Wollodrïn, Tome 1 : Le matin des cendres 1/2
de David Chauvel (Scénario), Jérôme Lereculey (Dessin)

critiqué par Shelton, le 26 février 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Après Arthur, voici Wollodrïn par les mêmes auteurs !
Après un magistral cycle bédé consacré aux légendes celtes arthuriennes, David Chauvel et Jérôme Lereculey se retrouvent pour entrer, et nous faire entrer par la même occasion, dans un univers plus imaginaire où les hommes sont parfois confrontés à des créatures infernales comme des gobelins, des skwaars ou des orcs… Le duo d’auteurs a envie de nous raconter des histoires plus folles, plus déjantées, plus hybrides… et ça tombe plutôt bien car j’ai envie de les suivre presqu’au bout du monde tant j’avais apprécié la série Arthur.

Les auteurs n’en sont pas à leur coup d’essai et ils savent parfaitement manipuler le lecteur. Pour nous pousser dans cette aventure, il suffit de nous émouvoir un peu… Le deal est simple : il faut retrouver et libérer l’héritière d’une des douze familles disparue à la dernière lune du corbeau… Elle est peut-être bien retenue prisonnière par des orcs…

A la limite, nous, on irait bien à sa recherche, mais on voudrait savoir qui on va suivre. Là, ça se complique un peu… On se croirait dans « Les douze salopards », et c’est bien dans la prison de la cité de Marmaëkard que l’on va trouver des gens assez fous et désespérés pour une telle mission. Jokkï, un nain assez violent, condamné à la décollation pour avoir tué son épouse qui voulait se faire pousser la barbe, est accompagné, au départ de cette mission, par maître Ivarr, le premier rétiaire Etzarn, maître Rohrr, maîtresse Onimaku, maître Kahmin, maître Ebrinh… Mais combien seront-ils à survivre à pareille aventure ?

Ce premier volume est probablement un peu poussif car il faut mettre beaucoup d’éléments en place, mais, heureusement, les choses vont s’accélérer à un moment car notre brillante troupe va être confrontée à l’adversité, celle qui révèle les caractères… Il y aura ce Skwaar qui va sortir des rochers soudainement provoquant une furie… dont je ne vous parlerai pas plus. Puis, ce sera une première rencontre entre des orcs et des humains avec des pages de combats où Jérôme Lereculey a dû se régaler : grandes planches, détails, vues d’ensembles, violence et dynamisme… On commence alors à découvrir ce qu’est un orc selon Lereculey…

Mais au-delà des anecdotes de cette histoire – les combats n’ont rien de capital dans la résolution de l’énigme, je rappelle que nous cherchons toujours cette héritière disparue – le lecteur perçoit de page en page que les anciens prisonniers de la cellule XXVII de la prison de Marmaëkard ont presque tous quelque chose à cacher de leur passé… Ils finissent par douter des uns et des autres se demandant qui est le manipulateur… mais, moi, je sais qui manipule tout le monde : le scénariste, David Chauvel !

Mais maintenant que la guerre est commencée, que le territoire des orcs est sens dessus dessous, il n’y a plus d’autres choix, il faut avancer, nous sommes bel et bien piégés…

Une série dont j’attends beaucoup et qui j’espère va tenir le temps car la pression est forte en fin d’album…
Du réchauffé 1 étoiles

Découvrant Chauvel et Lereculey à travers cette BD, je ne pourrais pas faire de comparatif avec leurs oeuvres précédentes.

A la vue de la couverture et du titre, on discerne rapidement qu'il s'agit d'une BD d'heroïc fantasy, telle que l'on en voit fleurir un peu partout en ce moment.

Plongeant un peu plus profondément dans l'histoire, on découvre la composition d'une équipe digne des Jeux de rôle. Certains personnages sont plus complexes et détaillés que d'autres, dommage.
Les bases classiques de cette oeuvre, vues et revues, ont déjà fait leurs preuves ailleurs. Finalement, tout est assez conventionnel : le principe de captifs s'alliant pour une mission suicide, ce n'est pas ce qui manque dans le genre.

Il n'y a donc pas de véritable prise de risque et l'ouvrage se démarque alors peu de la pléthore de titres proposés en ce moment dans le monde de la fantasy.

Un scénario qui se fond dans la masse, un manque de personnalité dans le dessin. Les planches sont souvent très sombres ou au contraires très claires, ce qui rend l'enchaînement plus fastidieux.

Au final, cette BD se lit sans difficulté, sans défaut majeur, mais manque cruellement d'originalité et de personnalité. Passez votre chemin si vous vous attendez à quelque chose d'inattendu !

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 28 mars 2014