Le Dieu nu
de Robert Margerit

critiqué par Fanou03, le 16 février 2013
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
les roses noires
Bruno rencontre une amie de sa sœur Marie-Thérèse , Jacqueline Beaufort, et s'éprend d'elle. Madame Beaufort est une femme mariée mais son union lui a été imposée et la rend malheureuse. Elle finit par quitter son époux, retourne auprès de ses parents dans la ville où habitent Bruno et Marie-Thérèse. L'histoire d'amour entre Bruno et Jacqueline s'amorce. Cependant Jacqueline s'avère rétive à l'amour physique et refuse de divorcer. Marie-Thérèse, la troublante sœur de Bruno, après avoir tout fait pour que Jacqueline quitte son mari, a l'air maintenant de décourager cette passion. Bruno, le narrateur, dans une réflexion très introspective sur ses relations exacerbées et changeantes avec Jacqueline, Marie-Thérèse et Hélène, une amie proche qui lui a déclaré sa flamme, nous montre toute la complexité des sentiments amoureux.
Ami de l'action, fuyez ce roman ! Voilà en effet un récit entièrement tourné sur la couleur des sentiments et la psychologie des personnages. Mais quel troublant récit, écrit dans une très belle langue, élégante et riche! La puissance de l'écriture, la finesse des sentiments, l'ambiance un peu étrange (les relations entre Bruno et sa sœur) font largement oublier le côté "drame bourgeois" qu'on pourrait reprocher au roman.
Les femmes sont au cœur du livre. L'auteur nous en livre trois portraits avec des caractères différents. Le narrateur, malgré son orgueil, est balloté entre ces trois roses dont certaines sont plus noires que d'autres. En arrière-plan on comprend aussi petit à petit que l'histoire se déroule en 1938. Bientôt la grande Histoire emportera les futilités de la petite.
Bon soyons clair: malgré ses excès de style, j'ai beaucoup aimé ce livre, d'un grand écrivain que je ne connaissais pas.