L'accordeur de silences de Mia Couto
(Jesusalém)
Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Européenne non-francophone
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BALADE DE L’ETRANGE
On ne présente plus Mia COUTO l’écrivain du Mozambique, une des plus grandes voix de l’Afrique actuelle.
Dans ce livre il nous raconte l’histoire d’une petite famille, perdue au bout du monde, au milieu de la brousse, sorte de naufragées volontaires au milieu de nulle part.
La famille été amenée là par leur père Silvestre Vitalicio qui fuyant la ville et les gens, après le décès de son épouse Dormalda (la mère de Mwanito et de Ntunzi), huit ans plus tôt, a recréé ici, une sorte de petite ville isolée du reste du monde qu’il a nommé «Jésusalem» (qui est d’ailleurs le titre de ce livre en Portugais).
Nous découvrons le reste de la famille, il y d’abord Mwanito le héros du livre et qui raconte l’histoire. Il a onze ans et vit depuis ses trois ans dans la réserve, il ne connaît rien du monde extérieur et n’a jamais vu de femme de sa vie. Il jalouse son grand frère Ntunzi qui lui a connu la vie dans la ville et se rappelle de leur mère. Son grand frère qui est le seul qui ose de temps en temps se rebeller contre l’autorité patriarcale.
Il y a aussi Zacaria Kalach, ancien militaire et a présent serviteur et homme à tout faire de Silvestre, l’oncle Aproximado, qui lui vit dans une cabane à l'entrée de la réserve et veille sur la «tranquillité» des autres.
Il est également leur seul lien avec l’extérieur, puisque c’est lui qui de temps en temps leur livre par camion, la nourriture et les denrées dont ils ont besoin pour survivre. Enfin, il y a l’ânesse Jezibela, seule "femme" admise à l’intérieur de la réserve, et qui sert à satisfaire les «divagations sexuelles» de Silvestre.
Tout ce petit monde vit pratiquement en autarcie, loin de tout et de tous, aux ordres de ce père tyrannique à souhait et dont on se demande s’il n’a pas définitivement sombré dans la folie. Tous vivent sous sa coupe et selon ses désirs, ainsi dans «Jésusalem» il n’y a pas de livres, pas de musique, pas d’argent, pas de chansons, pas d’écriture, pas d’école, pas d’instructions, pas de papier, pas d’électricité…
Malgré un équilibre fragile, tout irait bien dans le meilleurs des mondes, si ce n’est qu’un jour l’oncle Aproximado amène dans la réserve de chasse une jeune femme blanche, Martha, la «Portugaise», venue photographier les hérons qui vivent dans la réserve. On apprendra bien vite qu’en fait la jeune femme est la recherche de son mari, disparu, comme englouti par ce continent Africain.
Sylvestre pourrait survivre à cette incartade à ses règles, si ce n’est qu’un jour l’oncle Aproximado n’apporte l’ordre d’expulsion de la réserve de chasse…
Alors disons le tout de suite, le style est un brin énigmatique, plein d’images, de métaphores, de contrevérités, et il faut un moment de lecture pour s’y faire. L’écriture est belle, vraiment très belle (elle n’est pas sans rappeler celle de José Eduardo AGUALUSA, autre grande voie d’Afrique…). Elle glisse véritablement pendant qu’on la lit, et les pages se tournent sans qu’on s’en aperçoive vraiment, le livre se lit en quelques heures…
Poétique, luxuriante, musicale, cette écriture est un pur bonheur. C’est une écriture, de paysages, toute entière remplie de cette Afrique qui tient tant à cœur à Mia COUTO. On pourrait voir dans ce livre de nombreuses allégories, la tyrannie, l’embrigadement, la guerre, l’arche de Noé, l’anticolonialisme, la violence, la pauvreté etc etc…
Mais plus que les déboires de la petite famille de réfugiés, c’est avant toute chose de cette terre Africaine qu’il est question ici, et je me suis demandé à maintes reprises si tout compte fait tout ce livre n’était en fait qu’une longue complainte, un long cri d’amour de l’auteur envers son pays et son continent.
Un livre des plus originaux, que j’invite le plus grand nombre à découvrir !..
Message de la modération : Prix CL 2014 catégorie Découvrir – Roman étranger
Les éditions
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L'accordeur de silences [Texte imprimé] Mia Couto traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues
de Couto, Mia Monteiro Rodrigues, Elisabeth (Traducteur)
Métailié / Suites (Paris)
ISBN : 9782864248996 ; 10,00 € ; 10/01/2013 ; 235 p. ; Poche -
L'accordeur de silences [Texte imprimé] Mia Couto traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues
de Couto, Mia Monteiro Rodrigues, Elisabeth (Traducteur)
Métailié / Bibliothèque portugaise (Paris).
