Les pères et les mères sont des humains comme les autres
de Paul Mesa

critiqué par Pucksimberg, le 5 mars 2013
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un agréable roman aux arômes de café
Bica, petite femme de chambre portugaise d'un hôtel, vient de perdre sa mère Maria Teves. Ce petit bout de femme sympathique est toujours en prise avec des épisodes loufoques dans lesquels elle se débat. Elle se plaît à percer les préservatifs des clients de l'hôtel pour encourager la procréation. Elle est follement amoureuse de Joao, bel homme qui brille par son absence. L'épouse acharnée de cet homme séducteur souhaite porter préjudice à l'hôtel où travaille Bica, hôtel sur lequel courent des rumeurs au sujet de prostitution. Pour couronner le tout, sa mère se manifeste sous la forme d'un fantôme et se croit toujours vivante. Bica est convaincue que pour que l'âme de sa défunte mère gagne le Paradis, il faut qu'elle ait un enfant qui ouvrira symboliquement la porte des cieux. Qui saura aimer Bica ?

Ce roman est humoristique et touchant à la fois. Il contient des rebondissements, des quiproquos qui n'ont rien à envier à certains quiproquos au théâtre et des personnages attachants. Bica est un personnage haut en couleur, vif et maladroit. Le roman rappelle parfois l'univers d'Arto Paasilinna avec des situations extrêmes et complètement décalées.

Il est question de café dans tout le roman. Paul Mesa a une manière de caractériser ses personnages très originale. En effet, il ouvre des parenthèses après avoir nommé le protagoniste et note sa taille, 1m49 pour la petite Bica, et précise sa boisson chaude favorite et sa manière de la boire. La boisson devient un élément qui renseigne énormément sur le caractère des individus dans ce roman. Le Portugal est aussi régulièrement convoqué avec sa nostalgie, son fado et sa capitale lumineuse Lisbonne. Ce roman est un véritable voyage dans les arômes et dans une Europe chaleureuse.

Le roman sait être touchant aussi. Bica n'a plus son père, mais aimerait savoir qui il est. Ses discussions avec sa mère peuvent être amusantes, comme très émouvantes. Paul Mesa sait alterner les émotions et donner de la profondeur à ses personnages. Le domaine affectif occupe une place centrale dans son roman et revêt un caractère universel par les questionnements de Bica qui concernent le lecteur : les parents, les origines, l'identité, l'amour ...

Les vingt dernières pages sont sympathiques, sans doute trop romanesques à mon goût, rappelant certaines fins de comédie américaine, trop belles pour faire vrai ... Peu importe, il faut se laisser porter par cet univers qui véhicule des bons sentiments.
Bica et sa famille font passer de très bons moments au lecteur.

Un roman savoureux et divertissant.
Une histoire de café? 5 étoiles

Paul Mesa écrit en allemand en 2010 son premier roman qui vient de paraître traduit aux éditions Albin Michel. En quatrième de couverture, les commentaires sont évidemment élogieux, annonçant une histoire « poétique et tendre ». Le Nürnberger Zeintung’ (journal local) le qualifie de « merveilleux ».

Dommage que les superlatifs employés pour ce roman soit si forts ; on s’attend à quelque chose sortant de l’ordinaire, au style travaillé et on ne peut donc qu’être déçu de trouver une histoire assez banale. Je n’ai rien trouvé de poétique dans la forme (mais peut-être est-ce dû à la traduction ?) ni dans le fond.

L’auteur nous présente Bianca, une femme de chambre d’une vingtaine d’années qui vient de perdre sa mère, gouvernante de l’hôtel où elle travaille encore. On comprend très vite que sa génitrice devait être une femme vive, engagée, indépendante, qui a beaucoup marqué l’enfance de Bianca. C’est d’ailleurs l’enfance et l’adolescence de Bianca, en plus de son quotidien après le décès de sa mère, qui nous sont contées.
Paul Mesa use des parenthèses pour fixer quelques détails atypiques sur ses personnages, comme leur taille ou leur boisson favorite, souvent le café, sans que l’on sache pourquoi si ce n’est que le prénom de Bianca renvoie à un type de café.

Le parcours quasi-initiatique de Bianca à travers le Portugal et la France m’a parfois rappelé Le cœur cousu de Carole Martinez, grand succès sur Critiques Libres, que je n’avais pourtant pas apprécié.

Elya - Savoie - 34 ans - 10 mars 2013