Tibet, le moment de vérité de Frédéric Lenoir
Tibet, le moment de vérité de Frédéric Lenoir
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
Critiqué par Marthe, le 14 janvier 2013
(Inscrite le 19 novembre 2010, 54 ans)
Critiqué par Marthe, le 14 janvier 2013
(Inscrite le 19 novembre 2010, 54 ans)
La note :
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (3 754ème position).
Visites : 3 945
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Facile et clair
Ce livre est idéal pour comprendre la situation du Tibet, il est facile et agréable à lire avec différents chapitres. Quelle est l'origine du conflit entre la Chine et le Tibet ? qui est le Dalaï-Lama, quelle position il prend par rapport à l'attitude de la Chine, la situation est expliquée de façon très claire. Passionnant !
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Les éditions
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Tibet [Texte imprimé], le moment de vérité Frédéric Lenoir
de Lenoir, Frédéric
Plon
ISBN : 9782259209236 ; 5,00 € ; 12/06/2008 ; 236 p. ; Broché
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Le Pouvoir totalitaire communiste Chinois persécute depuis 1950, les Peuples : Chinois, Tibétain et les "minorités nationales" !
Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 19 août 2020
Dans ce formidable ouvrage, d’une lecture très aisée et agréable, le philosophe et historien des religions, Frédéric Lenoir, nous narre l’Histoire du Tibet et surtout le Crime contre l‘Humanité et le « Génocide Culturel » dont le Peuple Tibétain est victime, depuis plus de 60 ans !
En effet, le Peuple Tibétain a été colonisé et est persécuté depuis la mise en place du régime Totalitaire Communiste Chinois, au début des années 1950 ; au même titre que le Peuple Chinois et les cinquante-cinq autres « minorités nationales » Chinoises.
Après des années de Guerre Civile en Chine, le 1 octobre 1949, Mao s’empara du Pouvoir et proclama la Chine, devenue ainsi Communiste : « République Populaire de Chine ». Tchang Kai-Shek qui était Président de la République de Chine fut alors contraint de s’exiler à Taiwan en décembre 1949. A partir de ce moment-là, Mao Zedong a exterminé, en Chine, plusieurs dizaines de millions de Chinois, son propre peuple, au nom de l’Idéologie Totalitaire Communiste Marxiste-Léniniste (confer l’ouvrage de Jung Chang Mao, l’histoire inconnue : Tome 1 et Mao, l’histoire inconnue : Tome 2).
La situation économique sous Mao était tellement catastrophique que son successeur, en 1976, Deng Xiaoping a dû « assouplir » ce régime Totalitaire Communiste en ouvrant la Chine à l’Économie de Marché ; à l’instar de la provisoire N.E.P. (Nouvelle Politique Économique) de Lénine en mars 1921, et de la Perestroïka de Gorbatchev, en U.R.S.S..
Conséquence : contrairement à l’U.R.S.S., curieusement, en Chine, cette hybridation improbable d’Économie de Marché et de Totalitarisme Communiste, conduisit la Chine à des taux moyens de croissance exceptionnels avoisinant (suivant les périodes) : les 10 % !
Le P.N.B. (Produit National Brut) par habitant a quadruplé entre 1978 et 1996.
Mais dans quelles conditions et surtout à quels prix pour les Peuples Chinois, Tibétain et les « minorités nationales » » ce « miracle » « Capitalisto-Communiste » se réalise-t-il ?
Et en ce début de 21ème siècle, quel est donc le bilan, après plus de trente ans, de cette politique contrainte « Economico-Communiste Mondialisée » ?
Depuis Deng Xiaoping, ce « mariage » contre-nature entre : Économie de Marché et Totalitarisme Communiste représente pour les responsables du Parti Communiste Chinois, un jeu d’équilibriste particulièrement précaire à maintenir. Leur unique objectif (comme pour tous les Dirigeants Totalitaires Communistes de la planète) étant la conservation du POUVOIR ABSOLU par tous les moyens. La seule façon à la fois de dominer la population du pays et de maîtriser cette Économie de Marché, est de continuer d’avoir recours à la Terreur de masse. Bien sûr cette Terreur est « atténuée », de nos jours, afin de laisser se dérouler les échanges commerciaux à l’intérieur du pays. Une plus grande nouveauté encore dans l' »Univers Totalitaire Communiste »…, est le fait de pouvoir commercer avec l’extérieur, les autres pays de la planète, depuis la fin des années 1970.
Cette croissance économique a contribué encore davantage à creuser les inégalités dans le pays, notamment entre les villes et les campagnes. En effet, près de la moitié de la richesse du pays est détenue par 10 % des Chinois les plus riches, avec 440 000 millionnaires en Euro. sur 1,3 milliard de Chinois, seuls les cadres dirigeants du Parti Communiste sont devenus excessivement riches ; et 400 millions de Chinois ont effectivement profité de ce développement économique. Mais 800 millions de Chinois vivent encore dans une très grande précarité, dont 300 millions survivent dans une misère absolue, avec moins de 1 dollar par jour.
Sur le plan des Droits de l’Homme, selon The Laogai Research Foundation, il y aurait encore, de nos jours, entre 4 et 6 millions de prisonniers qui seraient toujours enfermés dans les camps de concentration, de travaux forcés et de rééducation du Laogaï Chinois (l’équivalent du Goulag Soviétique).
L’Etat-Parti-Unique Totalitaire Communiste Chinois exécute entre 5 000 et 8 000 condamnés par an, ce qui représente les deux tiers des exécutions capitales dans le monde. Pour les O.N.G., parmi cet important nombre d’exécutions, de nombreuses serviraient à approvisionner un immonde trafique d’organes. Certains juges corrompus s’enrichissent ainsi ignominieusement en revendant les organes de certains de ces condamnés ; rendant la culpabilité des prisonniers pour le moins sujette à caution, voire arbitraire. La corruption est également largement répandue au sein des cadres du Parti Communiste Chinois.
