Une contre-histoire de la IIIe République
de Collectif

critiqué par JulesRomans, le 8 mars 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Une Troisième République bouffée par les mythes
Comprendre le fonctionnement de la IIIe République, c’est apprécier à sa juste valeur les arguments de ceux qui en font rétrospectivement un modèle. On peut à loisir prendre un aspect de ses réalisations et de ses objectifs pour le trouver extraordinaire, afin de le vanter pour mieux dénigrer les impasses actuelles. D’ailleurs les lectures étant multiples, le discours choisi peut être porteur soit du pire conservatisme, soit de la plus grande volonté humaniste.

C’était tellement bien en ce temps-là : L’école de Jules Ferry ! Le rôle positif de l’œuvre colonisatrice ! Le modèle d’intégration républicaine ! Le service militaire qui mélangeait les classes sociales ! Le civisme appuyé sur l'école et l'armée ! Le respect du parlement ! La laïcité ! La volonté de progrès ! La protection des petits paysans ! L’amour de la patrie ! Le civisme fiscal ! La méritocratie républicaine ! Le respect de la police ! Le sens de l’honneur du milieu ! Le plus bel espace de liberté jamais accordée à la presse ! Paris capitale mondiale de la culture ! (…)

Bref une époque idéale, très pasteurisée !

Dans ces domaines et bien d’autres cet ouvrage remet les pendules à l’heure en demandant à vingt-sept spécialistes universitaires de nous faire le point sur les réputations usurpées tout en soulignant les véritables caractéristiques nuancées d’un aspect traité.

Le premier titre de livre qui emploie "contre-histoire" fut "Pour une contre-histoire du cinéma" de Francis Lacassin" en 1972. Le terme commence sérieusement à s'user devant la multiplication des titres qui adoptent ce nom. Il est évident que dans "Une contre-histoire de la IIIe République", il n'est pas question de livrer une vision totalement en opposition avec le discours des historiens universitaires, mais plutôt d'aller à l'encontre d'un imaginaire collectif.