1916, le grand massacre (3e volet 14-18)
de Jérôme Estrada de Tourniel

critiqué par JulesRomans, le 4 mars 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
1916 année de combats au présent et pour l'avenir (naissance de Marcel Cerdan)
Largement illustré avec des supports variés, au contenu rigoureusement conforme au consensus historique qui s’est fait sur les enjeux de cette année, avec des chapitres bien articulés entre eux, cet ouvrage est fort utile pour celui qui veut en savoir plus sur deux batailles clés de l'année 1916 et l’univers culturel, politique et économique qui leur sont attachées.

Les batailles de Verdun et de la Somme de cette année 1916 laissent 800 000 morts dans les tranchées et les ambulances. En voulant mettre fin à la guerre d’usure de l’année 1915, les états-majors allemands et franco-britanniques réfléchissent au moyen de lancer chacun de leur côté l’offensive qui va mettre à genoux l’adversaire. Le résultat est donc une hécatombe générale qui justifie les tentatives de paix blanche de l’année 1917. Deux pages sont d’ailleurs consacrées aux cimetières, mémoriaux et musées dans les deux secteurs évoqués ci-dessus.

Ce livre ne se contente pas d’évoquer le front de l’ouest, mais fait place aux autres théâtres d’opérations, ne laissant pas de côté non plus ce qui se passe sur mer (bataille du Jutland). 1916 c’est aussi l’implication complexe de la Grèce dans le conflit, l’entrée en guerre de la Roumanie (confiante dans l’offensive russe de Broussilov), la révolte des Arabes derrière Lawrence d’Arabie, l’armée allemande indigène qui joue au chat et à la souris en Afrique-orientale, 230 000 morts dans le Trentin (les Alpes autrichienne de langue italienne).

Par ailleurs sont convoqués pour mieux approcher cette année de conflit de nombreuses affiches de propagande et de publicité ainsi que des extraits d’écrivains anglais, français et allemands qui traitent de cette période. Des choix pertinents de personnalités permettent d’approcher non seulement les militaires mais également ceux qui mobilisent la production industrielle de leur pays (Wilhelm Grœner dans un cas et Albert Thomas dans l’autre).