Antigone
de Jean Anouilh

critiqué par Jules, le 16 janvier 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
La révolte et le pouvoir
Deux mots d'histoire pour qui aurait oublié. Antigone est la fille d’œdipe, ancien roi de Thèbes qui, sans le savoir, avait tué son père, puis épousé sa mère, Jocaste.
De Jocaste, il eut deux fils, Etéocle et Polynice, et deux filles, Antigone et Ismène. Œdipe, découvrant ses crimes, se crève les yeux et part errer par les chemins. Antigone l'accompagnera et il mourra près d’Athènes.
Elle rentre et découvre Thèbes ravagée par la guerre civile. Son frère, Polynice, revendique son trône occupé par Créon, frère de Jocaste. Au moment où débute la tragédie, une grande bataille s’est livrée entre les deux camps et Polynice a été tué. Son corps est à l'extérieur des murs et pourri au soleil, mangé par les oiseaux. Antigone tente de persuader sa soeur de profiter de la nuit et de venir avec elle l'aider à donner une sépulture décente à leur frère. Mais Ismène aime trop la vie que pour la risquer. Or, les ordres de Créon sont stricts : il y a interdiction d'ensevelir le corps du rebelle et quiconque tenterait de le faire serait exécuté ! Antigone n'hésitera pas : elle ira tenter d’ensevelir son frère et sera arrêtée.
S’ensuivra alors un long dialogue entre Créon, le pouvoir, et Antigone la révolte. Antigone défend les droits fondamentaux de l’homme contre la raison d'état, les lois dictées par le pouvoir ou par des hommes non respectueux de ces droits humains inaliénables. Créon, lui, défend l’inverse : il est le Roi, il est l’état et doit les faire respecter. Comme il dit à son fils : " Je suis le maître avant la loi. Plus après. "
Ecoutez Antigone et Créon se déchirer, chacun au nom de sa logique, de ce qu’il estime être son devoir :
Antigone : Je ne veux pas comprendre… Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir.
Créon : C’est facile de dire non !
Antigone : Pas toujours.
Créon : Pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et s'en mettre jusqu'aux coudes. C'est facile de dire non, même si on doit mourir.
Une très belle pièce qui pose l’éternel problème de la difficulté d’exercer le pouvoir, de la quasi-impossibilité de l'exercer tout en restant respectueux de la morale des hommes. Face au pouvoir, il y a la révolte et, devant un être déterminé, il est impuissant. Il doit céder ou tuer !
Pragmatisme versus idéalisme 7 étoiles

Anouilh modernise ce classique dans un contexte, celui de l'Occupation, qui a donné lieu à de nombreuses interprétations.

Entre Créon qui a dit oui au pouvoir et Antigone qui a dit non à toute compromission, il n'y a pas de dialogue possible. Si le premier tente de concilier l'exercice de gouverner avec celui de protéger les siens, la seconde n'est prête à aucune concession quitte à adopter une posture d'intransigeance aveugle.

Il n'en reste pas moins délicat de savoir qui a choisi la voie la plus facile.

Elko - Niort - 48 ans - 29 novembre 2015


Le complexe d'Antigone 8 étoiles

Née de l'union d'une grand-mère et d'un frère, Antigone ne pouvait qu'avoir une âme tourmentée.
Sachant que son frère/père Œdipe et sa mère/grand-mère Jocaste ne sont plus et que ses deux frères Etéocle et Polynice se sont entretués pour une question de pouvoir, on comprendra que notre héroïne soit quelque peu déstabilisée.
D'autant que l'un de ses frères a droit à des funérailles grandioses tandis que le cadavre de l'autre est laissé en pâture aux chacals; pire : rendre un hommage funèbre à Polynice est passible de la peine de mort.
Une différence de traitement impossible à accepter pour leur soeur Antigone qui brave l'interdit et met son oncle Créon, frère d'Oedipe et nouveau roi de Thèbes, devant un dilemme existentiel.
D'une part il veut protéger sa nièce contre elle-même et lui éviter la peine capitale; d'autre part en tant que roi il n'a d'autre choix que d'appliquer la même sanction prévue par sa propre ordonnance à tous ses sujets.

Voilà une belle métaphore sur la difficulté d'exercer le pouvoir et particulièrement sur la solitude du dirigeant amené à prendre des décisions opposées à ce que lui dicte son coeur.

Millepages - Bruxelles - 65 ans - 4 février 2015


Choisir entre la passion et la raison 8 étoiles

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui prouve que les Hommes n'ont pas vraiment changé au fil des siècles. Le dialogue entre Créon et Antigone est très intéressent car chacun d'eux a à la fois juste et tort, ils se complètent tous deux.

Antigone ne comprend pas la politique de Creon, son hypocrisie, ses sacrifices, où la fin justifie les moyens.
Elle réagit avec passion elle ne veut pas de ce système où tout n'est que stratégie même si celle-ci amène la paix sur le royaume.

Apor8613 - - 35 ans - 1 décembre 2013


Il faut faire ce que l'on peut! 10 étoiles

Cette version d'Antigone a été représentée pour la première fois en 1944 à l'Atelier, donc pendant l'occupation. La jeune Antigone , la rebelle, est l'image de la Résistance ( plus précisément Paul Collette qui avait tiré sur Laval) qui s'oppose aux lois de Pétain- Créon. En fait , Anouilh dénonçait la passivité de la majorité.. C'est étonnant d'ailleurs que cette pièce ait eu l'autorisation d'être montée et représentée sous l'occupation sans intervention de la censure ( comme Clouzot a pu le faire pour Le Corbeau, en 43, grâce à certaines ruses).

Si on ne garde que le contexte, c'est une évidence qu'on ne peut qu'admirer le courage d'Antigone. Car, sans des gens comme cela, la France donnait une image bien ..résignée.

Après, c'est une pièce très moderne qui peut tout à fait être lue sans en connaître le contexte historique. Et même sans cette notion de vrai pouvoir politique dont parle Jules dans la première critique. C'est un texte qui nous renvoie à nous-mêmes, nous sommes tous confrontés tous les jours à ce genre de situation. Enfin, en moins dramatique, heureusement:)
Comme l'a fort bien noté Nance dans sa critique, qui trouve qu'Antigone est une emmerdeuse:):) Oui, un peu!