Quant aux Droit d’expression : les dissidents politiques sont toujours emprisonnés, et si Internet est bien présent en Chine, Google et Yahoo ont honteusement accepté (afin d’accéder à l’immense Marché Chinois), de « brider » leurs serveurs, pour limiter l’accès aux Chinois, aux seules informations autorisées par le Parti Communiste Chinois.
Le Droit du Travail est quant à lui encore quasiment inexistant. Par exemple, on estime à quatre entreprises sur cinq, celles qui ne font pas signer de Contrat de Travail aux employés. Les entreprises peuvent donc « licencier », ou plutôt se débarrasser des « non-salariés », sans aucunes contraintes. Quant au nombre de décès dans des accidents du Travail, il est tout bonnement hallucinant, avec : 127 000 décès en 2005.
En ce qui concerne le Droit à la Santé Publique, la situation s’est grandement dégradée : 71 % des Chinois y avaient accès en 1981, contre seulement 21 % en 1993. Conséquences… (page 161) :
« (…) un million de Chinois meurent chaque année à cause du tabagisme, 300 000 de l’hépatite B, 4 millions sont tuberculeux et plus de 200 millions souffrent de maladies chroniques liées à leurs conditions de travail ».
De plus, le Droit de réunion syndicale libre est interdit, car perçu par le Pouvoir Communiste Chinois (totalement paranoïaque), comme un risque potentiel d’opposition politique au régime.
La pratique de la torture dans les commissariats de police et dans les prisons, est fréquente ; ainsi que les internements en « hôpitaux psychiatriques » des dissidents au régime (comme en Union Soviétique sous l’ère Brejnev).
Les expropriations sauvages des habitants de leur logement sont légions et mal indemnisées. Et notamment dans le cadre de la construction des infrastructures nécessaires pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, et de l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010. Ce sont des centaines de milliers de Chinois qui furent expulsés de chez eux.
Au total, il s’agit de plus de 3,5 millions de personnes qui sont expulsées de leur logement, depuis le début du grand projet urbain des années 1990, dont beaucoup sont mal relogées ou mal indemnisées par rapport à leur situation initiale.
Venons en maintenant au Tibet. Ce pays est originairement composé de trois grandes provinces : au centre, la province de U-Tsang (comprenant la Capitale : Lhassa), et celles Orientales de l’Amdo, et du Kham. Ces trois provinces forment ce que les Tibétains nomment : le « Tibet Historique », s’étendant sur une gigantesque superficie de 4 000 000 de km2, ce qui représente sept fois la France. Le Tibet resta à peu près dans cette configuration depuis le VIIème siècle et ce, jusqu’au milieu du 20ème siècle, c’est-à-dire depuis l’invasion puis la colonisation par l’Armée Communiste Chinoise de Mao Zedong, le 7 octobre 1950.
Puis la Chine, en 1965, décida unilatéralement de limiter considérablement la taille du Tibet. Désormais, le Pouvoir politique Chinois renomma le Tibet : la « Région autonome du Tibet », réduisant drastiquement le Tibet à seulement un tiers de sa surface originelle, à la seule province centrale de U-Tsang, avec une superficie ne représentant plus que 1 200 000 de km2.
Le nom de « Région autonome » décrété par Mao représente évidemment une désignation outrageusement fallacieuse et totalement antinomique (selon la classique méthode d' »agitation-propagande » (Département de l’Agitprop Soviétique) du monde Communiste) à la réalité de la colonisation subit par le Tibet.
De la même manière que les régimes Totalitaires Communistes osaient se nommer : « République Populaire » ou « Démocratie Populaire » de tel ou tel pays « Communisé », alors qu’ils n’étaient en réalité, que des « filiales » de leur « société-mère » : l’U.R.S.S. et donc également de l’Internationale Communiste (ou Komintern, puis Kominform).
Donc à partir du VIIème siècle, sous le règne de l’empereur Songtsen Gampo, le Tibet Historique fonda les règles politiques du pays sur des lois inspirées de l’enseignement du Bouddha. Puis, c’est son successeur, Trisong Detsen qui proclama, le Bouddhisme, religion d’État.
Petit à petit les moines détinrent les clés du pouvoir temporel. Depuis le XVIème siècle, c’est donc un moine de l’école Gelugpa, le Dalaï-Lama, qui représente le Pouvoir politique au Tibet.
Le 7 octobre 1950, Mao envahit et colonisa le Tibet avec son Armée Populaire de Libération (APL). En effet, ce magnifique « Toit du monde », ce « pays des Neiges » situé à une hauteur moyenne de 4 000 mètres, fourmille en Ressources Naturelles (pages 81 et 82) :
« Outre la question stratégique des frontières, le Tibet intéresse la Chine pour ses nombreuses ressources naturelles. Avec environ 30 % des réserves hydrauliques de la Chine, le pays des Neiges est considéré comme le château d’eau de l’Asie. C’est en effet sur le haut plateau que naissent la plupart des grands fleuves asiatiques qui irriguent des pays souvent pauvres, souvent agricoles, pour lesquels ils sont l’artère vitale : Mékong (péninsule indochinoise), Salouen et Irrawady (Birmanie), affluents du Gange et Brahmapoutre (Inde), Indus et Sutlej (Pakistan). Enfin, le Yangtsé Kiang, l’un des principaux axes commerciaux et économiques de la Chine centrale, naît sur le haut plateau ainsi que le fleuve Jaune qui irrigue la Chine du Nord. C’est une évidence depuis l’Antiquité : celui qui maîtrise le cours supérieur d’un fleuve maîtrise la vie des pays qui se situent en aval. Cette seule raison pourrait justifier la violence avec laquelle la Chine cherche à se maintenir au Tibet.