ISBN : 9782864248392 ; 19,50 € ; 25/08/2011 ; 237 p. ; Broché -
L'Accordeur de silences
de Couto, Mia Monteiro Rodrigues, Elisabeth (Traducteur)
Métailié
ISBN : 9782864249870 ; 10/01/2012 ; 235 p. ; Format Kindle
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Les critiques éclairs (11)
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Saudade !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017
Il entre dans le domaine poétique avec "Raiz de Orvalho", publié en 1983.
Sans doute l'un des écrivains les plus célèbres de son pays, son œuvre est traduite dans plusieurs langues.
En 2013, Mia Couto reçoit le Prix Camões, plus haute distinction attribuée à un auteur de langue portugaise, pour l'ensemble de son œuvre.
"L’Accordeur de silences", traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues, Éditions Métailié, 2011
A la mort son épouse Dormalda, Silvestre Vitalicio choisit la réclusion, fuit la ville et rejoint un hameau au bout du monde; Jérusalem.
Son caractère tyrannique impose le dénuement le plus total à ses fils, Ntunzi et Mwanito.
Une famille de naufragés vivant en autarcie, à la lisière de la folie.
L'histoire nous est contée par Mwanito. Les yeux d'un enfant qui soupçonne qu'un autre monde existe, celui des hommes, des sens, de la vie...
Une écriture fluide, poétique et hautement symbolique déroute quelque peu le lecteur.
On distingue le message politique, la longue complainte d'un continent africain maltraité.
Je reste sous le charme de l'écriture mais assez mitigé sur le fil de l'histoire difficile à suivre.
Exils
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 5 avril 2017
C'est l'histoire d'un père, d'un tyran à la tête d'un petit groupe masculin, qui élève ses fils dans un lieu coupé du monde, dans une bulle spatiale et temporelle. L'Ailleurs et l'Avant n'existent pas. Il a crée un Eden à l'envers, un environnement hostile, peuplé des derniers hommes, privé de femme et qui attend l'arrivée de Dieu. Le temps y semble suspendu, suspendu à une menace pesante mais imprécise. Un temps entre 2 apocalypses.
Au fil des pages l'histoire s'éclaircit et la psychologie des personnages se dessine. En s'éloignant de Jérusalem la réalité prend de l'épaisseur.
Ce roman me laisse au final mitigé. Sa lecture ne m'a pas vraiment embarqué. Mais j'en garde une forte impression qui dure encore.
Un livre qu'on n'oublie pas
Critique de ClaireF (, Inscrite le 9 août 2010, 41 ans) - 15 février 2015
les questions soulevées à travers ces lignes d'une violente fantasmagorie laissent des traces profondes.
une plume à découvrir assurément, un livre qui reste ancré dans les ténèbres de notre conscience
Passé à côté
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 avril 2014
Bizarrement je me croyais en Amérique du Sud plutôt qu’en Afrique. De même, la narration de l’adulte qui raconte cette histoire à travers ses yeux d’enfants m’est apparue fausse, particulièrement dans l’évocation de la supposée absence de connaissance du monde externe.
Même le réalisme magique que j’apprécie beaucoup ne m’a pas séduit.
En somme, un livre qui avait tout pour plaire mais qui n’a pas réussi dans mon cas.
Saudade
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 20 mars 2014
Le récit est scindé en trois livres ; le premier passe en revue les différents habitants de Jesusalem ; le second débute avec la venue de la femme, Marta, qui évoque son amour pour son mari disparu avec une justesse et une beauté sublime, et le départ forcé de Jesusalem ; le dernier livre est celui des explications, et révèle les secrets de l'histoire de cette famille.
Mia Couto n'a eu aucune difficulté pour me projeter dans la bulle fantasmagorique créée par Silvestre Vitalicio. Métaphore du refoulement du deuil, de la détresse, de l'amour, de la culpabilité, L'accordeur de silence est aussi un hymne à la vie, à l'enfance, à l'amour, au désir. Une splendeur, et un vrai coup de cœur.
La vérité c'est que, sur le trône absolu de sa solitude, mon père dérogeait à la raison, fuyant le monde et les autres, mais incapable d'échapper à lui-même. C'était sans doute ce désespoir qui le faisait s'en remettre à une religion singulière, une interprétation personnelle du sacré. Généralement, la tâche de Dieu est de pardonner nos péchés. Pour Silvestre, l'existence de Dieu serait à Le rendre coupable des péchés humains.