C'est un texte qui fait réfléchir car, finalement, aucun personnage n'est franchement mauvais, ni n'a vraiment tort. Ils ont tous leurs raisons d'agir comme ils le font, et ils les donnent. C'est bien le problème de la "tragédie":)

Pourquoi Antigone va-t-elle jusqu'au bout, Nance? Et bien, à mon avis , elle le dit dans cette phrase magistrale: Il faut faire ce que l'on peut.
Et ce qu'elle peut faire, c'est mourir , car elle estime que son frère, quoi qu'il ait fait, a droit à être enseveli. Et qu'elle ne cédera pas , c'est sa volonté et sa seule liberté de choix.

Bien sûr qu'on peut tous se positionner face à cette attitude jusqu' au-boutiste. En fonction de beaucoup de choses, de ses propres expériences, de ses réflexions sur certaines décisions prises trop précipitamment etc. Personnellement, je crois qu'il faut se fixer des limites. On apprend à transiger, composer, accepter , mais il y a des limites et à chacun les siennes.

Il y aurait, je suppose , un troisième niveau de lecture qui serait la comparaison avec l'Antigone de Sophocle. A réserver aux spécialistes de la tragédie grecque , que je ne suis pas du tout.
Je peux juste noter une citation de Pierre Vidal-Naquet , trouvée sur un autre site (Le Miroir brisé. Tragédie athénienne et politique, page 86) à propos de l'Antigone d'Anouilh : "La tragédie est une crise, négative ou positive, après laquelle personne parmi les héros n'est semblable à lui-même. Le Créon qui réunit le Conseil après la mort d'Antigone, de Hémon et d'Eurydice dans la pièce d'Anouilh est inconcevable dans une tragédie athénienne.

Oui, là, il y a beaucoup de dégâts, mais les gardes continuent à jouer aux cartes, la vie continue..

Paofaia - Moorea - - ans - 13 novembre 2013


On aurait pu mieux en profiter 7 étoiles

Quand je pense à l'histoire de ce livre, forcément peu crédible à notre époque, je la trouve plutôt intéressante… Du "suspense", des histoires de famille, des secrets… Sur le papier, cela rend bien ! La pièce en elle-même est aussi très intéressante, j'aime beaucoup… Mais, parce qu'il faut un mais, je l'ai étudié cette année en classe: lecture de la pièce, film sur la pièce (très ennuyant par ailleurs), on joue la pièce… C'est trop, ce n'est pas le livre que j'aurais préféré lire en classe. Mais c'est tout de même une bonne pièce, consommée à petite dose… Ou alors est-ce mon professeur qui n'a pas su transmettre l'émotion. Enfin !

Apolline - - 26 ans - 2 mars 2013


pauvre fille! 3 étoiles

pour aller enterrer son frère voilà où elle arrive!

La-lectrice-en-chef - - 27 ans - 12 juin 2012


Sainte Antigone ? 6 étoiles

Jean Anouilh revisite, à sa sauce, la tragédie grecque d'Antigone en y ajoutant une certaine modernité toute relative. En effet, le verbe est déjà surprenant: on y trouve des dialogues de notre temps qui peinent à rendre la profondeur à ce drame antique. Une trame rapidement développée, qui sert principalement à chapitrer le récit mais peu enjouant. Il s'agit surtout d'un dialogue entre Antigone, qui vient de se faire capturer recouvrant le cadavre de son frère Polynice banni et privé de sacrements, et de Créon son oncle. Il s'agit ici surtout de dépeindre la culpabilité en lui donnant quelques éléments de l'occupation de la France pendant la deuxième guerre mondiale, selon l'auteur.
La plume est très plate, trop modernisante et qui dépeint encore une fois mal la tragédie source. On se prend peu au jeu de la réflexion et beaucoup d'éléments sont mal agencés par rapport au récit (l'apport du populo, par exemple, est quasi inexistant), le personnage d'Antigone nous amène plutôt à douter de ses propos plutôt qu'à y être enjoué.
Reste que cette pièce se lit vite et qu'on n'est pas si déçu une fois achevée. Les références sociologies des gardes, du jeu de Créon ou les interventions du chœur sont réussies et le dénouement final est bien géré.

Il en reste un classique pour peu, une œuvre à avoir lu une fois dans sa vie tout de même, mais qui ne figurera pas au panthéon de la littérature. Un bon livre d'été, à lire bien installé et si on a l'envie de se plonger dans une situations antique avec un brin d'actualité.

Olelko - Lausanne - 34 ans - 20 mars 2012


Un ange parmi les hommes 10 étoiles

Il est rare qu'un livre imposé par l'institution scolaire arrive à intéresser, encore moins à émouvoir, l'élève moyen. Surtout lorsqu'il subit les affres de l'adolescence. C'est ce qu'est parvenue à faire la pièce d'Anouilh, en tout cas en ce qui me concerne. Antigone incarne de manière si puissante le besoin de pureté enfouie en chacun de nous, le besoin essentiel de ne pas transiger face à la laideur du monde et des hommes, le pouvoir de dire non à l'injustice, le pouvoir de garder intacts coûte que coûte ses idéaux, qu'elle m'est apparue longtemps comme un modèle indépassable, une sorte d'Everest à même de guider une ascension éthique rêvée. La vie hélas se charge bien vite de vous "Créoniser" et de vous soumettre au principe de réalité mais c'est une autre histoire. Toujours est-il que cette pièce garde à mes yeux une place à part, tant ses accents lyriques (que n'atténue pas la relecture) résonnent encore dans mon cœur de lecteur.
Faut-il redire que c'est très bien écrit ? A ceux qui ne l'auraient pas lue, je conseille vivement cette pièce sévère, austère mais tellement belle...

Scruggs - - 36 ans - 7 février 2012


L'emmerdeuse 9 étoiles

L’épée de Damoclès de la tragédie pend au-dessus de la tête de nos personnages. Les gens qui doivent mourir vont mourir...

