Captain Blood de Rafael Sabatini
( Captain Blood)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Voyages et aventures
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un grand roman maritime
Encore un classique anglais, ayant fait, lui aussi, l'objet d'une adaptation Hollywoodienne (un film de Michael Curtiz avec Errol Flynn)et qui, à mon humble avis, n'est pas inférieur au Moonfleet de Falkner. L'action se passe à l'époque du règne de Jacques II d'Angleterre et nous entraîne dans le monde de la flibuste, univers fascinant, qui inspira bon nombre d'écrivains. Peter Blood, soldat, aventurier et médecin, est emmené à la Jamaïque, évitant de peu la pendaison, pour y servir d'esclave, après avoir été condamné pour avoir porté secours à un Rebelle. L'horrible colonel Bishop, qui dirige la plantation, est un homme cruel et arrogant, et qui ne tarde pas à se faire un ennemi de Blood.
Lorsque Blood et une poignée de compagnons parviennent à s'enfuir de la plantation, ils se tournent tout naturellement vers la flibuste. Notre héros, à la tête de ses hommes, s'en va donc écumer les océans, pillant les vaisseaux espagnols, français et anglais, dégoûté à tout jamais d'une vie honnête. Mais le souvenir de la jolie Miss Arabella, nièce du Colonel Bishop, continue de hanter le beau capitaine, dont la nature chevaleresque et loyale, le poussera finalement à servir de nouveau son pays. D'emblée, dès les premières pages, j'ai été séduite par l'écriture et l'atmosphère qui se dégage du roman. De l'aventure, de l'action certes, mais aussi un fond historique intéressant (les flibustiers jouèrent un rôle important dans les guerres navales) et bien entendu, l'incontournable histoire d'amour, propice à redonner sa dimension humaine à une figure aussi solitaire. Un très bon roman qui mérite une place d'honneur dans toute bibliothèque consacrée aux aventures en mer.
Les éditions
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Captain Blood [Texte imprimé] Rafael Sabatini trad. de l'anglais par Edmond Michel-Tyl
de Sabatini, Rafael Michel-Tyl, Edmond (Traducteur)
Phébus / Libretto (Paris. 1998)
ISBN : 9782859408077 ; 9,10 € ; 27/03/2002 ; 239 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Un fleuron du roman d'aventures
Critique de Poet75 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans) - 6 avril 2020
Dans Captain Blood, tout comme dans les deux autres romans que je viens de nommer, les péripéties se succèdent presque sans arrêt. Néanmoins, on n’a jamais le sentiment que le récit est bâclé, au contraire. Les personnages, bien que pris dans des tourbillons d’aventures incessantes, ne sont nullement brossés à grands traits. Le romancier s’attache à faire comprendre leurs motivations et il réussit à les dépeindre avec une surprenante finesse. Plusieurs d’entre eux, en tout cas, échappent aux facilités qu’on imagine être fatalement de mise dans ce genre de romans. C’est vrai, en particulier, pour ce qui concerne le personnage éponyme. Les premières pages du roman nous décrivent Peter Blood comme un homme désireux d’en finir, une fois pour toutes, avec les aléas d’une vie aventureuse. Retiré en tant que médecin dans une bourgade d’Angleterre, il n’aspire qu’à exercer ce métier-là et rien de plus. Or, bien sûr, des événements ne tardent pas à le propulser dans une existence qui n’a plus rien d’une sinécure. Ayant donné des soins à un fuyard blessé, il est compté au nombre des rebelles s’étant soulevés contre la sujétion du roi Jacques. Condamné au bagne, il est envoyé aux Caraïbes où il est vendu comme esclave. Ce qui lui permet de rencontrer à la fois son plus grand ennemi et son plus grand amour : le premier est celui qui l’achète, le colonel Bishop, la deuxième est la nièce de celui-ci, Miss Arabella Bishop.
Bien évidemment, Blood ne reste pas esclave. Avec des compagnons d’infortune, il réussit non seulement à s’échapper mais même à s’emparer d’un navire espagnol. Commence alors la grande série d’aventures maritimes qui mène Blood jusqu’à l’île de la Tortue où il se résout à se joindre aux flibustiers. Mais tout n’est pas si simple. Blood va devoir composer avec de multiples interlocuteurs, espagnols, hollandais, français, allant d’une île à une autre, d’un combat à un autre, de Bridgetown à Maracaibo et à Carthagène et en d’autres lieux encore. Son itinéraire périlleux et complexe lui donnera l’occasion, bien sûr, d’affronter encore et encore Bishop, mais aussi d’autres ennemis, et de croiser à plusieurs reprises le chemin de la belle Miss Arabella dont il est amoureux, une Miss Arabella qui se pose beaucoup de questions à son sujet, se demandant (pendant un temps) s’il n’est rien de plus, en fin de compte, qu’un pirate et un voleur.
