L'hôtel hanté
de W. Wilkie Collins

critiqué par Féline, le 4 février 2003
(Binche - 46 ans)


La note:  étoiles
Fondateur de la detective novel à l'anglaise
Grand ami de Dickens, Wilkie Collins a reçu son soutien pour être publié. Mais en avait-il besoin? Avec "L'hôtel hanté", il nous offre un excellent roman difficile à classer. Dans une véritable veine britannique du 19ème siècle, il dose savamment un peu de fantastique, digne de l'inégalable Poe, et une intrigue policière, qui fera de lui, pour de nombreux théoriciens, le fondateur du roman policier. La quatrième de couverture le qualifie d'ailleurs de : "demi-frère d'Edgar Poe, cousin de Conan Doyle, grand-père d'Agatha Christie et précurseur d'Alfred Hitchcock!".

Fin du dix-neuvième siècle, un lord anglais rompt, à l'indignation de sa famille, ses fiançailles avec une honorable jeune fille pour épouser une comtesse italienne, à la réputation douteuse. Les jeunes époux partiront s'installer dans un lugubre palais vénitien, où le lord décédera dans des circonstances mystérieuses. D'autant plus mystérieuses qu'à ce décès s'ajoute la fuite de la femme de chambre de la comtesse et la disparition inexpliquée du valet.

Suite à ces événements, le palais vénitien, transformé en hôtel, sera le décor du dénouement final, distillant habilement surnaturel, meurtre et l'inévitable romance.

Wilkie Collins est un écrivain de grand talent, longtemps oublié, et dont les oeuvres commencent actuellement à être rééditées en français. Les amateurs d'Edgar Poe et d'Agatha Christie apprécieront. Mon seul regret concerne l'édition. En effet, distribuée par une filiale célèbre de livres à prix réduits, la qualité n'est pas au rendez-vous. Le nombre de fautes de frappe, de syntaxe et de grammaire rend la lecture parfois pénible et nuit à la compréhension de certaines phrases.
Daté mais appréciable 7 étoiles

Wilkie Collins, dont c'est le premier livre que je lis (j'ai l'intention d'en lire d'autres, au moins "La Pierre de lune" et "La Dame en blanc"), est considéré comme étant un des inventeurs du roman policier et de suspense. Ce petit roman, de même pas 250 pages, est apparemment un de ses derniers, et chose amusante, il fut apparemment le premier à être critiqué sur CL ! J'ai choisi ce livre pour débuter en raison de son titre alléchant et de son faible nombre de pages (je n'avais pas envie de démarrer par un pavé ; je verrai ça ensuite).
Une histoire très intéressante sur un noble britannique qui, après avoir refusé un mariage intéressant pour convoler avec une intrigante italienne à la réputation douteuse et se barrer avec elle à Venise, est retrouvé mort, de maladie apparemment, dans son palais vénitien, tandis que son homme de confiance disparaît. Le palais est transformé en hôtel. La famille du défunt, désireux de connaître le fin mot de cette tragique histoire, s'y rend. Ils vont y connaître des heures assez angoissantes.
C'est un peu daté, parfois un peu longuet malgré le faible nombre de pages. Je m'y suis un peu ennuyé par moments. Mais dans l'ensemble (et ce n'est certainement pas le chef d'oeuvre de son auteur), cet "Hôtel Hanté" dont l'atmosphère m'a un peu fait penser au "Tour d'écrou" de Henry James (mais les intrigues sont totalement différentes), est une lecture assez appréciable.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 2 octobre 2024


Mort à Venise 8 étoiles

L’hôtel hanté est un des ces romans typiques de la fin du dix-neuvième-siècle où le goût pour le macabre et le fantastique venait distraire les esprits que les canailleries bourgeoises lassaient. Wilkie Collins nous sert là un chef-d’œuvre du genre, accommodant prédictions, mauvais pressentiments, farcissant son récit de cauchemars, mijotant les frayeurs de ses personnages, nappant le tout avec une généreuse dose de manigances et de folie. Visions morbides, sensations étranges et nauséabondes se succèdent sur le décor d’une Venise ayant troqué pour l’occasion ses gondoles contre la barque de Charon. Un très bon moment et toujours une écriture qui coule toute seule.

Antinea - anefera@laposte.net - 45 ans - 4 juillet 2007


Hôtel Hanté 7 étoiles

J'adore William Wilkie Collins, mais cet "Hôtel Hanté" qui reprend en moins bien ses grands thèmes fétiches ne m'a pas entièrement convaincu. Ceux qui s'initieraient au grand Collins par cet ouvrage pourraient avoir l'impression d'un bon auteur de mélodrame policier dans la tradition du XIXème alors que Collins est nettement supérieur à un Gaboriau, son rival français de l'époque. Cela se voit moins avec cet "Hôtel Hanté" néanmoins assez amusant.

Latour - La Chaux-de-Fonds - 58 ans - 16 mars 2006