L’écriture, la tension tragique, c’était génial, du GÉNIE, j’ai adoré ! Le seul truc, c’est que je ne colle pas vraiment à la pensée d’Antigone. Elle représente un peu ce que je n’aime pas des idéalistes et des rebelles. Des idéalistes aveuglés par leurs idéaux, je n’aime pas la pureté, les belles idées, les rebelles qui se rebellent par principe de se rebeller, dire non, juste pour le principe de dire non. J’aimerais penser qu’elle a fait ça pour son frère, mais même Antigone n’a pas l’air de vraiment savoir pourquoi elle a fait ce qu’elle a fait. C’est du moi, moi, moi, mes désirs, tout de suite, maintenant, comme je le veux. Antigone, c’est un peu une ode à l’individualisme.

« ANTIGONE: Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n'ai pas dit "oui" ! Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire "non" encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit "oui". »

Une emmerdeuse, bien que je ne la déteste pas ! Elle a son charme, mais en tant que lectrice c’était difficile pour moi d’être de son côté avec ses arguments qui tiennent moyennement la route et de mourir pour un geste qu’elle sait vain et qui va engendrer plus de mal que de bien. J’avoue que je ne connais pas trop le contexte historique par rapport à la deuxième guerre mondiale et l’occupation de la France par les allemands, mais les arguments d’Antigone ici me convainquent qu’à moitié sur la résistance qu’elle a faite. Alors, je suis prise entre deux chaises là-dessus, je ne sais quoi penser de la pièce, si j’aime ou pas... Des fois je me dis que j’aime, j’adore, des fois non, pas du tout, j’exècre. Mais je ne regrette pas ma lecture !

Antigone est ma première pièce de Jean Anouilh, dramaturge que j’ai découvert (avec plaisir) cette année. J’ai lu d’autres pièces après et j’ai eu ces mêmes sentiments, ces tendances à aimer ou détester selon les sentiments du moment, mais ses pièces ne m’ont jamais laissé indifférente !

Nance - - - ans - 7 décembre 2011


"Antigone" racontée par Kevin de Sarcelles 8 étoiles

"C'est l'histoire d'une meuf trop vénère..."

Dans un but de démocratisation du savoir, je cède la parole à Kevin, jeune habitant de Sarcelles, élève au collège "Joseph Staline" en 4ème B, qui a lu Antigone et l'a appréciée. Kevin, c'est à toi...

"Alors, c'est l'histoire d'une meuf, Antigone, un peu zarbi, un peu chtarbée dans sa tête la meuf. Y a son refrè qui s'est fait marrave par des types ennemis, mais pas par les keufs pour une fois, comme moi quand par hasard, les keufs avaient retrouvé un portable pas à moi, qui était là par hasard, dans la poche de mon Zonblou.
Antigone, elle voudrait trop marrave les keums qui ont poukave son frère, mais elle peut pas, parce que Créon, un keum qui se prend pour un boss, trop grave le gars, il est pas d'accord, il a la tetè comme ass. Il est keuss Créon, il aime bien Antig' mais comme c'est un daron du peuple, il est obligé de pas le faire, alors il archème Antigone et ça finit mal, c'est une sorte de digétra, c'est un mot de dictionnaire, mais moi je suis pas un intello alors j'ai maté le livre. J'ai trouvé que Anouilh, "la nouille" (wouarf, wouarf), il était un peu baisé de la tête, mais c'est trop classe comme bouquin. Je connais des histoires de vengeance comme ça dans me téci."

...Kevin, merci.

AmauryWatremez - Evreux - 55 ans - 18 novembre 2011


Antigone, un exemple pour tous. 9 étoiles

Anouilh a réécrit une tragédie grecque plus tragique encore. Il fait mourir le personnage principal, Antigone, et sauve Créon. Pourtant, Antigone est celle qui mériterait le plus de vivre. Ce qui m'a particulièrement attaché à elle c'est son éthique, sa morale. Elle meurt et elle veut mourir pour pouvoir offrir à son frère ce que tout le monde mérite, la paix de son âme. Elle est courageuse et réaliste, elle a une vision très personnelle du bonheur. Elle sait qu'elle ne pourra plus vivre correctement si elle ne sauve pas l'honneur de son frère et c'est ce qui la pousse à recouvrir son frère non pas une fois mais deux. J'ai aussi apprécié sa persévérance car bien qu'orgueilleuse elle lui donne son courage. Et tout comme moi, elle est tête de mule. Mais elle est une héroïne qui a sans doute changé la façon de penser de certains, elle nous pousse à réfléchir à notre propre existence, notre position face aux injustices. C'est l'un des livres les plus courts que j'ai pu lire mais également l'un de mes préférés. Mais je pense que peu ont compris sa profondeur philosophique et morale. En tout cas dans ma classe. En réalité, ce livre est tout simplement une merveille et un chef-d'oeuvre de la littérature.

Twilioluna - - 27 ans - 6 novembre 2011


"Comprendre, toujours comprendre !" 8 étoiles

A la première lecture, certainement à la faute de mon trop jeune âge je me disais "pourquoi Antigone meurt pour l'honneur de son frère ?". On m'a fait relire cette pièce formidablement bien écrite, et de suite cela a été le bouleversement dans ma tête. Alors c'est pour ça qu'Antigone meurt, parce qu'elle ne veut pas que ses rêves de jeune fille s'évanouissent en grandissant ? Tellement vrai, tous nos rêves ne peuvent se réaliser en grandissant, et il faut se faire à l'idée qu'on ne sera pas forcément ce que l'on souhaitait. L'honneur n'est qu'un prétexte. Et Créon, son oncle, n'est qu'un symbole. Le symbole du pouvoir, de l'ordre établi disent certains (n'oublions pas que Anouilh a écrit sa pièce en pleine Seconde Guerre mondiale). Antigone serait alors le symbole de la Résistance. Pas de mystère, Anouilh a dessiné un personnage beaucoup plus fragile que celle de Sophocle...

Mathilde50 - - 29 ans - 28 août 2011


Intemporel 9 étoiles

On va la faire courte, car tant de choses ont été déjà écrites.
Antigone reste intemporel et Anouilh le prouve en la revisitant.
J'ai beaucoup aimé le style en comparaison de l'original, que j'ai approché avec Oedipe de Sophocle. Avec Anouilh, j'ai davantage été touché.
J'adore le concept de la tragédie, telle un rouleau compresseur, une terrible tempête, elle approche de loin en loin, gronde et rugit pour finalement s'abattre, comme convenu.
Le terrible destin et sa marche en avant. La question du choix. Le devoir et l'honneur.