C’est sur ce sujet, celui de l’identité de Blood, mais aussi d’autres personnages, sur les apparences qui peuvent être trompeuses, que le romancier abonde en subtilités. Oui, on a affaire à un roman d’aventures, et des plus captivants, mais cet aspect n’écrase pas ce que le récit peut contenir du point de vue de l’intelligence, de la réflexion. Blood est un homme complexe qui ne cesse de dérouter ses compagnons, ses interlocuteurs, ses ennemis et son amoureuse. Un événement, parmi bien d’autres, montre parfaitement le peu de pertinence des étiquettes trop vite associées aux personnages. Cela apparaît, de manière évidente, lorsque, Blood s’étant mis, pour un temps, au service du roi de France, se tient un débat au sujet d’une expédition à mener contre les Espagnols : Blood suggère d’envahir la totalité de l’île d’Hispaniola, tandis que les Français préfèrent attaquer Carthagène afin de s’emparer de ses trésors et de la livrer au pillage. Autrement dit, en cette circonstance, c’est Blood qui se comporte en d’homme d’honneur et en chef de guerre responsable et ce sont les Français qui adoptent les manières de faire des flibustiers ! « … il est étrange, dit Blood, que le général des armées du roi de France propose une expédition de flibuste, tandis que le chef des flibustiers songe à l’intérêt et à l’honneur de la France. » Voilà qui prouve, si nécessaire, qu’un roman d’aventures tel que celui-ci ne manque nullement de sagacité.
Pour finir, je ne peux manquer de rappeler (ou peut-être d’apprendre à certains) que les trois grands romans de Sabatini que j’ai nommés au début de cet article furent tous trois adaptés au cinéma et donnèrent lieu à trois chefs d’œuvre de films d’aventures. Deux d’entre eux furent confiés à Michael Curtiz : Captain Blood en 1935 et L’Aigle des Mers en 1940. Quant à Scaramouche, il fut réalisé en 1952 par George Sidney. On est parfois enclin à estimer que les films subvertissent toujours plus ou moins les romans, les scénaristes n’hésitant pas à chambouler le texte et à y tailler à loisir. En vérité, ce n’est pas toujours le cas. Le film de Michael Curtiz reste on ne peut plus fidèle au roman de Sabatini. Il bénéficie, en outre, d’un impressionnant savoir-faire et d’un casting idéal. Pour tous ceux et toutes celles qui ont vu le film, le capitaine Blood aura toujours le visage et le charisme sans faille d’Errol Flynn, tandis que Miss Arabella conservera les traits ainsi que la grâce d’Olivia de Havilland !
Barre à tribord
Critique de Catas (la seyne sur mer, Inscrit le 28 juillet 2009, 48 ans) - 15 décembre 2009
L'histoire est prenante, avec la belle, le méchant, des abordages, des trahisons etc. Bien sûr le héros est un peu un super-héros mais moi j'adhère à fond.
Le livre de pirates parmi les plus prenants, je le place parmi les premiers livres de récits de pirates. A lire absolument
Ho ho ho moussaillon!
Critique de ALF (Ondres (40), Inscrit le 13 mars 2004, 44 ans) - 8 octobre 2007
Comme on s'en serait bien évidemment douté, la haine qu'éprouve Blood à l'encontre du vieux Colonel Bishop ne trouve de résonance que dans son irrépressible désir pour la resplendissante nièce de celui-ci...
Aussi, lorsque Blood et les quelques mutins encore en vie parviennent un jour à s'échapper de l'île, le pillage de navires espagnols mais surtout le cœur de la belle deviennent alors les inaccessibles trésors emplissant chaque nuit leurs rêves les plus fous.
Batailles navales mémorables, sens de l’honneur exacerbé, et renversements politiques incessants constituent l’essentiel des quelques 350 pages du roman.
On regrettera malheureusement le côté superhéros du Capitaine (c’est le plus beau, le plus fort, le plus malin) ainsi qu’une psychologie des personnages annexes finalement assez sommaire : Arabella ne nous est décrite que comme un vulgaire pot de fleur, et les amis de Blood s'avèrent quant à eux aussi expressifs qu’un banc de carpes).
Mais si l’on veut bien occulter les quelques petits défauts évoqués juste au-dessus, Captain Blood se laisse véritablement dévorer et vous fera à coup sûr passer un excellent moment.
Les +
De l'action en veux-tu en voilà!
Exotisme, quand tu nous tiens...
Des pirates!
Les -
Quand même, qu'est-ce qu'il est fort ce Capitaine Blood...
Personnages secondaires pas assez travaillés.
Bref, un classique du genre, dans mon top 5 des meilleurs livres de pirates, à ranger par exemple aux côtés du sublimissime "Les Contrebandiers de Moonfleet" de John Meade Falkner, ou du non moins formidable "L'Ile des Perroquets" par Robert Marguerit.
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