La fête du siècle
de Niccolò Ammaniti

critiqué par Monito, le 10 février 2013
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Un vrai délire plus profond qu'il n'y parait
Il y a Mantos à la tête d’une secte sataniste italienne qui ressemble davantage aux pieds nickelés qu’aux adorateurs des sectes du même acabit et qui rassemble en fait quatre paumés de la vie qui se donnent surtout une raison de vivre et d’être ensemble dans une vie de merde.

Il y a Fabrizio Cibo, écrivain vendant des best-sellers qui tour à tour est sûr de son immense talent et plein de doutes sur ses capacités mais s’illusionne d’un énorme succès de librairie, d’une faconde et d’un style de vie qui le placent sous les feux de la rampe, sa chevelure au vent, savamment et régulièrement manipulée pour lui donner de l’effet à l’instar d’un romancier français ayant un jour décerné lui-même un prix à sa création.
Les unes et les autres évoluent en parallèle jusqu’à ce que ce qui doit être la fête du siècle les réunisse dans la villa Ada de Rome et figure comme l’apogée du roman d’Ammaniti.

Cette fête du siècle improbable rassemble aussi les paumés anonymes aux plus grandes stars du sport, de la télé, de la politique ou de la littérature italiennes dans un scénario qui ne l’est pas moins… encore que.

Dire plus serait dévoiler le cœur du roman qui dépeint une société italienne berlusconisée où les repères n’ont plus de sens et plus largement une société occidentale qui se perd, s’est perdue, dans un embrouillamini qu’elle a elle-même patiemment organisé pour se donner encore l’impression de vivre par delà le superficiel auquel elle s’accroche.

On rit jaune, mais on rit beaucoup puis l’on s’interroge et l’on se dit, chiche : que le fête commence.