Économiquement, le Tibet est une manne pour une nation industrielle comme la Chine. La liste des richesses naturelles serait très longue à établir tant le pays en regorge : or, argent, cuivre, pétrole, charbon, chromite, mais aussi uranium, borax, et lithium qui représentent les principales réserves mondiales. En 2004, le très officiel « Quotidien du Peuple » évaluait à 78 milliards de dollars le potentiel du Tibet en ressources minérales. L’exploitation industrielle, sans aucun souci de l’environnement, a absorbé des montagnes entières, dévasté des zones agricoles, et elle est une source de pollution considérable des sols et de l’air.
Le Tibet recèle aussi la deuxième biomasse forestière de Chine. Mais le bois a été exploité dans des proportions inimaginables, au point que dans l’est du Tibet, on estime à 85 % la surface forestière abattue. »
Mao lança alors des grands travaux, dont de nombreuses et très longues routes, comme celle du nord reliant Lhassa à Xining (Qinghai) dans la province de l’Amdo, en 1952-1953 ; et celle de Lhassa à la province du Xinjiang, en 1956-1957, etc.. Les conditions de ces travaux forcés étaient si effroyables que des milliers de prisonniers Tibétains périrent le long des routes.
Plus récemment, il y eut le titanesque chantier de la voie ferrée Pékin-Lhassa, inaugurée en 2006.
Suite à l’invasion du Tibet par la Chine en 1950, les tensions ne cessèrent de croître. Le jeune Dalaï-Lama, le XIVème, Tenzin Gyatso (c’est toujours lui actuellement), tenta de trouver une solution avec Mao Zedong. Mais ce dernier n’eut que faire des intérêts des Tibétains. Aidés par le C.I.A. Américaine, des résistants Tibétains s’organisèrent pour tenter de lutter contre l’envahisseur Communiste Chinois. Mais encore plusieurs milliers de Tibétains furent exterminés face à la puissante Armée Chinoise. Les massacres furent nombreux, les villages des résistants anéantis, des milliers de moines furent arrêtés et les monastères furent pillés de leurs objets précieux. La tension culmina alors le 10 mars 1959 par le soulèvement Tibétain, à Lhassa. Le 17 mars les Tibétains insurgés proclamèrent l’Indépendance du Tibet. Mais le soir même la Chine bombarda le Palais du Dalaï-Lama qui fut contraint de fuir et de s’exiler en Inde. Dans les jours qui suivirent, l’Armée Chinoise mitrailla massivement la foule engendrant encore la mort de plusieurs dizaines de milliers de Tibétains !
Mao décida donc d’appliquer deux classiques méthodes du système Totalitaire Communiste, à savoir : la Terreur de masse et la Collectivisation forcée des moyens de production (nommée Communisme de Guerre sous Lénine, en U.R.S.S., en 1918), (page 96) :
« Ils vont liquider petits et grands propriétaires, collectiviser les terres, réorganiser toute la société selon les critères du communisme total. Le parti crée par la force des communes populaires censées, selon la théorie communiste, augmenter la productivité et le niveau de vie des travailleurs. Mais, aucune leçon n’est tirée du passé et ce qui s’était produit en URSS arrive : le peuple s’appauvrit encore plus et le Tibet connaît plusieurs grandes famines, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Comme le dira plus tard avec humour le dalaï-lama : « Nous partagions tout, et il n’y avait rien pour personne ! ». »
Des dizaines de milliers de Tibétains prirent eux aussi le chemin de l’exil en Inde, pour fuir la répression Chinoise et suivre le Dalaï-Lama. De nos jours, ce sont environ 135 000 Tibétains qui vivent toujours en exil en Inde, ainsi que la Dalaï-Lama lui-même. Et 2 500 à 3 000 Tibétains continuent de prendre le chemin de l’exil chaque année, au péril de leur vie.
En 1966, comme en Chine, Mao Zedong imposa au Tibet sa « Révolution Culturelle ». L’objectif était de « Communiser » intégralement le Tibet, en détruisant complètement la Culture, la religion Bouddhiste, bref TOUTE l’identité Tibétaine (pages 97 et 98) :
« Au Tibet, les Chinois imposent aux Tibétains des choses aussi stupides que se couper les cheveux, renoncer à leurs vêtements multicolores pour s’habiller de l’austère uniforme bleu maoïste, repeindre de manière terne la façade de leur maison, etc. Plus grave, ce sont près de six mille monastères, lieux de culte et ermitages qui sont rasés. Les 115 000 moines et nonnes que comprenait encore le pays des Neiges en 1958 sont tués, emprisonnés ou bien mariés de force et enrôlés dans les communes. Les statues séculaires du Bouddha sont envoyées en Chine pour être fondues, les reliques et les objets rituels détruits, les livres brûlés. Près de Pékin, une fonderie traite à elle seule près de six cents tonnes de statues du Bouddha d’or, d’argent ou de bronze. Cette destruction systématique des signes extérieurs de la religion tibétaine s’accompagne d’un mouvement plus pernicieux de tentative de rééducation de ceux qui s’y opposent.
Des dizaines de milliers de Tibétains sont torturés, tués, emprisonnés ou envoyés en Chine pour y être rééduqués, notamment les enfants. Le totalitarisme bat son plein : en brisant son corps, c’est l’âme d’un peuple qu’on cherche en fait à éradiquer. Or, nous l’avons vu, le bouddhisme est au coeur de l’identité tibétaine.
(…) Pis encore, conscients que l’identité tibétaine se véhicule par la langue, les Chinois imposent leur langue à l’école et dans l’administration, et favorisent l’envoi au Tibet de milliers de colons de l’ethnie Han. Pourtant, depuis 1965, le Tibet est devenu une Région autonome, mais sur le papier seulement.
Voilà pourquoi il n’est pas exagéré de parler à la suite du dalaï-lama de « génocide culturel » concernant le Tibet. La culture singulière et millénaire d’un peuple a été sciemment éradiquée en moins de vingt ans. »
A la fin de la « Révolution Culturelle », il ne restait plus que huit monastères !
