Chronique d'hiver de Paul Auster

Chronique d'hiver de Paul Auster
(Winter Journal)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 9 mars 2013 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 253ème position).
Visites : 5 618 

Rien à voir avec nos habitudes étonnant et prenant

Il est rare d'avoir un livre qui commence à la seconde personne et continue ainsi. Il faut reconnaître que c'est parfois déroutant mais on s'y fait vite.

Je me dois de dire que cette oeuvre contient des longueurs mais une ressemblance indiscutable, en négatif comme en positif, a vite fait de m'y attacher.

"Tu" est bien sûr Paul Auster lui-même et nous allons découvrir un livre auquel cet auteur ne nous a pas habitué.

Nous découvrons un être qui, bien avant sa puberté, est obsédé par la femme.Ne supportant que mal la solitude dans son lit, il n'hésitera pas à fréquenter des putains et, de passage à Paris en 1970, il trouvera bien vite le quartier des Halles et de la rue Saint-Denis. Il y trouvera même une jeune femme superbe particulièrement gentille et dépassant largement le comportement classique dans ce boulot (Elle ne l'avait pas pressé). Elle s'appelait Sandra et pouvait réciter du Baudelaire. Au petit matin il ira jusqu'à se demander pourquoi il ne l'épouserait pas....

"Tu" est aussi un être qui déteste qu'on le sorte de ses habitudes, de ses quartiers, au point d'en être malade Il n'a aucun sens de l'orientation peut se retrouver à des endroits où il n'a rien à faire alors qu'il s'était, mentalement, préparé le bon itinéraire. Mais voilà, il a pris un wagon en sens contraire...

Avec notre amie Federica j'ai eu la chance d'assister, à une lecture faite par Paul Auster, à Bruxelles, accompagné d'une comédienne pour la traduction française. Cela en valait vraiment la peine. L'homme a beaucoup de charme et une voix très chaleureuse. Elle l'est d'autant plus qu'il ne peut pas cacher que le vin ne doit pas le laisser indifférent, ni le tabac. Comme à la fin j'étais très près de lui, j'ai pu me rendre compte qu'il était très sympathique mais aussi plutôt timide et n'aimant pas la foule.

Dans le livre, il décrit une autre lecture faite par lui à Arles, patrie d'Actes Sud, mais avec Jean-Louis Trintignant. Celui-ci était déjà un homme fortement blessé mais aussi chaleureux et bien sûr excellent pour cet exercice.

Je terminerai en vous parlant d'Auster et des Français. Il a un gros conflit à Paris avec la locataire de l'étage du dessous vu que sa compagne, en pleine journée, joue du piano ce qui dérange cette dame. Il enrage et frappe à la porte de cette dame. Les gros mots volent et le ton monte jusqu'au moment où, ulcéré et constatant qu'elle aussi est juive, il invoque les horreurs de la shoah pour montrer combien cette querelle est ridicule. Ils n'y aura plus de querelle et son amie pourra jouer!... Il sera cependant gêné d'avoir utilisé un tel stratagème !

Il en déduit et écrit: "Les Français hargneux , et, à l'inverse, les Français, au grand coeur: durant les trois ans et demi que tu as passés parmi eux, tu as rencontré quelques personnages parmi les plus froids et les plus teigneux qui soient sur cette Terre, mais aussi quelques-uns des hommes et des femmes les plus généreux que tu aies jamais connus"

Je m'arrête ici (non, en primaire, je n'étais pas encore aussi obsédé par les femmes et je n'ai jamais utilisé une femme à payer n'ayant pas fait mon service militaire....)

Mais il y a encore beaucoup à dire sur ce livre surtout pour ceux qui s'intéressent à Paul Auster (Ce n'est pas mon rôle). Dommage les quelques longueurs tout au moins à mon sens.

Cela dit ce livre vaut vraiment la peine à mes yeux

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"Tu es entré dans l'hiver de ta vie"

8 étoiles

Critique de Pats60 (, Inscrit le 22 juillet 2011, 64 ans) - 10 février 2015

Ni autobiographie, ni mémoires, ni même un récit, « je voulais écrire quelque chose sur mon corps » dixit Mr Auster. Et il vrai que le corps tient une part importante dans cette Chronique d'hiver dans sa première partie. Une forme d'inventaire de sa vie: son corps, ses blessures physiques et morales, ses amours, ses angoisses, avec ce rythme Austérien si doux, si particulier, cette capacité à être si proche du lecteur.
Il évoque sa femme Siri Hustvedt grand écrivain comme lui (et il semble toujours en être très amoureux), ses lieux de résidence (les passages sur Paris sont un pur délice), son intimité jamais impudique...
Ce livre est tout de même plus appréciable si l'on connait quelque peu l'oeuvre de Paul Auster.

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