Génial.

Lejak - Metz - 50 ans - 10 juillet 2011


Bouleversant 9 étoiles

Ce livre je l'ai découvert il y a un an, et ironie du sort, parce qu'il était inclus dans le programme scolaire de français. Je ne crois pas avoir jamais autant relu un livre qu'on devait lire pour l'école, ni avoir autant relu un livre tout court.

Certains passages sont superbement marquants, et Antigone en nous mettant devant son propre dilemme : Dire Non et être heureux, ou dire Oui et sembler être heureux, nous pousse à réfléchir sur notre propre existence.

Antigone m'a certainement beaucoup apporté.

Blue Shadow - - 30 ans - 26 mai 2011


Légitimité contre légalité 10 étoiles

« Et voilà. Sans la petite Antigone, c’est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles. » Antigone, c'est une jeune femme butée, intransigeante, qui ne veut pas grandir, étrangère aux calculs des adultes, qui aime la vie mais voudrait qu'elle soit "pure comme l'aube et l'enfance".
Héroïne de l’absolu, elle incarne la jeunesse éternelle, révoltée, avide d'idéal, défiant le pouvoir des hommes. Elle refuse la médiocrité et livre le vain combat de la pureté contre la compromission. Elle refuse de comprendre la position de Créon, obligé pour la paix de la cité, de s’accommoder des circonstances, de se salir les mains.
Qu’est-ce qu’une loi si elle doit sacrifier l’individu ? Pour Antigone, comprendre c'est excuser. Elle meurt d'avoir eu le courage de dire non. Sa mort, c'est sa victoire face à l'injustice faite à son frère. Une pièce, aux dialogues cinglants, d'une beauté criante, plus que jamais actuelle.

Nowhereboy - Rennes - 45 ans - 5 avril 2011


Le conflit tragique entre l'idéal et la réalité 10 étoiles

Plutôt la justice (pour son frère Polynice) que l'ordre, plutôt la mort que le bonheur humain (et ses compromissions), la pure morale contre les vils intérêts, la révolte face aux règles arbitraires, la lutte pour la dignité, l'amour de la vie jusqu'à l'absolu... C'est tout cela Antigone (et bien plus), l'incarnation du "non", du devoir intérieur, de la liberté pour tous les rebelles de la terre : " Moi, je veux tout, tout de suite, - et que ce soit entier – ou alors je refuse !" Une pièce d'une grande modernité servie par un texte magnifique.

Chameau - - 44 ans - 30 mars 2011


Antigone de Jean Anouilh 4 étoiles

Si vous avez aimé "l'Antigone" d'Anouilh, n'en restez pas là et lisez "l'Antigone" d'Henri Bauchau (Actes Sud). Ce livre est éblouissant et j'avoue que la "version" d'Anouilh m'avait passablement déçue. Je l'avais trouvée assez caricaturale et presque pauvre en comparaison de la version Bauchau.

Escampette - - 81 ans - 27 décembre 2010


Très beau 8 étoiles

Une histoire tragique comme on n'en fait plus, j'ai adoré ce livre et surtout le personnage Antigone :)

De plus c'est vraiment bien écrit et pour un livre qui est tiré d'une pièce grecque je le trouve très facile à lire même pour les gens de mon âge .

Je le conseille vivement à tous.

Morpion22 - - 28 ans - 21 décembre 2010


Inoubliable 10 étoiles

Antigone: j'avais lu ce livre au lycée et il m'avait marqué. Sa relecture 10 ans plus tard n'a rien changé: toujours autant d'émotion, d'admiration pour le courage des deux personnages principaux: l'obsession d'Antigone à dire non, la fermeté de Créon dans sa volonté de "dire oui". C'est cette scène d'affrontement entre Créon et Antigone qui m'interpelle le plus. Elle m'a tellement marqué que je m'en souvenais presque mot pour mot.
L'un des deux seuls livres que j'ai lu une deuxième fois. Je pense que je le relirai encore, car même s'il est inoubliable, je le trouve fascinant.

Nb - Avion - 40 ans - 20 décembre 2010


Bon livre... 7 étoiles

A conseiller !

Gael do rozario

Gaeldorozario - - 45 ans - 14 décembre 2010


Entre deux voies 8 étoiles

Parodie des évènements de l'occupation, Antigone demeure une pièce intemporelle. L'attrait réside dans la présentation et la défense de deux thèses, du "oui" et du "non", qui, et là est le tragique de la pièce, mènent de toute manière à la mort. Un livre à lire pour ceux qui sont convaincus de leurs choix et de leurs actes.

Antalarion - Thuillies - 33 ans - 2 octobre 2010


Magnifique, grandiose... 10 étoiles

L'un de mes livres préférés.
Si tragique et en même temps si fort. Pas une fois, Antigone ne change sa ligne de conduite, elle va jusqu'au bout d'elle-même, de ce qu'elle pense. Rien ne l'arrête, même pas la mort.
Elle renonce à tout, au bonheur éphémère et choisit la mort.
Sublime, un livre qui nous marque à tout jamais.

"Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte... Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste , moi, et de me contenter d'un petit morceau, si j'ai été bien sage."

Alicelight - - 45 ans - 25 septembre 2010


Sublime ! 10 étoiles

J'ai adoré cette pièce de théâtre ! En revanche, je déconseille la pièce originelle aux petits lecteurs de mon genre, j'ai bien tenté de la lire et avec beaucoup de courage mais je dois avouer que Sophocle, c'est un peu dur...

Jiminy - Lyon (ou presque) - 30 ans - 2 novembre 2009


Que dire ? 10 étoiles

Magnifique, j'ai adoré.

Lili kora - - 32 ans - 1 novembre 2009


Un classique mais bon... 6 étoiles

J'ai lu la pièce, j'ai joué la pièce, je l'ai étudié à la fac et tout ce que j'ai à dire c'est qu'Antigone est une emmerdeuse (pardon pour la vulgarité).

