Cet instant-là de Douglas Kennedy
(The moment)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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"L’orgueil est la force la plus destructrice qui existe au monde."
Comment reconnaître l’amour, le vrai ? Lorsque toutes vos barrières tombent spontanément. Thomas Nesbitt a toujours fui l’amour, pour se protéger, à cause de son enfance où il a manqué d’amour. A cinquante ans, il est en train de divorcer de la mère de sa fille. L’amour pour leur fille les a maintenus ensemble, mais maintenant qu’elle est adulte, plus rien ne les retient car l’amour n’a jamais vraiment existé entre eux.
C’est alors qu’arrive un courrier d’Allemagne qui réveille une vieille blessure jamais cicatrisée. Thomas se souvient de Petra Dussmann, l’amour de sa vie, rencontrée en 1984 à Berlin. Petra avait été expulsée de RDA et semblait habitée d'une tristesse infinie, insondable. Sa rencontre avec Thomas, venu pour quelques mois écrire un livre sur Berlin, a été un coup de foudre réciproque qui a tout chamboulé...
Ce livre alterne les moments d’une incroyable cruauté et ceux de félicité totale. Ces derniers sont d’ailleurs un peu exagérés, je trouve car trop précipités de la part des deux protagonistes ensemble pour être crédibles. La quatrième partie qui consiste en le journal intime de Petra est un peu trop longue car elle présente beaucoup de redondances par rapport à l’histoire du couple que le lecteur connaît déjà dans sa majeure partie. Mais pour le reste, il s’agit d’un très bon roman, facile à lire, voire à dévorer. Douglas Kennedy y aborde son thème favori de l’amour conjugal, de l’amour déçu et ses blessures, les causes et les conséquences de nos choix, …
Les éditions
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Cet instant-là [Texte imprimé] Douglas Kennedy traduit de l'américain par Bernard Cohen
de Kennedy, Douglas Cohen, Bernard (Traducteur)
Belfond
ISBN : 9782714443984 ; 5,96 € ; 06/10/2011 ; 491 p. ; Format Kindle -
Cet instant-là [Texte imprimé] Douglas Kennedy traduit de l'américain par Bernard Cohen
de Kennedy, Douglas Cohen, Bernard (Traducteur)
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266227384 ; 8,70 € ; 03/01/2013 ; 250 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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L'instant où tout bascule !
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 63 ans) - 23 octobre 2015
Décor qui joue un rôle majeur dans le récit, qui modèle les vies.
Et la description des décors, la restitution des ambiances est un des points forts de l’auteur.
Que l’action se situe dans le Maine ou dans le Berlin, nous imaginons les murs, les paysages, nous ressentons la pluie, la neige, le froid.
L’intrigue est bien nouée et tient le lecteur en haleine jusqu’au point final.
La psychologie des personnages est très fouillée et crédible ; plus d’une fois leurs réactions nous émeuvent, au point d’éprouver l’envie d’être à leurs côtés, de les écouter, de leur serrer la main, de les enlacer.
Cet instant-là, celui où tout bascule, qui fera naître les regrets, l’envie de remonter le temps et de changer le cours de la vie.
Un livre à savourer, qui vous donne envie d’aimer sans réserve …et de peser chaque instant pour jamais n’avoir à en regretter.
En crescendo
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 3 janvier 2015
Bouleversant
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 21 mai 2014
Thomas travaille alors pour Radio Liberty à Berlin-Ouest où il est chargé de raconter ses impressions de voyage essentiellement pour attaquer le régime intransigeant de l’Est et clamer la liberté de penser occidentale. Il y fait la connaissance de sa traductrice, Petra Dussmann avec qui il découvre la passion et l’amour le plus total. Elle a vécu bien des malheurs qui lui ont laissé de tristes souvenirs mais à ses côtés, elle parvient à retrouver le goût de vivre. On peut se demander pourquoi tant d’années après, il n’est plus avec elle alors que tout était absolument merveilleux et qu’ils semblaient faits l’un pour l’autre. Il aura suffi d’un instant pour que tout bascule, cet instant-LA, d’un jugement hâtif pour tout gâcher…
J’ai beaucoup apprécié le portrait du Berlin de l’époque – époque pas si éloignée d’aujourd’hui mais tellement différente - où l’on distingue nettement le contraste entre les deux régimes, totalitaire et socialiste. L’histoire centrale, riche en émotions et en personnages hauts en couleur, se lit d’une traite et nous pousse à réfléchir. Oui parfois, il vaut mieux ravaler sa fierté. Sous peine de le regretter amèrement…et éternellement. A lire !!!
