Le mauvais
de Shuichi Yoshida

critiqué par Darius, le 25 janvier 2013
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Thriller psychologique
C’est un livre résolument de notre temps, qui nous parle de la solitude et de la difficulté de trouver l’âme sœur. Les hommes commencent par aller au « salon de massage » après leur travail, puis ensuite, sur des sites de rencontres. Où se retrouvent également les femmes célibataires à la recherche de piment dans leur vie..

Trois amies, employées dans une compagnie d’assurances vivent dans le même immeuble et s’inventent des histoires d’amour.. Cela commence par des conversations futiles type « chick lit", pour en arriver à l’assassinat d’une des trois amies, sortie rejoindre quelqu’un après le repas du soir…

A partir du 2è chapitre, peu importe l'enquête en cours, le récit se fait plus psychologique, et l’auteur se penche de plus en plus sur l’enfance et les blessures des personnages.

On découvre aussi le fossé qui sépare les jeunes d’aujourd’hui et leurs parents qui restent incrédules d’apprendre que leur fille ou leur fils fréquentait des sites de rencontres sans lendemain...

Tous les ingrédients de notre société s’y retrouvent : l’avoir avant l’être, l’importance de l’argent - à chaque page, l'auteur nous parle du coût de telle ou telle chose - la manipulation, le narcissisme, la violence.
Dans une relation, il y a toujours deux personnes qui interagissent l’une avec l’autre, l’une réagissant par rapport au comportement de l’autre en fonction de sa capacité à faire face aux frustrations, de là, ces pulsions incontrôlables qui poussent quelqu’un à tuer.

Lorsque l’assassin est enfin arrêté, l’auteur nous laisse sur un sentiment mitigé. L’assassin est il vraiment ce que les médias en disent ? Et l’analyse qu’il fait de lui-même est elle la vérité ? .. Et "le mauvais" est il vraiment celui que l'on croit ?

J’ai bien apprécié ce thriller qui nous tient en haleine avec une quantité de rebondissements. Mais j’hésite à avaliser la réaction de la victime, blessée, isolée et dans une situation de détresse… Etait-elle vraiment en position psychologique d’agresser celui qui lui porte secours ? Sous peine d'en subir des conséquences dramatiques ? Je me mets à sa place et j'en doute..