L'instinct de mort
de Jacques Mesrine

critiqué par Clubber14, le 21 février 2013
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Une vie marginale mais tellement libre
Description de l'éditeur :

Jacques Mesrine enchaîne cambriolages, braquages, enlèvement et évasions... Il devient " Ennemi public n° 1 " dans les années 1970. Il est arrêté en 1973. Emprisonné dans les quartiers de haute sécurité (QHS) de la Santé et de Fleury-Mérogis, il rédige son autobiographie - L'instinct de mort - dans laquelle, avant même d'être jugé, il assume l'ensemble de sa " carrière ". Le 8 mai 1978, Mesrine s'évade du QHS de la prison de la Santé en compagnie de François Besse - une évasion spectaculaire... Il entame une cavale ponctuée de braquages. L'un de ses objectifs est aussi, par ses actions, de lutter pour la suppression des QHS. Le 2 novembre 1979, Mesrine " le Grand " comme l'ont surnommé les membres de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), est tué par l'antigang, au volant de sa BMW, porte de Clignancourt à Paris. Depuis cette mort, Jacques Mesrine est considéré comme une légende dans notre pays, et une idole chez les jeunes...

Mon avis :

Il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de faire l'éloge du crime. Ma critique ne sera donc pas de faire l'éloge de Mesrine dans sa "carrière" criminelle mais plutôt de reconnaitre les vertus de l'homme. Cette autobiographie, qu'il rédige à la prison de la Santé, quelques semaines avant son ultime évasion, sont de véritables aveux qui lui auraient valu, de manière certaine, la peine de mort. Dans ce livre, qui servit largement de base à l'élaboration du film éponyme avec Vincent Cassel, Jacques Mesrine retrace l'intégralité de sa vie. De son enfance, qu'il passa caché à la campagne, pour fuir le nazisme, jusqu'à ses plus grands tours de force pour se sortir des prisons les plus dures et sombres de France et du Canada. Il détaille les façons dont il braqua des dizaines de banques dans les années 70 et la manière dont il se moquait ouvertement de la police. Il fut, et pas uniquement de ses propres mots mais ce fut confirmé par ses proches ainsi que par les policiers qui le traquaient, un homme fiable, dont la parole était d'or et qui n'aurait, pour rien au monde, laissé un ami dans le pétrin. Pour preuve le retour qu'il fit à l'USC de Montréal, armes au poing pour libérer le plus de prisonniers possibles. Cette tentative fut un échec mais définit assez bien le personnage.

Comme tous les grands destins, dans quelque matière que ce soit, il faut reconnaitre que Mesrine eut un parcours incroyable. Ne craignant pas la mort, il la défia à des dizaines de reprises et fit ce qu'il put pour ne pas vivre comme un "mouton" à faire son métro, boulot, dodo qui l'aurait davantage tué qu'une balle. S'il ne faut pas faire l'apologie du meurtre il ne faut pas retirer les valeurs humaines qu'il avait envers ses proches, amis comme famille.

Un dernier mot enfin sur l'écriture en elle-même. J'ai été assez bluffé par la plume de Mesrine. Bien évidemment loin de Hugo, il faut qu'il maitrise relativement bien la prose et que les récits dont il nous fait part ainsi que la manière de les approcher en font un très bon bouquin, passionnant et facile à lire.

Je le recommande vivement aux fans de romans policiers et de destins incroyables.