en ce temps-là, il y avait un mur
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 13 mai 2014
Du coup, mon avis sur ce livre est un peu mitigé. J'ai beaucoup aimé la première partie, quand Thomas nous décrit son arrivée à Berlin, la ville, le mur, les personnages rencontrés, la folie de l'histoire. J'ai beaucoup aimé les personnages secondaires hauts en couleur, comme le peintre Alaistair, aristocrate homosexuel britannique sans le sou mais bourré de talent qui devient vite l'ami et le colocataire de notre "Tommy". J'ai moins aimé le côté fusionnel et passionnel de l'histoire d'amour, amour qui annihile la tolérance et la faculté de penser, et qui, sur la longueur, passe d'insensé et joyeux à larmoyant et tragique. L'ensemble se lit facilement, avec une écriture fluide, et l'auteur sait ménager son suspense.
Aujourd'hui, l'Allemagne est une puissance libérale et capitaliste, qui s'en sort plutôt bien dans les pays de l'union européenne. Et aussi dingue que cela puisse paraitre, quand je pense "Allemagne", je pense surtout "Europe", "capitalisme", "Angela Merkel". Souvent, je pense aussi "seconde guerre mondiale" et "solution finale". Mais ça faisait bien longtemps que je n'avais plus pensé à des mots comme "rideau de fer", ou pire encore, "Stasi". Et ce genre de choses-là, on devrait toujours y penser, en toile de fond, pour que ça ne recommence pas. Et rien que pour ça, je dis "Merci" Mr. Kennedy !
- Quand même, je continue à me demander si Judit a contacté la Stasi dès que je suis parti de chez elle…
Le visage de Petra s'est durci tout à coup.
- Bien sûr qu'elle l'a fait. Et bien sûr qu'elle le niera jusqu'à sa mort. Parce que les indicateurs Stasi survivent comme ça : en se racontant qu'ils n'ont pas le choix, que ça les dépasse. Ils vivent dans le mensonge permanent. La vérité est simple : ils ont peur, alors ils mouchardent, et plus ils mouchardent, plus ils ont peur. Et une fois que tu es dans cet engrenage, tu n'en sors pas. C'est quelque chose qui te détruit. Complètement.
Amour, Trabant & Stasi
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 22 avril 2014
Belle histoire d'amour et d'espionnage dans le Berlin des années 80.
Son mur (de la honte), son checkpoint Charlie, les Trabants, la Stasi........
Thomas Nesbitt, écrivain voyageur et Petra, est-allemande mystérieuse..........
A découvrir.......
Berlin, à la naissance du mur
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 24 décembre 2013
Destins ? Il s’agit de ceux de Thomas Nesbitt et de Petra Dussman.
Thomas Nesbitt, jeune américain, qui se lance dans l’écriture et plus précisément dans des récits de voyage, a obtenu une avance pour venir vivre à Berlin, le temps de concocter un nouvel ouvrage.
Petra Dussman, jeune allemande née du mauvais côté du mur, à l’Est, vient de se faire expulser à l’Ouest, toujours à Berlin. Mariée à la mauvaise personne, aux fréquentations politiquement incorrectes …
Les deux vont se rencontrer et vivre un coup de foudre … comme ça arrive effectivement parfois. Là c’est le côté gold de l’histoire. Mais … il y a un revers de médaille … un côté noir. Et même très noir.
Qui va resurgir bien longtemps après quand Thomas Nesbitt, écrivain finissant terré dans le Maine (Etats-Unis), vivant une histoire qui se termine avec sa femme maintenant que leur fille est devenue adulte, reçoit un paquet en provenance d’Allemagne. Et plus précisément de Berlin …
Vous croyez comme ça parfois avoir conjuré le sort, vous être mis à l’abri et …
C’est bien fait. Bien imaginé et bien écrit. Amours tragiques mais crédibles. Vous passez de l’euphorie totale au désespoir le plus total. A réserver à ceux qui sont sensibles aux histoires d’amour.
« Puis il a levé la barrière et j'ai fait mes premiers pas en république démocratique allemande.
Quelle preuve de fidélité inébranlable un Volkspolizei devait-il donner pour être posté ici ? me suis-je demandé.
