Agatha Christie, Tome 22 : Le couteau sur la nuque
de Marek

critiqué par Shelton, le 5 février 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une bonne adaptation !
Dans les nombreuses adaptations en bandes dessinées des romans d’Agatha Christie, j’ai toujours eu un faible pour celles qui sont signées Marek : Témoin muet, Les oiseaux du lac de Stymphale, Poirot joue le jeu et maintenant Le couteau sur la nuque. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’ai l’impression d’avoir en face de moi un auteur qui a la même lecture ou presque des romans d’Agatha Christie que moi. Ses adaptations sont celles qui me conviennent le mieux. C’est subjectif, je sais, mais je ressens les choses ainsi !

Dans cet album, vous allez voir un Poirot fasciné par des femmes fatales, un Hastings pas très présent mais bien en position de narrateur, ce qu’avait voulu Agatha Christie. Hastings est à Poirot ce que Watson est à Sherlock Homes… Mais nous avons aussi le policier londonien, l’inspecteur Japp pour lequel Marek n’accentue pas trop la bêtise, juste ce qu’il faut pour laisser le champ libre à Poirot.

Ce qui est intéressant, entre autres, dans cet album, c’est que Poirot, malgré son talent et sa prétention, n’est pas aussi brillant que dans d’autres histoires. Il hésite, il peine, ne capte pas tous les enjeux et s’il avait été meilleur, une vie au moins aurait pu être économisée… « Hastings, j’ai peur… » Oui, même Poirot est un être humain – enfin parfois – qui peut avoir peur comme les autres…

Marek n’a pas tout l’espace pour faire tenir tout le roman en 46 planches mais il arrive à proposer une version assez complète au moins par l’évocation de ce grand roman d’Agatha Christie. J’aime aussi sa façon graphique de raconter ce qui s’est passé, en particulier quand Poirot raconte le crime à la fin, dans une salle où tous les protagonistes ou presque sont réunis… c’est incontournable et ça fonctionne bien !

Marek est donc un bon auteur qui continue son chemin au milieu des romans d’Agatha Christie, ceux où Poirot est en scène car c’est certainement un amateur fanatique du grand et désagréable détective. Il déclare même sans qu’on ait besoin de la pousser que Poirot est indémodable, fascinant, incroyable, éternel… Et s’il avait raison ?

Cette bande dessinée peut être aussi l’occasion de décider de se mettre à lire des romans d’Agatha Christie, de lire ou relire Le couteau sur la nuque qui est excellent, voire de relire un grand nombre de ces romans qui pour moi restent des chefs d’œuvre ! Je les ai découverts durant mon adolescence et c’est pour cela probablement qu’ils m’ont tant marqué… A votre tour maintenant ! Non ?

On peut découvrir le travail de Marek sur son blog : http://marek-bdblog.blogspot.fr/