Le 10 mars 2008 (5 mois avant les Jeux Olympiques de Pékin) fut la date de commémoration, 49 ans après, de la sanglante répression du 10 mars 1959. Quelques centaines de moines Tibétains manifestèrent pacifiquement à Lhassa (principalement du monastère de Drépung) réclamant la libération d’autres moines Tibétains, ainsi que le retour d’exil forcé en Inde, du Dalaï-Lama.
Le 7 mars 1989, Hu Jintao, alors Gouverneur du Tibet, avait déjà eu l’occasion de réprimer par la violence des émeutes Tibétaines, faisant alors 70 victimes parmi la population civile Tibétaine. Hu Jintao avait même décrété à l’époque : la loi martiale.
(Décidément, 1989 fut l’année des soulèvements populaires dans le monde contre le système Totalitaire Communiste, puisque trois mois plus tard, en juin, il y eut les massacres de la place Tianan men. Puis, le 9 novembre de cette même année, ce fut l’effondrement du Mur de Berlin, initiant ainsi le commencement de la chute de l’U.R.S.S. qui se produisit définitivement, en août 1991.
Cette année-là, le Pouvoir Chinois fut au comble de l’exaspération, lorsqu’il apprit à l’automne 1989 que le Dalaï-Lama venait de recevoir le prix Nobel de la Paix).
Mais revenons à la manifestation du 10 mars 2008. Hu Jintao était (et est toujours), cette fois-ci, dirigeant de la Chine Communiste et fut donc confronté, à nouveau, à la même situation, mais à une différence près, et de taille : c’était l’année des J.O. à Pékin. En 2008, les médias du monde entier avaient les yeux rivés sur la Chine. Par conséquent, le régime Communiste devait réfréner sa répression face à cette nouvelle manifestation. La situation s’envenima rapidement et gagna non seulement, presque l’ensemble du « Tibet Historique », mais également certaines régions Chinoises. Malgré tout, fin mars / début avril, le bilan faisait état de plusieurs dizaines de morts ; et les O.N.G. estimèrent que 5 000 Tibétains furent emprisonnés dans les prisons Chinoises.
Ces revendications légitimes des Tibétains concernaient : l’insupportable colonisation du Tibet par la Chine, ne supportant plus que leur Culture soit bafouée depuis plusieurs décennies ; qu’ils soient emprisonnés arbitrairement sur une simple dénonciation ; de voir leurs enfants endoctrinés politiquement ; le fait également que leur langue soit interdite dans les administration et dans les écoles ; et que leur religion Bouddhiste ainsi que les Tibétains eux-mêmes soient constamment persécutés par les soldats Chinois. En effet, le système Totalitaire Communiste à travers le monde n’a toujours supporté qu’une seule « croyance » ou plutôt…, Idéologie : le Marxisme-Léninisme. Toutes les religions devant par conséquent être éradiquées. De plus, les Tibétains sont désespérés de voir leur superbe pays et ses nombreuses et immenses rivières, pollués, et leurs magnifiques forêts, déboisées, par les envahisseurs Chinois. En plus de toutes ces horreurs, les Tibétains durent subir l’humiliation suprême (pour ce pays particulièrement religieux) de voir certains Temples ayant réchappés à la destruction, se transformer…, en bordels ! Etc..
En ce qui concerne l’effroyable bilan humain au Tibet, il est presque aussi élevé que celui du Génocide Cambodgien (environ 1 700 000 Cambodgiens tués sur une population de 7 000 000 d’habitants) par le Parti Totalitaire Communiste du « Kampuchéa Démocratique » de Pol Pot. En effet, sur 6 millions de Tibétains, on estime à environ 1 000 000, le nombre de Tibétains exterminés par le régime Totalitaire Communiste Chinois, soit environ 15 % de la population !
Malheureusement, le Tibet n’est pas le seul pays a avoir été sauvagement colonisé par la Chine Communiste. En effet, sous le terme de « minorités nationales » Chinoises, ce ne sont pas moins de cinquante-cinq Peuples dits administrativement « Autonomes », qui ont été ou sont encore persécutés par le Pouvoir Chinois. Il y a notamment : la Mongolie-Intérieure, le Xinjiang, le Ningxia, le Guangxi, etc..
En ce qui concerne la fondamentale notion sémantique de : Totalitarisme, alors que Jean-Luc Domenach (historien et grand spécialiste de la Chine, confer ses ouvrages : Chine : l’archipel oublié et La Chine m’inquiète), estime que la Chine actuelle de Hu Jintao est passée d’un régime Totalitaire à une Dictature ; Frédéric Lenoir, lui, pense que la Chine relève toujours du Totalitarisme.
En effet, il se base sur la définition du Totalitarisme de Hannah Arendt Le système totalitaire : Les origines du totalitarisme, et il reprend également celle de Michel Winock tout en apportant, lui-même, une précision fondamentale (confer entre autres, George Orwell 1984)… (page 156) :
« Les régimes totalitaires se caractérisent par le parti unique, la doctrine et la propagande d’Etat, la terreur de masse ». »J’ajouterai qu’à la différence des dictatures classiques, les régimes totalitaires entendent s’immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les individus l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la nation ou du peuple. »
Afin de mettre donc sémantiquement d’accord ces deux historiens (ils le sont de toute façon sur le fond, le constat et l’analyse de la situation), on peut reprendre la formule de l’un des historiens spécialistes du Communisme, Stéphane Courtois, et synthétiser ainsi le contexte de la Chine actuelle de Hu Jintao, en partant du principe qu’elle est passée d’un « Totalitarisme de haute intensité » à un « Totalitarisme de basse intensité ». Bref, quoi qu’il en soit, comme le fait remarquer fort justement Frédéric Lenoir, la Chine, reste au minimum : « la plus grande dictature du monde ».
