Ombres sur la prairie
de Karen Blixen

critiqué par Folfaerie, le 11 février 2003
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Retrouvailles au pied du Ngong
Ce petit recueil de quatre nouvelles fait suite à la Ferme Africaine. Karen Blixen les avait rédigées bien longtemps après avoir quitté l'Afrique, alors qu'elle s'était installée dans la demeure familiale au Danemark. Certains épisodes sont inédits, d'autres passages sont directement tirés du roman et ont été étoffés.
Elle évoque à nouveau des personnages familiers, Farah, Juma, Ali, Kamante et nous apprenons ce qu'ils sont devenus au cours des années. L'occasion pour l'écrivain de se pencher sur son passé, avec nostalgie, et de réaffirmer son attachement pour cette Afrique qu'elle a tant aimée et qu'elle n'a jamais revue. Plus encore peut-être que dans la Ferme Africaine, son talent de conteuse s'épanouit pleinement, à l'évocation d'êtres chers, d'événements du passé, le reflet d'une époque révolue certes, mais bénie. Et Blixen de s'interroger sur les changements survenus depuis son départ, qui ont bouleversé une grande partie de l'Afrique Noire, et qui provoquent une certaine tristesse dans ses propos.
Le regret d'avoir perdu la ferme et les gens qu'elle aimait ne l'a jamais quittée, et ces ombres venues du passé l'ont certainement aidée à surmonter sa peine, tout comme les lecteurs, j'imagine, qui ont adoré la Ferme Africaine, et qui trouveront probablement, comme moi, beaucoup de plaisir à retrouver ces vieilles connaissances, au travers de ces merveilleuses nouvelles.