Rouchka1344 - - 34 ans - 31 août 2009


Une icône 8 étoiles

Belle réécriture de la tragédie grecque.

Nous retrouvons notre jeune fille révoltée qui seule contre tout et tous décide de dire non, dans un contexte différent de la tragédie de Sophocle, il ne faut pas oublier que nous sommes sous l'occupation allemande et le personnage d'Antigone représente la Résistance Française luttant contre le pouvoir représenté par Pétain.

Le personnage d'Antigone quelles que soient les époques reste et restera un symbole de courage et de liberté.

Dudule - Orléans - - ans - 3 février 2009


Résister se conjugue toujours au présent. 10 étoiles

"Tout le monde peut être une Antigone" indiquait Barbara Schulz, elle qui avait interprété l'Antigone au côté d'un Robert Hossein en Créon, au journaliste qui lui demandait la raison de son rôle dans cette pièce tragique, réécrite aux saveurs du 20ème siècle par Jean Anouilh, en 1944.
Tout le monde oui, pourrait l'être, cette révoltée de jeune fille. La seule qui ose brandir un "NON" décidé, face au joug du totalitarisme forcé. Car, dans Antigone, il est avant tout question de pouvoir, et de savoir ce que l'on en fait. On y trouve alors, un oncle forcé de faire suite au règne de son beau frère d'Oedipe, s'en étant allé, les yeux crevé, pour ne plus avoir à subir le spectacle dramatique de ses actes qui n'avaient trouvé leurs sources que dans l'oeuvre du destin lui-même ( voir "la machine infernale " Cocteau, "Oedipe Roi" Sophocle/ Lamaison ). Oui! Pauvre Oncle! Qui se doit de faire appliquer les règles qu'il a lui même promulguées, quitte à devoir faire tuer sa nièce s'il le faut n'ayant pas même pensé que celle ci aurait pu désobéir. On a alors, par Anouilh ne reprenant que le message antique de Sophocle, l'affirmation d'une hiérarchie entre les hommes et leurs actes, et par dessus tout, un pouvoir, le Pouvoir, placé au dessus de tous et de tout. Car dans une tragédie, l'Homme n'est pas libre! Non, il s'agit de l'agencement de ses tribulations incessantes, déchirantes- bien déchirantes, oui! car personnes ne sera aveugle à ce point pour en ignorer le terme- face aux forces qui l'écrasent. Dans toute cette "famille maudite" allant de ce pauvre Laïos, à cette petite Antigone, en passant par ce damné d'Oedipe; il n'est que le destin. Un destin écrasant, certes, tapi dans l'ombre du moindre de leurs actes, calculés à l'avance, et si bien calculés qu'il se mêlent parfaitement pour donner à Créon un pouvoir dont il ne pourra pas même se servir pour sauver sa famille, un courage à L'Antigone qui ne fera qu'en mourir, sonnant le glas, comme le terme, le point final de toute cette tragédie, au sens premier du terme. ( Voir définition par le Choeur, dans Antigone justement, page 53 édition "la table ronde" ).
Antigone, n'est cependant pas l'histoire seule de la gestion du pouvoir, bien que celui-ci soit parfaitement placé au centre de l'action.
C'est aussi l'histoire d'une révoltée, de celle qui OSE, celle qui clame un "NON" tranchant face à ce qu'elle pense absurde, celle qui reste et restera "seule juge de ses actes".
Le contexte a évidemment un rôle éminent à jouer. En pleine Seconde Guerre Mondiale, en pleine occupation, où se mêlent résistants et "collabos", la saveur de cette oeuvre est toute autre. On retrouve alors notre Créon de roi, obligé de suivre sa ligne de conduite pour faire régner l'ordre, celui qui dit OUI par nécessité, par obligation, par politique, donc par peur. On voit se jouer sous nos yeux, la scène de résistance la plus vraie qu'il soit dans le genre, celle d'Antigone, hurlant le NON sanglant qui fait toute sa gloire et toute sa force car il prône la liberté et la vérité, la sincérité et la puissance vraie, face à la vanité, la force brutale et au faux pouvoir frileux, qui, malgré "sa couronne, ses gardes, son attirail ne peut que la faire mourir", et rien de plus. Ne retrouve-t-on pas, ici, l'illustration la plus parfaite du réel combat entre les résistants à l'occupation Nazie et les collaborateurs, enfermés, car s'étant eux-même enfermés, dans une politique de terreur et de tuerie, inefficaces à la longue?
Oui, inefficace! Car là est toute la morale de cette pièce. Outre le destin, la tragédie grecque, outre les personnages et leurs actions, qui ne sont que l'héritage de la pièce de Sophocle, la réécriture d'Anouilh propose une touche de différence due au contexte, personnelle certes, car elle est laissée là, à la liberté de notre subjectivité: résister, se conjugue toujours au présent. Le despotisme, la terreur, la dictature et la tyrannie ne sont rien, face au courage et à la liberté.

Vautrin - - 32 ans - 29 décembre 2008


Belle plume. 9 étoiles

Je n'ai pas lu d'autres versions du mythe d'Antigone mais j'avais déjà repéré l'auteur Jean Anouilh avec ses ré-écriture de fable (notament celle du chêne et du roseau que je trouve superbe).

Dans ce livre, j'ai beaucoup aimé le prologue que j'ai lu avec grand plaisir, la suite du livre est moins exaltante mais je la trouve tout aussi bien.

A lire!

Lait-Ah - - 32 ans - 17 juillet 2008


Antigone 9 étoiles

Les histoires mythiques sont, pour moi, toujours très agréables à lire. Antigone de Jean Anouilh y compris. Très belle histoire d'amour et de courage.

Ame134 - laval - 37 ans - 9 juillet 2008


Une belle réécriture 8 étoiles

Une très belle réécriture (et modernisation) du mythe...
C'est la première fois que je vois Antigone douter de son combat lors de son face à face avec son oncle, Créon (qui a l'air moins puissant que dans les versions antiques), mais elle reprend vite ses esprits face au seul mot de "bonheur" (elle sait que ce n'est pas fait pour elle)...
Les monologues du choeur sont très bien écrits...