C'est ça que je suis, Marcelo : je suis un mot, la nuit tu m'écris, le jour tu m'effaces. Chaque jour est une feuille que tu déchires, je suis le papier qui attend ta main, la lettre qui attend la caresse de tes yeux.
Folie au Mozambique
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 4 mars 2014
Sain d’esprit, assurément Silvestre Vitalicio ne l’est pas. On le découvre au début du roman en tyran domestique d’une micro société exclusivement masculine, constituée de ses deux fils ; Ntunzi et Mwanito le plus jeune, ainsi que de Zacaria Kalach, ancien militaire, homme à tout faire de Silvestre. On y rajoutera l’oncle Aproximado qui surgit de temps à autre au volant de son camion pour approvisionner la petite société en ravitaillement.
C’est que cette micro société, outre qu’elle vit refermée sur elle-même, est à l’écart du monde, des gens. Ils squattent au milieu d’une ancienne réserve de chasse au cœur de la brousse des bâtiments désaffectés. C’est Mwanito qui nous raconte l’affaire, un Mwanito qui a été emmené là à l’âge de trois ans et à qui le père a fait croire depuis toujours que le monde extérieur n’existe plus. Mwanito n’a ainsi jamais vu de femmes et il n’a plus de souvenirs de Dordalma, sa mère décédée, dont la mort, pressent-il, a un rapport avec leur situation d’exilés volontaires. Mwanito souffre évidemment de devoir se nourrir des souvenirs de Ntunzi, son frère aîné, dont le discours n’est pas précisément précis et cohérent.
Bref la folie rôde autour de tous ces hommes et elle s’est déjà installée chez Silvestre.
Et arrive, de nulle part, Martha, une femme portugaise blanche …
Tout ceci étant narré par un jeune garçon maintenu à l’écart de la « civilisation humaine », on concevra que les approximations, les contresens, les « menées en bateau » sont loisibles pour Mia Couto. Il n’en abuse pas néanmoins, se contentant de nous perdre juste un peu, pour mieux nous retrouver à la fin quand les cartes battues et distribuées par lui au départ du roman s’assemblent in fine en un jeu cohérent.
Un bel hymne à ce pays martyr, à l’Afrique en général, l’Afrique désertique de la brousse où les bêtes féroces rôdent encore, où le sens commun n’a pas forcément cours. C’est avec délectation qu’on se laisse embarquer par Mia Couto !
Boucle refermée sur elle-même
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 1 mars 2014
Le style souvent poétique parle par métaphores à décrypter (d’autant plus que l’écart culturel joue également) ... ou non si on se laisse porter par la musique des mots. Dans certains coins du texte se cachent le rejet des conventions sociales et l’envie d’exprimer une vie vraie, authentique. Mais ce qui déborde de partout, c’est la nostalgie, le passé, la tristesse mélancolique et une certaine complaisance à y rester.
Le narrateur est un jeune garçon de 11 ans qui réside depuis 8 ans dans une partie isolée de la brousse avec son père qui désire vivre en ce lieu éloigné de tout depuis la mort de sa femme, son frère aîné, un soldat qui sert d’homme à tout faire et un oncle maternel qui vient les réapprovisionner. La folie du père se fait sectaire quand il ne veut pas de livre ni de chant et il aime le silence que lui permet son plus jeune fils qui ne se rappelle ni de sa mère ni de la ville. Le 2e tiers du livre montre les bouleversements qu’apporte l’arrivée d’une portugaise amoureuse à la recherche de son mari disparu dans ce camp retranché. La dernière partie éclairera les comportements.
IF-0214-4173
Des exilés de l'humanité
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 6 février 2014
L'arrivée d'une femme dans ce cadre hostile risque de modifier cet équilibre.
Mia Couto crée une langue poétique et agréable à lire. Ses images permettent de transfigurer le réel. Le regard des personnages sur le monde métamorphose notre vision. La naissance des étoiles, les rêves des personnages, leurs croyances, cet accordeur de silences éveillent le lecteur à un monde qu'il ne connaissait pas. Derrière cette atmosphère imagée et poétique, s'élèvent la violence infligée à des enfants parfois, à l'encontre d'animaux, la guerre suggérée dans certains passages, la maladie, la disparition d'êtres chers ... Le choix de Mwanito comme narrateur principal, le plus jeune fils, permet d'apporter de la naïveté aux scènes décrites sans pour autant les désamorcer de leur caractère tragique. Le roman ne bascule jamais dans le pathos. Mia Couto mesure avec intelligence l'intensité émotionnelle des épisodes narrés.
