieuse célébration de Valmy. Le même auteur a situé le troisième volume de cette série à Rome au premier siècle de notre ère et Aurélie Laloum avait écrit le tome deux, autour de l’affaire des Templiers.