Quel type de chantage politique était exercé sur les hommes chargés de surveiller un point aussi sensible ? Leur faisait-on savoir que leur famille serait sévèrement punie s'ils osaient jamais passer de l'autre côté ? Quel genre de complicité tacite pouvait unir ces éléments des forces de l'ordre triés sur le volet ? Et qu'en pensaient-ils en secret, ces représentants d'un régime totalitaire, lorsqu'ils voyaient les occidentaux aller et venir librement à travers la frontière idéologique la plus contraignante du monde ? N'étaient-ils pas encore plus captifs que leur concitoyens, ces geôliers, parce que leur travail quotidien les exposaient à un tout autre univers où les gens jouissaient d'une liberté assez incroyable, dont celle de se déplacer à leur guise ? Ou bien constituaient-ils la dernière phalange des purs et durs, tellement endoctrinés qu'ils ne voyaient dans l'Ouest, qu'une impitoyable machine capitaliste emprisonnant les individus dans un cercle vicieux destructeur, celui du consumérisme et de l'appauvrissement permanent ? »
J'ai beaucoup aimé
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 27 avril 2013
C'est le point de départ d'un flash-back qui constitue l'essentiel du roman. Thomas nous donne à lire le texte (non publié) écrit à son retour d'Allemagne en 1984, faisant ainsi ressurgir son passé et son expérience berlinoise à l'époque du Mur, un récit contenant deux parties, sa vie à Berlin jusqu'à la rencontre avec l'amour de sa vie: Petra Dussman et la plongée dans cette histoire passionnelle.
La quatrième partie est constituée par le journal intime de cette période écrit par Petra et qu'il vient de recevoir d'Allemagne près de 20 ans plus tard.
Le livre se termine par le retour sur les lieux de ce voyage de jeunesse qui a bouleversé sa vie.
C'est à Berlin que Thomas a rencontré l'amour de sa vie, un amour total et absolu qu'il nous décrit dans ce récit non publié ressurgi du passé, un amour qui va déterminer le reste de sa vie et le relier définitivement au destin de Berlin-Est, de la RDA, et de la Stasi.
J'ai été captivée par ce gros roman qui sait nous embarquer au coeur de l'Allemagne fracturée, dans les bas-fonds d'une ville, Berlin, dont on méconnait souvent les affres durant cette triste période, dans les sombres méandres de la suspicion et de la cruauté instaurées en système politique. La description de la passion dévorante et immédiate que nous décrit DK n'est pas à mon sens "Arlequinesque". Je trouve au contraire son écriture intense, sensible, crédible, construite sur le contraste que cette idylle immédiate, charnelle et passionnée, forme avec sa fin abrupte et dramatique. J'ai aimé la construction littéraire autour du pivot de "cet instant-là", le moment où tout bascule, où l'on sait que tout aurait pu être autrement si... et qui ramène à la problématique du choix qui infléchit le cours de nos vie. J'ai trouvé la construction en cinq parties bien pensée, même si comme dans la critique principale, j'ai noté des passages redondants entre la troisième et quatrième partie où le journal intime de Petra relate des faits déjà énoncés sans que son regard n'amène pour autant un autre éclairage des événements.
Des histoires comme celle-là, tout aussi poignantes, rocambolesques ou dramatiques, j'en ai personnellement connu car le rideau de fer a impacté ma propre famille (dans un autre lieu) et le drame vécu par les humains broyés par le système soviétique, subissant quotidiennement la suspicion de la police d'Etat, les histoires d'amour brutalement rompues, ou miraculeusement préservées, la fuite, le déracinement, les liens affectifs rompus parfois définitivement, des retrouvailles improbables à la chute du bloc de l'est ne sont pas que des projections romanesques mais des réalités cruelles qui ont infléchi le cours de millions de vies. Ce roman leur rend hommage.
Franchement déçue ...
Critique de Bishop (, Inscrite le 13 avril 2005, 53 ans) - 11 mars 2013
Très bon livre
Critique de AE73 (, Inscrite le 25 janvier 2013, 57 ans) - 10 février 2013
Comment la force d'une relation de quelques mois peut marquer une vie entière : l'urgence de vivre et d'aller à l'essentiel dans ce Berlin de la Guerre Froide à quelques mètres du mur, le poids du passé de Tomas et Petra. La force de leur amour, j'y crois ; quand dès quelques jours de relation, on sait que c'est la bonne personne et que c'est réciproque.
Cette belle histoire résistera-t-elle aux jalousies de parasites qui leur tournent autour avancés plus ou moins masqués par l'excuse de vouloir sauver le monde occidental ou le monde soviétique, c'est selon ?
La capacité à écouter et pardonner sera-t-elle assez présente pour sauver cet amour ?
Je vous invite à découvrir ce roman magnifique où Douglas Kennedy retrouve sa plus belle plume, comme pour ma part dans la première partie de La Femme du V° ou Piège Nuptial
oups !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 7 février 2013
Quand je dis "petit" je tiens quand même à préciser que le nouveau né pèse presque 500 pages.
Inutile de tourner autour du pot, j'ai été vraiment déçu : Certes DK sort de son schéma d'écriture habituel (ce qui en soi est une surprise) mais j'ai eu la vague impression qu'une partie du roman avait plus sa place dans la collection "Arlequin" et l'autre dans "le club des masques".
Dommage !
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