Alouette - Seine Saint Denis - 39 ans - 19 juin 2008


Mauvais souvenir d'école 5 étoiles

Beuh, c'est chiaaaaaaaaaaaant...
Ce n'est pas mauvais (je n'oserai jamais dire ça), mais franchement, c'est lourd, pompeux.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 30 mars 2008


Réédition 8 étoiles

Jean Anouilh a créé cette Antigone sous l'Occupation et en a confié la publication à Roland Laudenbach. Ce fut le titre fondateur des Editions La Table Ronde, qui en fait aujourd'hui le 300e titre de sa collection "Petite vermillon", en guise d'hommage (la Table Ronde, mars 2008, ISBN 2710330407)
Le parallèle établi entre l'Antigone de Sophocle et celle de Anouilh, écrite dans un contexte particulier qu'il voulait évoquer à travers ce livre, est réussi. La modernisation du langage et de l'histoire offre une relecture bienvenue de ce chef-d'oeuvre théâtral qui reste d'actualité.
Tous les déchirements d'une nation soumise à l'occupant sont là, présents, nourrissant ce dilemne qui est celui de tout un peuple: résister ou plier, composer ou mourir?

Un texte à (re)découvrir avec cette réédition à tout petit prix!

Sahkti - Genève - 50 ans - 16 mars 2008


Une belle réussite 7 étoiles

J'aime vraiment beaucoup les réécritures de cette période, et notamment J. Anouilh.
Cependant, je n'y peux rien, malgré le talent de cet auteur que j'apprécie, je ne peux m'empêcher de ne pas aimer le personnage d'Antigone. Evidemment, cela fausse mon jugement sur l'oeuvre entière, mais cela reste tout de même un incontournable, qui plaît toujours autant.

Nouillade - - 33 ans - 15 mars 2008


une réécriture formidable 8 étoiles

J'ai beaucoup aimé cette pièce on y retrouve le célèbre mythe de la fille d'Oedipe mais réécrit d'une manière très moderne, s'attachant aux valeurs du début du XXème siècle (écrit en 1942, joué en 1944 et publié en 1946) et au contexte historique (occupation de la France).
Ce qui est intéressant à regarder dans cette pièce c'est justement ce qui fait d'un mythe grec une oeuvre moderne. De plus l'auteur est neutre et ne nous oblige pas à aimer un personnage plus qu'un autre et ceci reflète l'histoire de cette époque : Antigone, la résistance et Créon, le gouvernement de Vichy...
C'est une pièce à double sens...

Crapouillon - REIMS - 34 ans - 5 avril 2007


Une pièce atemporelle 8 étoiles

Antigone, une héroïne éprise d’idéal brave l’interdit édicté par le roi de Thèbes, son oncle Créon en allant ensevelir le corps de son frère Polynice. Et c’est toute la lutte entre raison d’Etat et révolte humaniste qui est mise en scène symboliquement par Jean Anouilh.
On y trouve des dialogues très bien ciselés comme ceux avec lesquels s’affrontent Antigone et son oncle à propos du pouvoir et des obligations des hommes d’état contre les droits et la liberté individuelle, la volonté consensuelle et pondérée de la vieillesse contre la fougue irrationnelle de la jeunesse. L’humour ironique n’est pas absent avec les propos prosaïques, cupides et terre-à-terre du garde qui font ressortir l’élan passionné et idéalisé d’Antigone. Une pièce qui a dû faire réfléchir à sa création en 1944 car sous les traits des héros de l’Antiquité et dans la lutte et la désobéissance d’Antigone, on ne peut y voir plus clairement une allusion directe à l’attitude des Résistants contre le pouvoir vichyste. Néanmoins on ne peut pas dire qu’Anouilh y défende une position manichéiste : Créon apparaît quelquefois ouvert et tolérant, paternaliste et protecteur alors qu’Antigone peut sembler effrontée, angélique, irraisonnée. Ces personnages très humains donnent ainsi une grande authenticité à la pièce.

Albireo - Issy-les-Moulineaux - 47 ans - 27 novembre 2006


Quel combat? 7 étoiles

Lu il y a cinq ans maintenant ce livre m'a laissée un peu sceptique. Antigone la rebelle va se battre, pour la mémoire de son frère, un frère qu'elle n'aimait pas. Elle va lutter contre son oncle, l'obliger à la condamner, l'empêcher de la sauver. Elle va refuser le bonheur et l'amour qui sont tellement accessibles. Mais pourquoi? Pour le pouvoir de dire non? Par complaisance morbide? Pour exterminer la lignée souillée de son père? N'est-ce pas pour cela d'ailleurs qu'elle veut d'abord entraîner sa soeur?
Je n'ai pas compris la démarche de l'héroïne. J'ai trouvé que son combat était vide de sens. Ses répliques tombent à plat, elle n'arrive pas à suciter de la sympathie. Son oncle est presque plus à plaindre qu'elle...
Je suis un peu déçue par cette oeuvre, lorsque je l'ai achevée ma seule pensée a été "une bonne chose de faite j'ai lu un Antigone". Dommage.

Opalescente - - 42 ans - 7 juin 2006


La révolte 9 étoiles

Cette jeune femme en avance sur son temps et tradition m'a époustouflée.
Livre à lire au moins une fois et à deux c'est encore mieux pouvoir se donner la réplique est extraordinaire.

Dipsy2006007 - - 49 ans - 25 mars 2006


Superbe! 10 étoiles

Je n'ai pas lu la version de Sophocle (grec, pas romain ;)) mais celle de Anouilh, lue en 3ème, je l'ai adorée!
Un combat acharné, une controverse dans le coeur d'une jeune fille, qui veut à tout prix offrir une sépulture à ses frères, débauchés, quitte à mourir...
Des personnages d'une richesse incroyable : les tirades d'Antigone, torturées, celles d'Hémon, passionnées et douloureuses, les répliques du garde, qui doit obéir à tout...
Une pièce qui couvre une critique acerbe de la France occupée, et montre les vrais aspects d'une résistance pleine d'émotions, de passions, de convictions...
J'ai beaucoup aimé... mon personnage préféré est évidemment Antigone, on peut se retrouver dans son combat, incomprise et malmenée... Ses répliques sont souvent superbes, toujours frappantes : 'C’est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles.'
Un livre magnifique, court et plein des émotions que tout lecteur recherche dans sa quête de connaissances et de plaisirs!

