La fille de Joseph
de Louise Tremblay D'Essiambre

critiqué par Saumar, le 3 janvier 2013
(Montréal - 91 ans)


La note:  étoiles
Volonté de réussir sa vie
En pleine crise économique de 1929, Julie Martin, qui vient de perdre sa mère, vit aussi sa propre crise. Elle sent bien que son père ne l’aime pas, c’est un garçon qu’il désirait. Pour éviter de vivre sous les contraintes paternelles, elle réussit à vaincre, son père Joseph, de la placer pensionnaire au couvent. Ses études terminées, elle quittera son foyer, ses dunes et son cheval pour prendre le voile dans cette communauté cloîtrée. Dans sa quête de la perfection et par un travail incessant, elle arrivera à concrétiser ses ambitions, jusqu’à devenir la supérieure de sa communauté.

L’auteure trace un portrait assez juste sur cette période de l’histoire des femmes au Québec. Elle décrit le courage et la force de ces femmes qui les amènent à se dépasser. Satisfaite du poste obtenu dans ce couvent austère, mais sécurisant, (puisqu’elle est à l’abri des hommes dont elle voulait s’éloigner : d'un père qui l'a
opprimée et d'un jeune garçon qui l’a violée) cette promotion suffira-t-elle à combler le creux de l’existence de Julie devenue sœur Marie-Joseph? Et l’amour, auquel elle avait renoncé, reviendra-t-il la hanter?

D’un style fluide, des personnages crédibles, j’ai aimé ce premier roman de Louise Tremblay d’Essiambre. Je l’ai lu en entier, malgré le côté un peu trop appuyé et répétitif de la nostalgie du passé, en plus de quelques passages qui tirent en longueur. Pour tout dire, ce que l’héroïne obtient par tant de sacrifices et de renoncements est la certitude d’être la véritable fille de Joseph, par son obstination et son ambition, mais sûrement pas l’accès au bonheur qui, vu analytiquement dans l'histoire, est d’aimer et d’être aimé. Connaîtra-t-elle enfin ce bonheur?