Porte de la paix céleste de Shan Sa
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une journée qui a secoué le monde
La place Tien'anmen est occupée par les étudiants en révolte. Mais, déjà, l'armée l'a encerclée et s’apprête à intervenir.
Bientôt, un photographe d'agence pourra prendre ce qui est certainement une des photos les plus célèbres du siècle : un jeune manifestant dressé, seul et frêle, face à un char. Le symbole de l’homme libre face à la tyrannie !.
Dans ce livre, Ayamei est emportée de la place par un ancien ami, Xiao, qui l'a reconnu dans la foule. Il arrive à la tirer hors de la place et l'entraîne par les ruelles. La jeune fille résiste, elle veut à tout prix retourner, car elle est une des dirigeantes du mouvement et ne veut pas abandonner ses amis. Des tirs retentissent en provenance de la place et le bruit atteint les ruelles. Des soldats arrivent et tirent sur tout jeune qui bouge. Xiao est abattu sous les yeux d’Ayamei. Elle se cache et regarde passer les camions de soldats. Soudain elle est prise dans la lumière de phares. Ce n'est qu’un camion civil et le chauffeur, un jeune aussi, l'embarque. Une fois dans le camion, il la reconnaît comme une des meneuses du mouvement étudiant. Il l'a vue à la télévision, il la trouvait très belle… Il la cache dans le camion et ils arrivent à sortir de Pékin. Le chauffeur lui propose de venir se cacher dans le petit village de pêcheurs où habite sa famille. Ne sachant où aller, Ayamei accepte. Mais à Pékin la répression bat son plein. Un jeune lieutenant est chargé de l’arrêter et décide qu'il n’abandonnera pas la poursuite aussi longtemps qu’il n'aura pas arrêté cette dangereuse révoltée. La poursuite l'entraînera loin, très loin, dans un monde qu’il ne connaît pas…
C’est un bon premier roman et il vaut la peine d'être lu.
Les éditions
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Porte de la paix céleste [Texte imprimé], roman Shan Sa
de Shan Sa,
Éd. du Rocher / Rocher littérature
ISBN : 9782268026558 ; 11,20 € ; 09/03/1999 ; 133 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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ouvrez la porte et laissez-moi partir.
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 23 mars 2014
Shan Sa raconte une histoire d'amour entre deux jeunes gens qui pourrait être simple et ordinaire si les événements liés à la révolte des étudiants ne venaient pas troubler leur idylle. Le côté poésie esquissé dès le début du roman avec la présence de Min, doucement prend la place de la narration pour devenir l’atout majeur de ce drame. Il est agréable de se laisser porter par les rêveries de l’auteure.
Une bonne dynamique de l’écriture amplifie le déroulement de la traque menée par le soldat Zhao, jusqu’à atteindre un apogée un peu mélodramatique. Mais tant pis. Je trouve l’exercice for bien réussi et je m’emploie à trouver un autre livre à lire.
Question documentation des faits relatifs aux événements de la place Tian'anmen entre avril et mai 1989, ne sont pas aussi bien décrits comme a pu le faire Ma Jian dans "Beijing Coma". Le point de vue de l'héroïne me paraît un peu léger et parfois il me semble avoir décelé quelques incohérences (j’ai du mal à croire qu’une responsable du mouvement étudiant, même poursuivie par l'armée, puisse se retrouver aussi seule).
Quelques morceaux choisis.
"Le métier de professeur est un métier de jardinier. Pour avoir un arbre bien droit, il faut le tailler, le contrarier et lui mettre un tuteur. Un arbre qui pousse en liberté se laisse souvent déformer par le vent et ronger par les insectes. Il perd sa grâce et son élégance".
"Elle se déshabilla et troubla, dans l’eau, le reflet des nuages".
Un livre que j’ai aimé lire, surtout à la fin lorsqu’une part de surréalisme emprunte le chemin de la liberté en passant par la "porte de la paix céleste".
Le prototype du futur chef d'oeuvre : La joueuse de go
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 8 août 2007
La porte de la paix céleste c'est, en VO, Tian An Men.