Poupi - Montpellier - 34 ans - 12 février 2006


un chef d'oeuvre 9 étoiles

je viens de lire ce livre et je l'ai trouvé vraiment bien, je trouve qu'il y a vraiment une leçon à en tirer que ce soit de l'écriture ou de l'histoire elle-même. Je trouve que Jean Anouilh reprend bien L'Antigone de Sophocle qui lui l'a écrit dans l'antiquité gréco-romaine, il a un très beau genre d'écriture. Que les conflits, les remords et l'air dépités d'Antigone ne meurent jamais même si elle ne doit pas exister.

Miss_juicy - Valentigney - 33 ans - 11 février 2006


Excellent 8 étoiles

j'ai lu Antigone il y a 2 ans et j'avais vraiment adoré !

Une très belle pièce de théatre.

Pro2501 - Paris - 35 ans - 31 octobre 2005


un véritable chef d'oeuvre 10 étoiles

Jean Anouilh quel auteur ! je ne suis qu'une adolescente mais j'ai fortement apprécié "Antigone" ! Bien écrite, cette tragédie funeste cache derrière ses mots une véritable leçon à donner aux Hommes : la notion de la vie et son pouvoir...
A conseiller à partir de 13-14 ans quand le lecteur a déjà une certaine compréhension des textes un peu plus difficiles.

Lectrice-en-herbe - - 34 ans - 29 juin 2005


le fond et la forme 7 étoiles

Je n'ai pas aimé la forme de ce livre. Tout d'abord parce que c'est une pièce de théâtre et que ce n'est pas trop mon style (mais enfin ce sont mes goûts personnels) mais surtout parce qu'une grande partie de ce livre est composée du dialogue entre Antigone et Créon, son oncle ce qui devient un peu ennuyeux au fil des pages. Au bout de ce dialogue on doit savoir ce qui va arriver à Antigone (va-t-elle être tuée ou graciée par son oncle) mais le problème est qu'on le sait déjà car l'auteur nous informe dès les premières pages du destin d'Antigone; ce que je reproche à ce livre, c'est donc que dès le début on connait le dénouement.

Mais maintenant parlons de la forme. Il ne faut pas oublier que cette pièce a été écrite en 1942 pendant la deuxième guerre mondiale, on peut donc deviner en lisant ce livre qu'à travers la révolte d'Antigone, Anouilh lance un appel à la résistance! Et je pense que quand l'auteur a écrit cette pièce le seul but qu'il avait était de lancer cet appel à la résistance! On peut donc oublier la forme assez particulière de ce livre .

Lecteur n°1 - - 39 ans - 24 juin 2005


Une bien étrange héroïne... 7 étoiles

Antigone, personnage difficile à cerner, pour quoi se bat-elle?
La mémoire d'un frère? Ou peut-être un gout prononcé pour le malheur, qui frôle le suicidaire. Voyait-elle seulement sa vie autrement? N'avait-elle d'autre ambition que celle d'une mort dramatique et courageuse. Elle a le bonheur à portée de main après tout. Et Créon, le Créon de Sophocle, un tyran sans coeur, qu'Anouilh transforme habilement. On peut voir dans certains passages le ton paternaliste attendrissant de Créon pour Antigone. Le Créon d' Anouilh n'est-il pas lui aussi une victime? Victime de l'entêtement d'Antigone, lui qui essaie de la sauver. Une oeuvre intrigante, sur laquelle on n'a pas fini de réfléchir...

K-mi - - 34 ans - 20 juin 2005


Actuelle 9 étoiles

Jean Anouilh a écrit cette pièce en 1942. Celle-ci fut créée le 4 février 1944 au théâtre de l'Atelier à Paris, dans une mise en scène d'André Barsacq. Elle a été publiée en 1946, aux éditions de la table Ronde et figure dans les Nouvelles pièces noires parues la même année.

cette reprise d'un mythe antique écrit à la base par Sophocle , fait partie de mes classiques que j'adore !
Antigone appartient aux légendes attachées à la ville de Thèbes. Elle est l'une des enfants nés de l'union incestueuse du roi de Thèbes Œdipe et de sa propre mère, Jocaste . Antigone est la sœur d'Ismène, d'Etéocle et de Polynice. Elle fait preuve d'un dévouement et d'une grandeur d'âme sans pareils dans la mythologie.
Quand son père est chassé de Thèbes par ses frères et quand, les yeux crevés, il doit mendier sa nourriture sur les routes, Antigone lui sert de guide. Elle veille sur lui jusqu'à la fin de son existence et l'assiste dans ses derniers moments.
Puis Antigone revient à Thèbes. Elle y connaît une nouvelle et cruelle épreuve. Ses frères Etéocle et Polynice se disputent le pouvoir. Ce dernier fait appel à une armée étrangère pour assiéger la ville et combattre son frère Etéocle. Après la mort des deux frères, Créon, leur oncle prend le pouvoir . Il ordonne des funérailles solennelles pour Etéocle et interdit qu'il soit donné une sépulture à Polynice, coupable à ses yeux d'avoir porté les armes contre sa patrie avec le concours d'étrangers. Ainsi , une nuit Antigone décide de donner une sépulture à son frère.

