Durango, tome 1 : Les Chiens meurent en hiver
de Yves Swolfs

critiqué par Jean Loup, le 9 février 2003
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
Du bon vieux western !
La fin du XIXe siècle américain est désormais indissociable de l'imagerie du western. La série Durango s'ancre dans cet Ouest sauvage peuplé de pistoleros et de citoyens tremblants, de cow-boys et d'Indiens, d'ordures impitoyables et de justiciers providentiels.
L'homme connu sous le nom de Durango fait partie de la dernière catégorie. Il arrive dans le Wyoming parce qu'une lettre de son frère lui a lancé un appel à l'aide. Ils sont tous deux brouillés depuis de longues années, car Durango vit de son habileté aux six-coups alors que son frère désapprouve ce choix. Mais quand sa région est mise à feu et à sang par une bande de mercenaires, Harry demande à Durango de combattre le feu par le feu. Très vite, Durango est confronté à plusieurs bandits qui torturent un homme. Les armes parlent... mais ces hommes abattus ne vont-ils pas en faire venir d'autres, assoifés de vengeance ?
Quand Yves Swolfs a lancé cette série à l'aube des années 1980, le western hollywoodien était dans un purgatoire dont seul "Danse avec les loups" le sortirait brièvement une décennie plus tard. L'enjeu aurait donc pu être de redonner un second souffle au genre, de lui insuffler suffisamment de nouveauté pour attirer un nouveau lectorat.
Il n'en est rien : Swolfs a fait un western très classique, qui lorgne du côté de Sergio Leone, avec un personnage qui ressemble beaucoup à Clint Eastwood, des méchants en manteau long et des héros mal rasés assez loin de l'impeccable John Wayne. Le western est passé de mode ? Swolfs a visiblement envie qu'il vive encore, et avec les mêmes recettes qui ont fait son succès. Est-ce que ça marche ? Plutôt, oui. Le graphisme est irréprochable. Le pinceau est minutieux et détaillé, conférant à la série un réalisme accrocheur qui pourrait rivaliser avec la beauté du travail d'un Giraud ou d'un Hermann. La mise en scène est réussie, avec ce côté crâneur qui fait tout le charme du héros de western.
L'intrigue est d'un classicisme évident, et on pourrait regretter le manque d'imagination de l'auteur. Mais en même temps, il y a un vrai plaisir à se retrouver en terrain connu et à assister à ces bons vieux règlements de compte d'antan. Album sympa donc, qui vous rappellera sûrement de bons souvenirs si vous avez visionné quelques films du genre étant plus jeune, et qui vous ravira si vous êtes en manque !
Pour ceux qui aiment le dessin 10 étoiles

Je viens de relire hier soir les 13 tomes de ma bibliothèque et j'ai de nouveau été pris par la qualité des dessins et les scénarios, qui sont classiques du western post Sergio Leone, ne manquent pas d'intérêt. Je préfèrerait que mon petit fils lise ces BD plutôt que ses Mangas, mais il est peut-être un peu jeune (11 ans), et j'espère que cela viendra. Au niveau du dessin les BD western sont très intéressantes (Comanche, les premiers Blueberry..).

L'Ankou - Levallois - 79 ans - 23 décembre 2010


Un héros de légende 8 étoiles

Avec Durango, Swolfs nous offre un héros de légende... Bon, ce n'est pas vraiment original : un "bon" face à des mauvais (ici, une de ces terreurs locales dont le Western est friand) mais le tout est amené d'une telle manière qu'on y croit et qu'on a presque l'impression de découvrir tout ça...

Renaud - Liège - 58 ans - 10 octobre 2010