Joseph, chef des Nez Percés
de Helen Addison Howard, George D. McGrath (Dessin)

critiqué par Heyrike, le 17 décembre 2012
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
La poursuite impitoyable
Les premières rencontres entre les blancs et les Nez Percés dans les années 1820/1830 furent très amicales. Les Nez Percés souhaitaient vivement entretenir des relations commerciales avec les commerçants venus de l'Est, ceux-ci d'ailleurs vantèrent l'hospitalité des Indiens de cette région de l'Oregon.

Et comme ce fut toujours le cas dans la douloureuse histoire des Amérindiens, tout bascula avec l'arrivée massive des colons blancs dans les années 1850. Le gouvernement entreprit de créer un futur Etat en vue de l’intégrer à l'Union, mais pour cela il fallait convaincre les Nez Percés de céder une grande partie de leurs terres ancestrales, réduites ainsi à une peau de chagrin. Après maintes négociations et tergiversations de part et d'autre, ainsi que des dissensions au sein des différents clans indiens, certains parmi eux acceptèrent de se soumettre, brisant de ce fait l’alliance tribale et leur mode de vie traditionnel.

La pression de plus en plus forte des colons et la découverte d'or dans la région enclencha tout un processus au cours duquel leur nouveau territoire arraché dans la douleur au gouvernement des Etats-Unis, fut piétiné par les blancs en total illégalité. Le gouvernement manqua à ses promesses en ne défendant pas les droits des Indiens, une fois de plus les traités étaient bafoués sans scrupules. Des conflits éclatèrent durant la période 1855/1877, où des crimes furent commis de part et d'autre.

En 1877, le gouvernement décida de déplacer une nouvelle fois les Indiens vers l’Oklahoma. Cette fois-ci l'opposition des Nez Percés fut très forte, la plupart d'entre eux décidèrent de s'enfuir vers le Canada.

La suite du récit nous embarque dans la longue expédition de Chef Joseph pour préserver la liberté de son peuple. Poursuivi par les troupes du général Miles, qu'ils affrontent vaillamment durant plusieurs batailles, le groupe du chef Joseph parcourt 2000 kms avant d’être contraint à la reddition après la défaite de la Bearpaw Moutains.

L'auteur dresse un magnifique portrait de Chef Joseph dans lequel on apprend que celui-ci n'était pas à proprement parler un chef de guerre mais plutôt un sage. Très attaché à la paix mais n’entrevoyant aucun autre moyen de conserver l'intégrité identitaire de son peuple, il se rallia finalement, par dépit, à l’opinion des autres chefs de clans partisans de la lutte. Homme de bon conseil et très écouté, il fut celui qui veilla attentivement sur le sort des femmes et des enfants durant toute cette expédition. N'étant pas un homme de combat mais plutôt un gardien du bien-être des membres de son peuple, Chef Joseph prit les armes pas tant pour combattre l'armée que pour défendre les plus faibles.

Lors de la reddition du clan du Chef Joseph, le général Miles promet à celui-ci qu’il pourra, lui et les siens, continuer à vivre sur leur terre d’origine (il intercédera auprès du président en sa faveur), et cependant Chef Joseph et son clan seront déportés en Oklahoma. Ils ne retrouveront leur terre natale qu’en 1885.