En conclusion :
Aujourd’hui le Dalaï-Lama ne peut toujours pas revenir dans son pays…, le Tibet…
La seule perspective d’un avenir avec un réel développement économique relativement égalitaire et d’une Démocratie en Chine, au Tibet et pour les « minorités nationales », relève uniquement de la chute du régime Totalitaire Communiste Chinois, qui sévit depuis plus de 60 ans…
Je reprends à mon compte le slogan répandu dans le monde entier, lors des J.O. de Pékin en 2008, slogan représentant l’unique espoir de TOUS les Tibétains :
« FREE TIBET » (Tibet libre) !
Confer également le passionnant ouvrage de Jean-François Revel et de Matthieu Ricard : Le moine et le philosophe – Un père et son fils débattent du sens de la vie.
En effet, le Peuple Tibétain a été colonisé et est persécuté depuis la mise en place du régime Totalitaire Communiste Chinois, au début des années 1950 ; au même titre que le Peuple Chinois et les cinquante-cinq autres « minorités nationales » Chinoises.
Après des années de Guerre Civile en Chine, le 1 octobre 1949, Mao s’empara du Pouvoir et proclama la Chine, devenue ainsi Communiste : « République Populaire de Chine ». Tchang Kai-Shek qui était Président de la République de Chine fut alors contraint de s’exiler à Taiwan en décembre 1949. A partir de ce moment-là, Mao Zedong a exterminé, en Chine, plusieurs dizaines de millions de Chinois, son propre peuple, au nom de l’Idéologie Totalitaire Communiste Marxiste-Léniniste (confer l’ouvrage de Jung Chang Mao, l’histoire inconnue : Tome 1 et Mao, l’histoire inconnue : Tome 2).
La situation économique sous Mao était tellement catastrophique que son successeur, en 1976, Deng Xiaoping a dû « assouplir » ce régime Totalitaire Communiste en ouvrant la Chine à l’Économie de Marché ; à l’instar de la provisoire N.E.P. (Nouvelle Politique Économique) de Lénine en mars 1921, et de la Perestroïka de Gorbatchev, en U.R.S.S..
Conséquence : contrairement à l’U.R.S.S., curieusement, en Chine, cette hybridation improbable d’Économie de Marché et de Totalitarisme Communiste, conduisit la Chine à des taux moyens de croissance exceptionnels avoisinant (suivant les périodes) : les 10 % !
Le P.N.B. (Produit National Brut) par habitant a quadruplé entre 1978 et 1996.
Mais dans quelles conditions et surtout à quels prix pour les Peuples Chinois, Tibétain et les « minorités nationales » » ce « miracle » « Capitalisto-Communiste » se réalise-t-il ?
Et en ce début de 21ème siècle, quel est donc le bilan, après plus de trente ans, de cette politique contrainte « Economico-Communiste Mondialisée » ?
Depuis Deng Xiaoping, ce « mariage » contre-nature entre : Économie de Marché et Totalitarisme Communiste représente pour les responsables du Parti Communiste Chinois, un jeu d’équilibriste particulièrement précaire à maintenir. Leur unique objectif (comme pour tous les Dirigeants Totalitaires Communistes de la planète) étant la conservation du POUVOIR ABSOLU par tous les moyens. La seule façon à la fois de dominer la population du pays et de maîtriser cette Économie de Marché, est de continuer d’avoir recours à la Terreur de masse. Bien sûr cette Terreur est « atténuée », de nos jours, afin de laisser se dérouler les échanges commerciaux à l’intérieur du pays. Une plus grande nouveauté encore dans l' »Univers Totalitaire Communiste »…, est le fait de pouvoir commercer avec l’extérieur, les autres pays de la planète, depuis la fin des années 1970.
Cette croissance économique a contribué encore davantage à creuser les inégalités dans le pays, notamment entre les villes et les campagnes. En effet, près de la moitié de la richesse du pays est détenue par 10 % des Chinois les plus riches, avec 440 000 millionnaires en Euro. sur 1,3 milliard de Chinois, seuls les cadres dirigeants du Parti Communiste sont devenus excessivement riches ; et 400 millions de Chinois ont effectivement profité de ce développement économique. Mais 800 millions de Chinois vivent encore dans une très grande précarité, dont 300 millions survivent dans une misère absolue, avec moins de 1 dollar par jour.
Sur le plan des Droits de l’Homme, selon The Laogai Research Foundation, il y aurait encore, de nos jours, entre 4 et 6 millions de prisonniers qui seraient toujours enfermés dans les camps de concentration, de travaux forcés et de rééducation du Laogaï Chinois (l’équivalent du Goulag Soviétique).
L’Etat-Parti-Unique Totalitaire Communiste Chinois exécute entre 5 000 et 8 000 condamnés par an, ce qui représente les deux tiers des exécutions capitales dans le monde. Pour les O.N.G., parmi cet important nombre d’exécutions, de nombreuses serviraient à approvisionner un immonde trafique d’organes. Certains juges corrompus s’enrichissent ainsi ignominieusement en revendant les organes de certains de ces condamnés ; rendant la culpabilité des prisonniers pour le moins sujette à caution, voire arbitraire. La corruption est également largement répandue au sein des cadres du Parti Communiste Chinois.
Quant aux Droit d’expression : les dissidents politiques sont toujours emprisonnés, et si Internet est bien présent en Chine, Google et Yahoo ont honteusement accepté (afin d’accéder à l’immense Marché Chinois), de « brider » leurs serveurs, pour limiter l’accès aux Chinois, aux seules informations autorisées par le Parti Communiste Chinois.
Le Droit du Travail est quant à lui encore quasiment inexistant. Par exemple, on estime à quatre entreprises sur cinq, celles qui ne font pas signer de Contrat de Travail aux employés. Les entreprises peuvent donc « licencier », ou plutôt se débarrasser des « non-salariés », sans aucunes contraintes. Quant au nombre de décès dans des accidents du Travail, il est tout bonnement hallucinant, avec : 127 000 décès en 2005.
