Pickwik
de Eva Giraud

critiqué par JulesRomans, le 1 janvier 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Un village Pickwik aussi fantasque que M. Pickwick de Dickens
L'illustration de la page de couverture est de Jennyfer Santalier, elle a l’avantage de donner comme indice que l’ouvrage s’adresse en priorité à des adolescents (collégiens de quatrième et troisième ainsi que lycéens) quoiqu’un lectorat adulte féminin devrait prendre du plaisir avec cet ouvrage, d’annoncer que le sujet tournera autour d’une coccinelle et que régulièrement un chat viendra perturber la vie de ses maîtres. Ces derniers Geneviève et David sont un couple où tous les deux ont un métier en rapport avec le monde de l’écrit. Ils viennent s’installer dans un hameau d’un village appelé Picwik. De par ce choix de dénomination et du fait que l’on parle du nom de la fondatrice de ce village " Lady Bug " comme d’origine galloise, on serait plutôt dans le monde anglo-saxon. Toutefois l’action serait dans un lieu en marge de celui-ci, un peu comme l’île de Sercq ou l’île de Man. Dans ce milieu certaines lois du Royaume-Uni ne s’appliqueraient pas et certaines coutumes appartenant à la tradition se seraient maintenues. Ainsi l’on pourrait creuser pour faire des recherches archéologiques sans la moindre demande d’autorisation aux propriétaires des lieux.

Dans ce premier tome (d’une série en deux volumes) nous découvrons l’originalité propre à chacun des villageois. Ces derniers sont empreints de la légende de leur petite cité, un groupe d’archéologues étrangers à la commune s’en est emparé :

«-Oh, c’est surtout qu’ils perdent leur temps ! Et ils ne sont pas très amicaux. En fait, ils recherchent un objet très ancien qui, selon la légende, rendrait plus riche que tous, quiconque parviendrait à mettre la main dessus. Les coccinelles en pierres précieuses ne sont que pures spéculations miniatures de ce que pourrait être l’objet».

Geneviève sympathise avec une famille dont les racines sont très anciennes dans ce lieu. L’une des filles de ce groupe découvre un journal intime (vieux de plus d’un demi-siècle) qui était caché sous le plancher de la maison de ses ancêtres, qu’elle a été amenée à habiter depuis peu d’années.

« Nous l’avons feuilleté, Lili a pu admirer l’écriture à la plume, mais rien de plus. Ariane a bien examiné le dessin au charbon, perdu en plein milieu. Elle dit qu’il s’agit peut-être d’un plan ».

Grâce à ce plan le proche voisin de Geneviève et David (un personnage un peu à la Géo Trouvetou) a dû retrouver le bijou aux dons merveilleux, toutefois il décide d’une stratégie afin de tromper le groupe de chercheurs en objets historiques perdus.
Cet ouvrage se lit fort agréablement car l’ambiance loufoque dans lequel il nous fait baigner est sans cesse renouvelée par des protagonistes différents.

Par ailleurs il s’agit dans cet ouvrage de relier le présent d’un village à son histoire par l’intermédiaire d’une famille qui avait gagné dans le passé une réputation sulfureuse

« Il y a une histoire que je n’ai toujours pas comprise … qui dit, si je ne me trompe pas, que notre famille habitait Pickwick il y a déjà très longtemps, et que tout le monde nous prenait – enfin pas nous, les Thirion d’avant nous – pour des sorcières. En fait, il ne s’agit que de bien connaître la nature, pour savoir s’en servir comme on veut ! Mais ne pas les démentir et jouer le jeu des sorcières arrangeait tout le monde. Ça faisait peur, alors ça protégeait la famille, en un sens. Bref, c’est une simple question de savoir ».

Le nombre de pages et le fait qu’il y ait 2 tomes, risque malheureusement d’écarter spontanément de sa lecture la partie du lectorat d’adolescents qui ouvre en priorité les livres peu épais. Comme malheureusement la couverture ne l'indique pas, le premier volume se nomme "Le Vers galant".