L'alphabet contrasté
de Pierrick Bisinski, Olivier Brunet

critiqué par JulesRomans, le 20 janvier 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Des contrastes qui manquent de faste
Cet album est composé de photographies pleines pages qui illustrent deux mots commençant par la même lettre et quasiment contraires.

Ainsi sont opposés : bisou/bagarre, faible/fort, garnements/gendarme, sucré/salé …

Parfois l’illustration est peu parlante ainsi pour minimum/maximum, on a une personne dont on voit la partie au-dessus de la ceinture complètement dénudée (elle cache ses seins) et la même femme couverte d’habits et de bijoux. Si on lui avait laissé le soutien-gorge on aurait eu là effectivement le minimum. On est surpris que l'opposition naturel/nettoyé se fasse en montrant un garage sale et un garage propre, alors que l'idée de "naturel" renvoie à beaucoup de choses mais sûrement pas à l'univers de l'automobile.

C’est une des raisons pour laquelle ce livre convient plutôt à des élèves qui lisent déjà ; la seconde raison est que certains mots sont d’un registre de langage relevé comme oisif, yéyé ou wigwam. D’ailleurs pour cette double page wigwam/western, quitte à introduire un mot aussi difficile que celui-là, il aurait été bien de tenter une illustration qui le différencie d’une tente. Ce qui est représentée, est bricolée avec des tissus et a une extrémité pointue alors que le wigwam a une forme proche de celle d’un igloo.

Avec des jeunes enfants qui ne savent pas lire on pourra ne choisir que certaines pages pour faire préciser le vocabulaire et laisser proposer des solutions, sans franche opposition, portées par l’illustration. Je pense à lumière/ombre pour imiter/inventer très mal mis en images.