Nêne de Ernest Pérochon
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Nêne.
J'avais décidé, il y a quelque temps, de lire tous les prix Goncourt. Voici donc le lauréat de 1920, qui, (il faut l'avouer) ne marquera sans doute pas l'histoire de la littérature.
L'histoire est cependant touchante : Madeleine, une jeune femme, se "gage" à l'année dans une ferme où vit un jeune veuf et ses deux jeunes enfants.
Madeleine (Nêne), se prendra d'un amour sincère et maternel pour ces deux enfants jusqu'à rêver de sortir de sa condition de servante. Mais les choses sont ce qu'elles sont dans ce monde où chacun doit garder sa place et surtout ne pas rêver !
Le maître de maison se mariera finalement avec une jeune femme de la ville qui s'empressera de chasser Nêne...
L'histoire se déroule dans une Vendée sous tension où cohabitent de façon conflictuelle catholiques, protestants et "dissidents" (héritiers des chouans).
Pas grand chose à dire de ce curieux livre au style assez pauvre mais à l'histoire touchante.
Les éditions
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NÊNE
de Pérochon, Ernest
Marivole Editions - CPE / Terroir classiques
ISBN : 9782365750226 ; 16,78 € ; 08/02/2013 ; 144 p. ; Broché -
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Les livres liés
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Cruautés
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 30 juin 2020
L'amour trouve peu de place dans cette société. Il est plutôt question de pragmatisme, de désir ou de manipulation. Les conventions corsetées, les rancœurs et les convoitises, enfin la faiblesse toute humaine, ne donnent pas beaucoup d'espace à la bonté et au bonheur. Et le dénouement sans surprise ne dénote pas.
Un destin individuel tragique en phase avec un vécu collectif funeste
Critique de JulesRomans (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans) - 18 février 2013
Un roman adapté au cinéma par Baroncelli en gommant ses aspects les plus dramatiques. Maurice Pialat souhaitait également en faire une adaptation mais cela n'aboutit pas, par contre Emmanuel-Odet Vergnaud réussit à proposer "Nêne" en 2012 au cinéma, il déclare "J'aime son écriture, c'est pour ça que j'ai gardé tous les dialogues".
Cet ouvrage peut s'apprécier d'abord par ceux qui ont au moins compris en le lisant que catholiques et dissidents sont deux groupes descendants des Vendéens autant les uns que les autres. Les catholiques sont ceux qui ont pour ancêtres les contre-révolutionnaires ayant accepté le Concordat de Napoléon ; les dissidents ont pour ancêtres les contre-révolutionnaires qui l'ont refusé (pour créer la Petite Eglise) et ils vont à l'école laïque. Les tensions existent alors entre les catholiques concordataires et le bloc de tous les autres (laïcs, protestants, dissidents). Les plus fortes rivalités sont celles qui agitent les dissidents face aux catholiques, car le passage d'une communauté à l'autre est ici possible et le groupe des membres de la Petite Eglise redoute qu'un de ses membres "se change" (cette dernière communauté est sur la défensive).
Si certains personnages, dans le roman, réagissent comme ils le font c'est en fonction de leur appartenance à un groupe précis certes, mais aussi par le fait qu'ils appartiennent soit à la majorité soit à une des minorités.
Les Vendéens ne sont pas des Chouans. Les Vendéens ce sont des paysans du sud de la Loire, habitant des parties des départements de Vendée, Deux-Sèvres, Maine-et-Loire et Loire-Inférieure récemment créés. Ils sont regroupés derrière des nobles qui tentent de constituer des armées, les Chouans au nord de la Loire tirent leur nom de Jean Chouan contrebandier avant 1789. La durée du conflit, le type d'action militaire, les dégâts laissés par la guerre civile n'ont pas grand chose à voir selon que l'on soit côté nord ou sud de la Loire.
Pour comprendre ce titre il faut aimer les romans historiques. Lors de sa publication il est déjà un roman historique, "Nêne" aurait dû sortir fin 1914 et il paraît dans l'univers des Années folles qui n'a plus rien à voir avec la France majoritairement rurale de la Belle Epoque. Ce roman a été écrit par celui qui était alors un instituteur et qui avait passé toute sa vie dans l'univers qu'il peint. Pérochon est considéré comme un des romanciers ethnographes les plus représentatifs en milieu universitaire.
Ce prix Goncourt est très représentatif des titres primés par les Goncourt des origines jusqu'à la fin des années 1920, il dépeint un milieu précis où les personnages principaux ont un lien fort avec l'univers naturel où ils vivent. En cela il marque l'histoire de la littérature française.
Si vous lisez tous les prix Goncourt, mieux vaut lire quelques-uns de la même période à la suite. Ceci permet de comprendre leurs points communs et pourquoi ils ont été couronnés. La connaissance de ceux qui sont les jurés d'une époque aide aussi considérablement à expliquer les choix faits.
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Ernest Pérochon, prix Goncourt en 1920 avec Nêne | 22 | Page | 18 janvier 2021 @ 20:54 |