Tombeau de Nicolas Ier et avènement de François IV
de Patrick Rambaud

critiqué par Tistou, le 29 mars 2013
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Eté 2011 – 2012
Sixième et selon toute probabilité ;

« Que cent mille grâces vous soient rendues, Sire, pour avoir suivi le conseil que j’osai vous prodiguer à l’issue de ma dernière Chronique : vous avez finalement dégagé. J’avoue, je n’avais pas le courage d’en reprendre pour cinq ans, tant ce travail de soutier épuise le style et le moral. La fin joyeuse de votre règne électrique, ô Désopilante Majesté, me permet d’entamer avec sérénité cet ultime volume de vos prouesses, lequel va relater par le menu l’affreuseté de votre dernière année sur le trône, matamoresque et dangereuse. »

cette sixième Chronique est la dernière. Il est vrai qu’à empiler année après année chaque fois un recueil de Chroniques, le procédé s’usait et laissait peu à peu apparaître la trame.
Nous sommes donc toujours dans la même veine pastiche. Où le Président est qualifié de monarque et toute sa Cour transformée en courtisans. Avec appellation relativement transparente :
« Duc de Meaux », « M. de la Corrèze » qui deviendra in fine François IV, « Marquise de Pompatweet », « Baron de la Méluche », …
Ca sent la fin de règne. D’ailleurs … ! Et quelques épisodes sanglants se sont tout de même déroulés pendant cette période :
- Les suites de l’affaire « M. de Washington », affilié à un transparent, et indépassable, « Dodo la Saumure »
- L’affaire Merah. Pas de pseudo dans ce cas.
- La gestion incroyable de Nicolas Ier de la fin de son mandat et le couac des pré-élections (le « j’y va-t-y, j’y va-t-y pas » officiel) et la campagne comme dans l’éther …

C’est fini donc. Peut-être. Peut-être car Patrick Rambaud, presque préparerait le terrain de futures Chroniques :

« Le 15 juin à minuit, l’ancien occupant du Château perdit son immunité pénale. Les juges pouvaient l’entendre et le confondre. De vieilles affaires reprenaient une jeunesse. Allait-on savoir la vérité sur l’argent distribué par la grande-duchesse de Bettencourt ? Mouammar-le-Cruel avait-il vraiment financé Notre Majesté ? Avait-il été abattu par un agent français infiltré chez les rebelles libyens, ainsi que l’affirmait le Corriere della Serra ? Le numéro de son téléphone portable, qui permit de le repérer, avait-il été livré par Assad-aux-mains-rouges à nos services, comme l’écrivait le Daily Telegraph ? »
Fin de partie 8 étoiles

On ne se lasse pas de relire notre passé récent sous la plume de Patrick Rimbaud. C'est vif, incisif, drôle et surtout corrosif.
Certes le portrait de "notre vibrant monarque" (une des multiples appellations du président Sarkozy) est exclusivement à charge et François Hollande est ici épargné (ce ne sera plus le cas dans le volume suivant). Mais si les angles d'attaque sont polémistes, ils s'appuient toujours sur des faits avérés.
On passe ainsi un bon moment de lecture déniaisante....

Fredericpaul - Chereng - 63 ans - 10 juin 2016