Le dernier des Camondo
de Pierre Assouline

critiqué par Romur, le 24 mars 2013
(Viroflay - 51 ans)


La note:  étoiles
Aurait pu être passionnant
Une saga familiale sur près de deux siècles, de l’Espagne à Paris en passant par Venise et Constantinople. Un nom de l'aristocratie financière parisienne du XIXème qui était l’égal des Rothschild et des Pereire.
La passion d’un homme pour le XVIIIème siècle français, hommage à sa patrie d’adoption mais peut-être aussi façon d’oublier une vie privée sinistrée. Une collection exceptionnelle d’œuvres d’art léguée aux musées nationaux.
La tragédie d’une famille qu’anéantissent les deux guerres mondiales, depuis l’héritier du nom mort en héros en 1916 jusqu’aux dernières femmes victimes de l’holocauste.

Bref tous les ingrédients pour faire un beau roman, mais encore eut-il fallu avoir un peu de souffle et d’imagination pour faire revivre les grands moments de l’empire ottoman avec sa diplomatie byzantine ou bien la société aux codes invisibles mais incontournables de la noblesse parisienne. Au lieu de cela un récit plat, événementiel, entrecoupé de fastidieuses et répétitives énumérations (inventaire de la maison, liste des habitants de la rue Monceau, des invités à tel repas...), reflet maladroit d’un travail d’érudition qui n’arrive pas à épaissir un folio d’à peine 300 pages.

Evitez le livre, mais allez visiter le musée Nissim de Camondo à Paris !
Une histoire familiale 7 étoiles

Une grande famille juive, née de l'exil et de l'errance, atterrit en France, où elle se forge un statut privilégié, de la grande bourgeoisie à l'aristocratie, avant de s'éteindre par les accidents géopolitiques qu'ont été les deux grands conflits mondiaux, l'épuration ethnique des années 1940 ayant contribué à mettre fin à la lignée.
Cette famille est donc devenue une puissance financière et culturelle d'influence dans ce qui allait devenir le triangle d'or parisien, le VIIIème arrondissement, vers les XVIème et XVIIème, à deux pas du parc Monceau, au coeur de la plaine du même nom.

Cet ouvrage insiste surtout sur les relations avec les autres grandes familles juives, les groupes financiers et de presse. La constitution de la collection d'oeuvres d'art dans cette demeure d'exception n'est qu'évoquée, sans développement soutenu, ce qui est dommage, et d'autant plus étonnant que l'auteur est spécialiste des marchants d'art et collectionneurs du XXème siècle.

J'ai donc trouvé ce livre intéressant, mais partiel, laissant de côté une partie de son sujet.

Veneziano - Paris - 46 ans - 12 mars 2016