Un roman original dont le cadre et la langue dépayseront de nombreux lecteurs.
Un beau voyage
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 19 janvier 2014
Mwanito va donc vivre les dix premières années de sa vie au milieu de quatre hommes. Seul Ntunzi, son grand frère, peut en cachette lui parler du monde, ou de Dordalma, sa mère décédée.
"Les femmes étaient un sujet défendu, plus interdit que la prière, plus peccamineux que les larmes ou le chant."
C'est à travers ses yeux qu'on va assister à la montée de la folie du père. Il va comprendre que le monde extérieur n'est pas mort et remettre en question sa parole et ses ordres.
Viendront ensuite les deux autres parties du livre où l'enfant découvrira tout ce que son père avait essayé de lui cacher.
"Mon père voulait enfermer le monde à l'extérieur de lui. Mais il n'y a pas de porte avec laquelle se barricader de l'intérieur."
En commençant la première partie, j'ai eu peur de trouver pesant ce huis clos dans la brousse. Mais la suite bouleverse la vie quotidienne des petits héros et accélère le rythme de ce roman.
Un roman dont la réussite doit aussi à l'écriture superbe, au vocabulaire impressionnant (peccamineux, orphanité...) et au talent de la traductrice !
Et je finirai par ces mots que j'ai particulièrement admirés:
"L'amour est une morphine. On pourrait le commercialiser sous vide sous le nom : Amorphine."
Solitude
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 20 avril 2013
Silvestre, un homme extrêmement malheureux à la mort de sa femme , va se réfugier avec ses deux fils dans une réserve de chasse isolée au cœur du Mozambique.
Cet homme désorienté va imposer à son entourage une vie faite de silences et exempte de musique, de lecture et d'écriture.
L'arrivée d'une femme à la recherche de son mari va venir bouleverser ce désert mis en place et imposé par Silvestre.
Cette fable africaine va nous amener à nous poser des questions sur la vie, la mort, la tristesse, la solitude, l'amour, la famille et j'en passe...
J'aime ce genre de roman qui, quand il est terminé, garde notre esprit dans un univers de questionnement.
A déguster!
A Jesusalem
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 12 avril 2013
Le père ne sait pas aimer ses enfants qu’il emporte dans sa folie destructrice, les traitant sévèrement, comme un dictateur d’opérette. Le cadet des fils, le narrateur, apprend à lire sur des manuels militaires russes et à écrire sur les espaces vierges d’un jeu de cartes à jouer, en cachette du père qui ne veut pas que ses fils connaissent le passé, le monde extérieur, l’existence et la mort de leur mère. « Les Ventura n’avaient ni avant ni après. »
Il n’y a pas de femme au campement, la seule femelle est une ânesse qui satisfait les mâles besoins du père, jusqu’au jour où une femme blanche s’introduit dans le campement, dans ce monde d’hommes reclus, retirés du monde, recherchant le mari qui l’a abandonnée depuis longtemps déjà. Le huis clos est ainsi brisé, il y a un monde extérieur avec des femmes, des femmes dont le fils aîné a tellement envie et peut-être même besoin. L’exode n’a plus de sens, la famille regagne la société et les problèmes qu’elle y a abandonnés. « ….la laborieuse construction de Sylvestre Vitalicio volait en éclats. Finalement, il existait bien dehors un monde vivant et l’un de ses envoyés s’était installé au cœur de son royaume. »
Cette histoire un peu rocambolesque, à la limite du roman fantastique, fortement allégorique et symbolique est avant tout une ode à la beauté originelle d’un pays massacré par la folie des hommes, mais aussi une condamnation de la dictature et des pouvoirs autoritaires, un voyage initiatique vers un retour à une africanité mâtinée de saudade portugaise. Un texte qui traite de l’apparence des choses et des personnages (les faux noms par exemple) qui masquent une réalité que le père ne veut pas, ne peut pas, assumer cherchant à constituer un monde faux plus vraisemblable que le monde réel trop incroyable, trop inacceptable, qui l’a vécu.
Ce roman entre la légende et le conte africain, entre le témoignage et fiction fantastique, construit sur un échafaudage de paradoxes, d’oxymores, d’images, d’allégories, d’aphorismes, révèle une grande voix qui s’élève au sud-est de l’Afrique, une voix qui recrée une langue portugaise accommodée à la sauce mozambicaine, une langue poétique, riche, flamboyante pour un texte puissant, jouissif et novateur.