À coups redoublés de Kenneth Cook
(Bloodhouse)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (50 023ème position).
Visites : 3 886
Jeu de dupes
Ce livre est un jeu de dupes, finement construit. Le lecteur assiste à un procès: quelqu'un a été tué, quelqu'un a tué. Mais tout l'art de Kenneth Cook est de parvenir à ne dévoiler qui a été tué et qui a tué qu'à la fin du roman. Pendant toute l'histoire, il trompe le lecteur, joue au chat et à la souris en l'aiguillant sur de fausses pistes. La surprise finale est totale, et telle que si crime il y a, en définitive y a-t-il un coupable?
Car l'histoire de "A coups redoublés" est des plus simples, mais l'auteur la conduit de façon déconcertante pour n'abattre toutes ses cartes qu'à l'avant-dernière page. Il entremêle narration de l'histoire et propos des protagonistes lors du procès qui suit les faits. L'univers décrit est souvent glauque et sombre, un monde où l'on s'ennuie et où l'on s'enivre, on fornique, on se bat. La seule perspective d'avenir est la gueule de bois du lendemain matin. Puis de recommencer à boire.
Le livre déçoit un peu, car si l'exercice de style de l'auteur est brillant, il paraît un rien superficiel, voire scolaire dans l'enchevêtrement entre la narration de l'histoire avec les propos tenus lors du procès. Il manque une nécessité qui aurait porté l'ensemble, et réellement accroché le lecteur. Car ce livre se lit facilement parce qu'il glisse sous le regard. Le lecteur reste à distance sans jamais se sentir totalement concerné par le sujet. Détendant donc, mais vain.
Les éditions
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À coups redoublés
de Cook, Kenneth Vignol, Mireille (Traducteur)
le Livre de poche
ISBN : 9782253130000 ; 3,16 € ; 03/01/2013 ; 144 p. ; Broché
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Brutes australiennes
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 28 juillet 2014
La construction de ce court roman est déroutante de prime abord puisque Kenneth Cook nous fait rentrer de plain – pied dans un procès en cours, au cours duquel les trois intervenants ; le procureur, l’avocat de la défense et le juge, font avancer l’histoire – en flash-back – au fur et à mesure de leurs interventions. L’originalité supplémentaire est qu’on ne découvre qui est jugé et qui fut la victime qu’à la toute fin, un procédé assez bluffant dans la mesure où l’histoire nous est justement racontée pour qu’on puisse se faire une idée du jugement à rendre !
John Verdon et Bob Harris sont deux jeunes australiens, frustres (avec Kenneth Cook on finirait par croire qu’il n’y a que des êtres frustres en Australie !), la vingtaine d’années. Ils travaillent tous deux comme abatteurs de bœufs à l’abattoir local et passent systématiquement le week-end à l’hôtel-bar local, à descendre des bières, chercher la bagarre et honorer leur quota de sexe (pas belle la vie australienne selon Kenneth Cook ?!!).
Et quelque chose déraille ce samedi précis, le samedi du drame. Rien ne se déroule comme de coutume, à commencer par l’apparition dans le bar de Peter Watts, pas vraiment « gaulé » en brute, pas intégré à un quelconque clan et qui va finir par devoir subir un conflit terrible avec John Verdon, le plus décérébré du lot de brutes que nous propose Kenneth Cook.
En fait, davantage que l’histoire que le lecteur finit par reconstituer, qui mène au procès, c’est l’environnement de ce bar-hôtel, de son propriétaire sans scrupules, de la faune qui le fréquente et de l’indigence de la vie sociale locale qui est le véritable sujet.
C’est de la sociologie que fait Kenneth Cook, sociologie de « l’homo australianus », et ce n’est pas joli – joli …
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