Même s'il s'agit d'une tragédie je n'en dis pas plus ainsi les personnes ne connaissant pas ce mythe ou ne l'ayant pas lu pourront avoir la "surprise"

Ice-like-eyes - nantes - 40 ans - 2 juin 2005


Antigone d'Anouilh 6 étoiles

Oui, bien sûr c'est bien fait, bien dit et l'humour en plus ne gâche rien.
Mais je voulais dire (comme Lucien)que l'Antigone de Bauchau Henry, possède une profondeur, une densité humaine pour ne pas dire sur-humaine nettement supérieure, à mon avis bien sûr.
N'hésitez pas, c'est un vrai bonheur.
Musaraigne

Musaraigne - - 81 ans - 29 décembre 2004


Antigone, bien sûr, mais seulement dans les esprits 9 étoiles

Il est indemniable qu'Anouilh met en avant la thèse d'Antigone, et c'est ce qui fait qu'elle est toujours d'actualité, avec cette loi parfois trop rigide et parfois pas assez, mais mieux vaut ne pas entrer dans ce sujet. Qui d'entre vous n'a pas pensé en lisant cette pièce: mais bien sur, Antigone a raison, et ce malgré le fait que c'est Créon qui mène le dialogue et Antigone qui le subit. Elle accepte son destin, et c'est tout, parce que c'est cela la justice qu'elle doit affronter, une justice, une loi qui prône les écrits aux sentiments, les beau-pères attachés aux principes aux belles-filles respectueuses de la "famille". Même si la vision d'Anouilh n'est pas manichéenne, elle s'en rapproche, le bien/le mal, le courage/la lacheté, Antigone/Créon, Antigone/Ismène, mais après tout c'est pour cela qu'on l'aime ce livre, parce qu'il est simplement tragique.

Valentine - - 36 ans - 28 décembre 2004


Antigone résistante 10 étoiles

Anouilh a réécrit le mythe d'Antigone pendant la seconde guerre mondiale. Cette jeune têtue qui refusait d'abandonner son frère, tout indigne soit-il de cet honneur, et qui pour lui donner sa sépulture est prête à mourir sous le joug du pouvoir, prenait soudain une dimension nationale. Antigone, c'est la France résistante : malgré la défaite, malgré la débâcle, malgré l'armistice, malgré le peuple en grande majorité passif, elle dit non, elle refuse la honte, quitte à mourir elle restera debout et fière. Créon, c'est la figure paternelle qu'incarnait à l'époque Pétain, fort encore de sa légende de Verdun : le patriarche, protecteur, chef, le garant de la loi et de la justice, mais faible, mais soumis, portant sur ses épaules une charge trop lourde pour lui, et tuant pour finir lui-même ce qu'il voulait protéger et aimait. Et Ismène ? C'est la traître, celle qui de soeur de Polynice déshonnoré est passée au camps des soumis, des collabos, tandis qu'Hémon, pour l'amour d'Antigone, fait le chemin contraire...
C'est une réflexion très profonde que mène Anouilh sur le conflit qui déchire alors la France : les résistants, ce sont ceux qui, renonçant au confort (Antigone qui creuse avec ses mains..), renonçant à leurs proches (Hémon, Ismène, la gouvernante...), renonçant à tous les bonheurs de leur existence passée, présente et futur, renonçant à leur vie même, disent non au déshonneur. A cela, ajoutez la poésie, la profondeur de l'écriture d'Anouilh, la beauté des dialogues - vous avez une oeuvre inoubliable.

Bérénice - Paris - 38 ans - 27 mai 2004


Y a t-il une victoire dans Antigone? 7 étoiles

Je ne suis pas sûre que la question d'Antigone est celle de la victoire. Au fond, personne ne sort victorieux de cette tragédie justement parce que c'en est une. Antigone fait partie de la lignée de Labdacides, elle est la fille qu'Oedipe a eu avec sa propre mère, elle représente quelque chose d'impossible. Sophocle lui fait dire à Ismène "tu es mon sang, ma soeur, Ismène, ma chérie, et tu sais les malheurs qu'Oedipe a laissé aux siens". Annouilh débute aussi par le constat de la tragédie "elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appele Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout". Je pense qu'il ne faut pas se demander qui gagne, mais plutôt penser Antigone comme une figure révolutionnaire.

Ada - - 48 ans - 9 mars 2004


Addendum 10 étoiles

Addendum : tant que j'y suis, pourquoi ne pas dire que la version de Bauchau est extraordinaire?

Lucien - - 69 ans - 23 décembre 2001


La révolte éternelle 10 étoiles

Tous les critiques sont d'accord sur "Antigone". Et cela me réjouit...
Poignante et modernisée, la version d'Anouilh. Le bras de fer entre la jeune fille et son oncle, oui. Et sans vainqueur. Deux logiques opposées, certes, mais deux logiques justes du point de vue de celui qui les défend. Mais tout n'est pas dans ce bras de fer. Anouilh nous livre le portrait réaliste et poétique à la fois d'une jeune fille qui aurait pu être heureuse, aimer la vie. La belle scène de la nourrice ("Ma vieille pomme toute ridée. Ne laisse pas couler tes larmes dans toutes les petites rigoles, pour des bêtises comme cela - pour rien."); l'amour d'Hémon ("Tes grandes mains posées sur mon d

Lucien - - 69 ans - 23 décembre 2001


Antiqone 8 étoiles

Cette version du célèbre mythe se lit et relit sans se lasser! Plus facile que les versions en vers, plus moderne peut-être... Mais les personnages sont toujours aussi actuels, aussi forts, aussi émouvants!

Tamia - Bruxelles - 48 ans - 11 avril 2001


Antigone victorieuse? 0 étoiles

Il n'y a pas de rébellion idiote ou sans fondement. Ce qui est idiot, c'est la soumission, le recyclage. Ce qui est idiot, c'est de refuser d'encaisser la rébellion. Ceci dit, Leura, j'ignore encore aujourd'hui si c'est Créon - la raison d'état - ou Antigone - la résistance - qui l'emporte. Une victoire morale d'Antigone? Mais ça fait 2500 ans qu'Antigone meurt à la fin de cette histoire. Et je crains fort - les remords de Créon n'y changeront rien - que le conflit qu'elle incarne ne meure chaque fois avec elle.

Mauro - Bruxelles - 61 ans - 21 février 2001


Un chef d'oeuvre absolu 0 étoiles

Jamais l'histoire d'Antigone n'a semblé aussi actuelle. Le personnage est très émouvant. C'est une très belle fable sur l'affrontement entre la raison d'Etat et l'humanité. Anouilh démontre bien que la vraie force est dans la fragilité, car même si en apparence c'est Créon qui gagne, Antigone l'a vaincu, car elle a obtenu ce qui comptait réellement pour elle, même si elle l'a payé au prix le plus élevé.

Leura - -- - 73 ans - 21 février 2001