Sibérie
de Attilio Micheluzzi

critiqué par JulesRomans, le 4 janvier 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Si Bérie m'était comptée en lingots d'or
Le graphisme est fin et élégant, comme c’est l’usage avec Attilio Micheluzzi. Le récit se déroule essentiellement en 1897 (retour sur le passé) et au présent en 1919. L’auteur brode autour d’un noble russe Gabriel Kovalensky, partisan de la Révolution ; il est dénoncé par un camarade à la police du fait d’une rivalité amoureuse.

En Sibérie il a l’occasion de rencontrer Raspoutine et ce n’est pas la première fois que l’auteur met en opposition l’être pur et généreux qu’est son héros face à des filous (car c’est ainsi qu’apparaît Raspoutine). Les femmes auraient bien tendance à tomber dans les bras de Gabriel Kovalensky mais il ne tend que vers la Révolution.

Vingt ans plus tard, il est devenu un proche de Lénine sans que l'on sache vraiment comment. En mars 1919 il se trouve mêlé à une affaire où la légion tchécoslovaque s’empare d’un train contenant de l’or. On est en fait assez loin des faits historiques qui ont servi d’inspiration et le périple de la légion tchécoslovaque se fait dans des conditions assez différentes de ce qui est décrit. Il s’agit d’une suite de pillages et lorsque Kazan tombe en juin 1918 dans leurs mains, ils s’emparent des réserves de devises de la Banque Impériale Russe de Saint-Pétersbourg, qui y avaient été entreposées.

Cet épisode de la Révolution russe qui amène des prisonniers slaves, issus de l’armée austro-hongroise, à rallier la Contre-révolution est largement développé de manière compréhensible dans la série "Svoboda ! " chez Futuropolis.

Le scénario est globalement une suite de clichés autour de la mythologie des révolutionnaires russes de la Belle Époque . les conditions d’attaque du train chargé d’or sont d’un romantisme davantage pour un lectorat d’adolescents que pour un public d’adultes.