Et c'est donc aussi l'occasion de prolonger le film tout récent Jeunesse chinoise, puisque le roman débute, presque comme le film, alors qu'une étudiante s'enfuit de Tian An Men au moment où l'armée envahit la place.
Après la rapide évocation des ces événements, on retrouve exactement comme dans La joueuse de go, l'opposition, la quête entre deux êtres :
- d'un côté Ayamei, une jeune femme rebelle et romantique, poursuivie comme l'une des meneuses du mouvement étudiant et qui finira par trouver la paix céleste dans la magie des montagnes chinoises,
- de l'autre côté du miroir, un jeune soldat empêtré dans sa rigueur morale et son obéissance aux ordres, chargé de retrouver la fuyarde.
Un petit bouquin intéressant mais qui n'a pas encore l'élégance et la rigueur plus abouties de La joueuse de go qui sera écrit 4 ans plus tard.
Porte de la paix céleste est son premier roman (Goncourt du premier roman), écrit à 24 ans lorsqu'elle était chez Balthus en Suisse. Un livre sur l'innocence, comme un écho aux oeuvres du peintre ?
[...] Je suis sûre que vous découvrirez un âme pure, sensible et passionnée, que vous jugerez ma fille innocente des crimes dont on l'accuse. Vous ne l'arrêterez jamais. Ayamei est un oiseau indomptable qui mourrait si on l'enfermait. Une fois sortie de la ville, une fois rendue à la nature, elle déploiera ses ailes et prendra son essor.
Hélas, jamais elle ne reviendra.
Un petit moment de plaisir
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 11 octobre 2006
Est-ce une légende ?
Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 13 avril 2006
Ayamei est mise en miroir de Zhao, un jeune militaire qui la recherche. Lui est son contraire. Il aime uniquement sa patrie et n'a aucun état d’âme. Mais il découvre Ayamei, son journal intime et réfléchit sur sa vie, son régime etc.
C'est un joli petit livre.
Cette première incursion dans l'univers de Shan Sa et c'est franchement agréable.
bruxelles
Critique de Simone (, Inscrite le 31 janvier 2006, 61 ans) - 16 mars 2006
Par hasard, ce livre...
Petit livre fin et juste
Quelques pages et l'on partage tout de Zhao et Ayamei.
De l'Histoire à leurs histoires, Shan Sa nous laisse toucher l'intime des convictions bafouées, des certitudes fragiles.
Ce n'est pas un chef d'oeuvre... juste un beau livre... qui porte en lui toute la magie du plaisir d'entrer dans un livre.
Un enchantement !
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 11 juin 2005
Cette déchirure a façonné le parcours de la jeune étudiante, on le comprend, quand on la croise la première fois sur la place de la Paix Céleste (ou Tian an men), durant la nuit du massacre des étudiants contestataires au régime communiste. Apparaît alors un autre personnage clef du roman : Zhao le lieutenant chargé de partir à la recherche de la "criminelle" en fuite, dans un village de pêcheurs, dans la forêt... La jeune fille est insaisissable, le soldat la traque, lit son journal d'adolescente et les quelques feuilles qu'elle sème à tout vent; sans doute découvre-t-il une facette nouvelle, une perspective différente du conditionnement chinois, seule la toute fin du roman le dira !..
"Porte de la Paix céleste" est un roman riche, passionnant, qui commence sur un fait historique que l'auteur s'empare à peine. Shan Sa dévie son sujet, se fixe l'objectif de tracer un portrait en parallèle de deux êtres que tout oppose et que le destin doit forcer à rencontrer. L'écriture est belle, influencée par la poésie, la description des chansons, des hymnes à la nature, aux légendes et transcende ainsi le personnage d'Ayamei, car comme dit la mère de la jeune fille, c'est "un oiseau indomptable qui mourrait si on l'enfermait". Un petit oiseau qui déploie ses ailes et laisse le souvenir fugace d'un esprit de toute beauté !
Bien d'accord Sorcius
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 5 janvier 2002
Un autre bon livre sur la Chine
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 janvier 2002
Shan Sa
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 5 janvier 2002
On n’est pas loin du cliché ?
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 5 janvier 2002
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