En ce qui concerne le Droit à la Santé Publique, la situation s’est grandement dégradée : 71 % des Chinois y avaient accès en 1981, contre seulement 21 % en 1993. Conséquences… (page 161) :
« (…) un million de Chinois meurent chaque année à cause du tabagisme, 300 000 de l’hépatite B, 4 millions sont tuberculeux et plus de 200 millions souffrent de maladies chroniques liées à leurs conditions de travail ».
De plus, le Droit de réunion syndicale libre est interdit, car perçu par le Pouvoir Communiste Chinois (totalement paranoïaque), comme un risque potentiel d’opposition politique au régime.
La pratique de la torture dans les commissariats de police et dans les prisons, est fréquente ; ainsi que les internements en « hôpitaux psychiatriques » des dissidents au régime (comme en Union Soviétique sous l’ère Brejnev).
Les expropriations sauvages des habitants de leur logement sont légions et mal indemnisées. Et notamment dans le cadre de la construction des infrastructures nécessaires pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, et de l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010. Ce sont des centaines de milliers de Chinois qui furent expulsés de chez eux.
Au total, il s’agit de plus de 3,5 millions de personnes qui sont expulsées de leur logement, depuis le début du grand projet urbain des années 1990, dont beaucoup sont mal relogées ou mal indemnisées par rapport à leur situation initiale.
Venons en maintenant au Tibet. Ce pays est originairement composé de trois grandes provinces : au centre, la province de U-Tsang (comprenant la Capitale : Lhassa), et celles Orientales de l’Amdo, et du Kham. Ces trois provinces forment ce que les Tibétains nomment : le « Tibet Historique », s’étendant sur une gigantesque superficie de 4 000 000 de km2, ce qui représente sept fois la France. Le Tibet resta à peu près dans cette configuration depuis le VIIème siècle et ce, jusqu’au milieu du 20ème siècle, c’est-à-dire depuis l’invasion puis la colonisation par l’Armée Communiste Chinoise de Mao Zedong, le 7 octobre 1950.
Puis la Chine, en 1965, décida unilatéralement de limiter considérablement la taille du Tibet. Désormais, le Pouvoir politique Chinois renomma le Tibet : la « Région autonome du Tibet », réduisant drastiquement le Tibet à seulement un tiers de sa surface originelle, à la seule province centrale de U-Tsang, avec une superficie ne représentant plus que 1 200 000 de km2.
Le nom de « Région autonome » décrété par Mao représente évidemment une désignation outrageusement fallacieuse et totalement antinomique (selon la classique méthode d' »agitation-propagande » (Département de l’Agitprop Soviétique) du monde Communiste) à la réalité de la colonisation subit par le Tibet.
De la même manière que les régimes Totalitaires Communistes osaient se nommer : « République Populaire » ou « Démocratie Populaire » de tel ou tel pays « Communisé », alors qu’ils n’étaient en réalité, que des « filiales » de leur « société-mère » : l’U.R.S.S. et donc également de l’Internationale Communiste (ou Komintern, puis Kominform).
Donc à partir du VIIème siècle, sous le règne de l’empereur Songtsen Gampo, le Tibet Historique fonda les règles politiques du pays sur des lois inspirées de l’enseignement du Bouddha. Puis, c’est son successeur, Trisong Detsen qui proclama, le Bouddhisme, religion d’État.
Petit à petit les moines détinrent les clés du pouvoir temporel. Depuis le XVIème siècle, c’est donc un moine de l’école Gelugpa, le Dalaï-Lama, qui représente le Pouvoir politique au Tibet.
Le 7 octobre 1950, Mao envahit et colonisa le Tibet avec son Armée Populaire de Libération (APL). En effet, ce magnifique « Toit du monde », ce « pays des Neiges » situé à une hauteur moyenne de 4 000 mètres, fourmille en Ressources Naturelles (pages 81 et 82) :
« Outre la question stratégique des frontières, le Tibet intéresse la Chine pour ses nombreuses ressources naturelles. Avec environ 30 % des réserves hydrauliques de la Chine, le pays des Neiges est considéré comme le château d’eau de l’Asie. C’est en effet sur le haut plateau que naissent la plupart des grands fleuves asiatiques qui irriguent des pays souvent pauvres, souvent agricoles, pour lesquels ils sont l’artère vitale : Mékong (péninsule indochinoise), Salouen et Irrawady (Birmanie), affluents du Gange et Brahmapoutre (Inde), Indus et Sutlej (Pakistan). Enfin, le Yangtsé Kiang, l’un des principaux axes commerciaux et économiques de la Chine centrale, naît sur le haut plateau ainsi que le fleuve Jaune qui irrigue la Chine du Nord. C’est une évidence depuis l’Antiquité : celui qui maîtrise le cours supérieur d’un fleuve maîtrise la vie des pays qui se situent en aval. Cette seule raison pourrait justifier la violence avec laquelle la Chine cherche à se maintenir au Tibet.
Économiquement, le Tibet est une manne pour une nation industrielle comme la Chine. La liste des richesses naturelles serait très longue à établir tant le pays en regorge : or, argent, cuivre, pétrole, charbon, chromite, mais aussi uranium, borax, et lithium qui représentent les principales réserves mondiales. En 2004, le très officiel « Quotidien du Peuple » évaluait à 78 milliards de dollars le potentiel du Tibet en ressources minérales. L’exploitation industrielle, sans aucun souci de l’environnement, a absorbé des montagnes entières, dévasté des zones agricoles, et elle est une source de pollution considérable des sols et de l’air.
Le Tibet recèle aussi la deuxième biomasse forestière de Chine. Mais le bois a été exploité dans des proportions inimaginables, au point que dans l’est du Tibet, on estime à 85 % la surface forestière abattue. »
Mao lança alors des grands travaux, dont de nombreuses et très longues routes, comme celle du nord reliant Lhassa à Xining (Qinghai) dans la province de l’Amdo, en 1952-1953 ; et celle de Lhassa à la province du Xinjiang, en 1956-1957, etc.. Les conditions de ces travaux forcés étaient si effroyables que des milliers de prisonniers Tibétains périrent le long des routes.
Plus récemment, il y eut le titanesque chantier de la voie ferrée Pékin-Lhassa, inaugurée en 2006.
Suite à l’invasion du Tibet par la Chine en 1950, les tensions ne cessèrent de croître. Le jeune Dalaï-Lama, le XIVème, Tenzin Gyatso (c’est toujours lui actuellement), tenta de trouver une solution avec Mao Zedong. Mais ce dernier n’eut que faire des intérêts des Tibétains. Aidés par le C.I.A. Américaine, des résistants Tibétains s’organisèrent pour tenter de lutter contre l’envahisseur Communiste Chinois. Mais encore plusieurs milliers de Tibétains furent exterminés face à la puissante Armée Chinoise. Les massacres furent nombreux, les villages des résistants anéantis, des milliers de moines furent arrêtés et les monastères furent pillés de leurs objets précieux. La tension culmina alors le 10 mars 1959 par le soulèvement Tibétain, à Lhassa. Le 17 mars les Tibétains insurgés proclamèrent l’Indépendance du Tibet. Mais le soir même la Chine bombarda le Palais du Dalaï-Lama qui fut contraint de fuir et de s’exiler en Inde. Dans les jours qui suivirent, l’Armée Chinoise mitrailla massivement la foule engendrant encore la mort de plusieurs dizaines de milliers de Tibétains !
Mao décida donc d’appliquer deux classiques méthodes du système Totalitaire Communiste, à savoir : la Terreur de masse et la Collectivisation forcée des moyens de production (nommée Communisme de Guerre sous Lénine, en U.R.S.S., en 1918), (page 96) :
« Ils vont liquider petits et grands propriétaires, collectiviser les terres, réorganiser toute la société selon les critères du communisme total. Le parti crée par la force des communes populaires censées, selon la théorie communiste, augmenter la productivité et le niveau de vie des travailleurs. Mais, aucune leçon n’est tirée du passé et ce qui s’était produit en URSS arrive : le peuple s’appauvrit encore plus et le Tibet connaît plusieurs grandes famines, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Comme le dira plus tard avec humour le dalaï-lama : « Nous partagions tout, et il n’y avait rien pour personne ! ». »
Des dizaines de milliers de Tibétains prirent eux aussi le chemin de l’exil en Inde, pour fuir la répression Chinoise et suivre le Dalaï-Lama. De nos jours, ce sont environ 135 000 Tibétains qui vivent toujours en exil en Inde, ainsi que la Dalaï-Lama lui-même. Et 2 500 à 3 000 Tibétains continuent de prendre le chemin de l’exil chaque année, au péril de leur vie.
En 1966, comme en Chine, Mao Zedong imposa au Tibet sa « Révolution Culturelle ». L’objectif était de « Communiser » intégralement le Tibet, en détruisant complètement la Culture, la religion Bouddhiste, bref TOUTE l’identité Tibétaine (pages 97 et 98) :
« Au Tibet, les Chinois imposent aux Tibétains des choses aussi stupides que se couper les cheveux, renoncer à leurs vêtements multicolores pour s’habiller de l’austère uniforme bleu maoïste, repeindre de manière terne la façade de leur maison, etc. Plus grave, ce sont près de six mille monastères, lieux de culte et ermitages qui sont rasés. Les 115 000 moines et nonnes que comprenait encore le pays des Neiges en 1958 sont tués, emprisonnés ou bien mariés de force et enrôlés dans les communes. Les statues séculaires du Bouddha sont envoyées en Chine pour être fondues, les reliques et les objets rituels détruits, les livres brûlés. Près de Pékin, une fonderie traite à elle seule près de six cents tonnes de statues du Bouddha d’or, d’argent ou de bronze. Cette destruction systématique des signes extérieurs de la religion tibétaine s’accompagne d’un mouvement plus pernicieux de tentative de rééducation de ceux qui s’y opposent.
Des dizaines de milliers de Tibétains sont torturés, tués, emprisonnés ou envoyés en Chine pour y être rééduqués, notamment les enfants. Le totalitarisme bat son plein : en brisant son corps, c’est l’âme d’un peuple qu’on cherche en fait à éradiquer. Or, nous l’avons vu, le bouddhisme est au coeur de l’identité tibétaine.
(…) Pis encore, conscients que l’identité tibétaine se véhicule par la langue, les Chinois imposent leur langue à l’école et dans l’administration, et favorisent l’envoi au Tibet de milliers de colons de l’ethnie Han. Pourtant, depuis 1965, le Tibet est devenu une Région autonome, mais sur le papier seulement.
Voilà pourquoi il n’est pas exagéré de parler à la suite du dalaï-lama de « génocide culturel » concernant le Tibet. La culture singulière et millénaire d’un peuple a été sciemment éradiquée en moins de vingt ans. »
A la fin de la « Révolution Culturelle », il ne restait plus que huit monastères !
Le 10 mars 2008 (5 mois avant les Jeux Olympiques de Pékin) fut la date de commémoration, 49 ans après, de la sanglante répression du 10 mars 1959. Quelques centaines de moines Tibétains manifestèrent pacifiquement à Lhassa (principalement du monastère de Drépung) réclamant la libération d’autres moines Tibétains, ainsi que le retour d’exil forcé en Inde, du Dalaï-Lama.
Le 7 mars 1989, Hu Jintao, alors Gouverneur du Tibet, avait déjà eu l’occasion de réprimer par la violence des émeutes Tibétaines, faisant alors 70 victimes parmi la population civile Tibétaine. Hu Jintao avait même décrété à l’époque : la loi martiale.
(Décidément, 1989 fut l’année des soulèvements populaires dans le monde contre le système Totalitaire Communiste, puisque trois mois plus tard, en juin, il y eut les massacres de la place Tianan men. Puis, le 9 novembre de cette même année, ce fut l’effondrement du Mur de Berlin, initiant ainsi le commencement de la chute de l’U.R.S.S. qui se produisit définitivement, en août 1991.
Cette année-là, le Pouvoir Chinois fut au comble de l’exaspération, lorsqu’il apprit à l’automne 1989 que le Dalaï-Lama venait de recevoir le prix Nobel de la Paix).
Mais revenons à la manifestation du 10 mars 2008. Hu Jintao était (et est toujours), cette fois-ci, dirigeant de la Chine Communiste et fut donc confronté, à nouveau, à la même situation, mais à une différence près, et de taille : c’était l’année des J.O. à Pékin. En 2008, les médias du monde entier avaient les yeux rivés sur la Chine. Par conséquent, le régime Communiste devait réfréner sa répression face à cette nouvelle manifestation. La situation s’envenima rapidement et gagna non seulement, presque l’ensemble du « Tibet Historique », mais également certaines régions Chinoises. Malgré tout, fin mars / début avril, le bilan faisait état de plusieurs dizaines de morts ; et les O.N.G. estimèrent que 5 000 Tibétains furent emprisonnés dans les prisons Chinoises.
Ces revendications légitimes des Tibétains concernaient : l’insupportable colonisation du Tibet par la Chine, ne supportant plus que leur Culture soit bafouée depuis plusieurs décennies ; qu’ils soient emprisonnés arbitrairement sur une simple dénonciation ; de voir leurs enfants endoctrinés politiquement ; le fait également que leur langue soit interdite dans les administration et dans les écoles ; et que leur religion Bouddhiste ainsi que les Tibétains eux-mêmes soient constamment persécutés par les soldats Chinois. En effet, le système Totalitaire Communiste à travers le monde n’a toujours supporté qu’une seule « croyance » ou plutôt…, Idéologie : le Marxisme-Léninisme. Toutes les religions devant par conséquent être éradiquées. De plus, les Tibétains sont désespérés de voir leur superbe pays et ses nombreuses et immenses rivières, pollués, et leurs magnifiques forêts, déboisées, par les envahisseurs Chinois. En plus de toutes ces horreurs, les Tibétains durent subir l’humiliation suprême (pour ce pays particulièrement religieux) de voir certains Temples ayant réchappés à la destruction, se transformer…, en bordels ! Etc..
En ce qui concerne l’effroyable bilan humain au Tibet, il est presque aussi élevé que celui du Génocide Cambodgien (environ 1 700 000 Cambodgiens tués sur une population de 7 000 000 d’habitants) par le Parti Totalitaire Communiste du « Kampuchéa Démocratique » de Pol Pot. En effet, sur 6 millions de Tibétains, on estime à environ 1 000 000, le nombre de Tibétains exterminés par le régime Totalitaire Communiste Chinois, soit environ 15 % de la population !
Malheureusement, le Tibet n’est pas le seul pays a avoir été sauvagement colonisé par la Chine Communiste. En effet, sous le terme de « minorités nationales » Chinoises, ce ne sont pas moins de cinquante-cinq Peuples dits administrativement « Autonomes », qui ont été ou sont encore persécutés par le Pouvoir Chinois. Il y a notamment : la Mongolie-Intérieure, le Xinjiang, le Ningxia, le Guangxi, etc..
En ce qui concerne la fondamentale notion sémantique de : Totalitarisme, alors que Jean-Luc Domenach (historien et grand spécialiste de la Chine, confer ses ouvrages : Chine : l’archipel oublié et La Chine m’inquiète), estime que la Chine actuelle de Hu Jintao est passée d’un régime Totalitaire à une Dictature ; Frédéric Lenoir, lui, pense que la Chine relève toujours du Totalitarisme.
En effet, il se base sur la définition du Totalitarisme de Hannah Arendt Le système totalitaire : Les origines du totalitarisme, et il reprend également celle de Michel Winock tout en apportant, lui-même, une précision fondamentale (confer entre autres, George Orwell 1984)… (page 156) :
« Les régimes totalitaires se caractérisent par le parti unique, la doctrine et la propagande d’Etat, la terreur de masse ». »J’ajouterai qu’à la différence des dictatures classiques, les régimes totalitaires entendent s’immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les individus l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la nation ou du peuple. »
Afin de mettre donc sémantiquement d’accord ces deux historiens (ils le sont de toute façon sur le fond, le constat et l’analyse de la situation), on peut reprendre la formule de l’un des historiens spécialistes du Communisme, Stéphane Courtois, et synthétiser ainsi le contexte de la Chine actuelle de Hu Jintao, en partant du principe qu’elle est passée d’un « Totalitarisme de haute intensité » à un « Totalitarisme de basse intensité ». Bref, quoi qu’il en soit, comme le fait remarquer fort justement Frédéric Lenoir, la Chine, reste au minimum : « la plus grande dictature du monde ».
En conclusion :
Aujourd’hui le Dalaï-Lama ne peut toujours pas revenir dans son pays…, le Tibet…
La seule perspective d’un avenir avec un réel développement économique relativement égalitaire et d’une Démocratie en Chine, au Tibet et pour les « minorités nationales », relève uniquement de la chute du régime Totalitaire Communiste Chinois, qui sévit depuis plus de 60 ans…
Je reprends à mon compte le slogan répandu dans le monde entier, lors des J.O. de Pékin en 2008, slogan représentant l’unique espoir de TOUS les Tibétains :
« FREE TIBET » (Tibet libre) !
Confer également le passionnant ouvrage de Jean-François Revel et de Matthieu Ricard : Le moine et le philosophe – Un père et son fils débattent du sens de la vie.
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