Sans sang de Alessandro Baricco
( Senza sangue)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Sans plus..
Le récit est divisé en deux parties. La première est très brève. La seconde aussi. Le récit est bref, en vérité.
Apparemment Alessandro aime alterner les romans d'une épaisseur traditionnelle avec les courts récits. A vrai dire, il fait ce qu'il veut et en considérant la qualité de Novecento et de Soie, je serais même tenté de le pousser à en écrire beaucoup, des courts récits.
Celui-là s'appelle "sans sang" et c'est un récit divisé en deux parties. Deux brèves parties. Bref.
C'est une histoire de vengeance. Sur le plan symbolique c'est bien trouvé, comme toujours chez Baricco. Il y manque cependant de l'originalité. Durant la lecture j'avais comme la désagréable impression de l'avoir sur le bout de langue. J'allais le trouver ce film ! Ou ce livre ! Ou ces films ou ces livres ! J'avais l'impression de lire une novélisation d'un ou plutôt de tous les films du genre, de lire un remake de toutes les histoires de gangsters.
Bref, un goût de déjà vu.
Sans sang est une histoire de violence.
La partie "DEUX" est à mon goût la plus violente même si elle est sans sang (et c'est là que réside la trouvaille de l'auteur.) La partie "UN" n'est vraiment pas sans sang mais pas vraiment violente tellement le ton de Baricco ne semble pas fait pour décrire de telles horreurs.
Baricco a toujours ce ton que j'aime beaucoup. Avec ses phrases épurées voire emputées. Baricco a souvent l'air de mépriser les verbes ce qui devrait donner une vitesse à la lecture mais qui nous pousse en fait à lire ses phrases sur le rythme de la respiration. C'était particulièrement vrai avec Soie, Océan Mer et Novecento. C'est encore vrai dans sans sang.
On se retrouve happé dans la lecture de cette histoire parce que Baricco nous la livre sur le ton de quelqu'un qui te prend à témoin, te raconte une anecdote, une histoire qui vaut le coup d'être racontée. Alors on s'y intéresse à cette histoire et on la lit avec plaisir.
Seulement, ça sent un peu l'imposture parce que cette histoire, franchement, valait-elle le coup d'être racontée ?
Ah, Baricco et son art du dénouement ! Sauf cette fois.. un petit arrière goût insipide.
Le pire c'est qu'elle est belle son histoire. Qu'on est prêt à y croire à sa théorie sur la dépendance à l'enfer et à l'horreur. Mais sans plus.
Les éditions
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Sans sang [Texte imprimé] Alessandro Baricco trad. de l'italien par Françoise Brun
de Baricco, Alessandro Brun, Françoise (Traducteur)
Albin Michel / Grandes Traductions
ISBN : 9782226136107 ; 14,98 € ; 08/01/2003 ; 115 p. ; Broché -
Sans sang [Texte imprimé] Alessandro Baricco trad. de l'italien par Françoise Brun
de Baricco, Alessandro Brun, Françoise (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070304912 ; 6,30 € ; 28/10/2004 ; 120 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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Vengeance .
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 16 juin 2010
De la folie des hommes en fin de compte .
D'un drame et d'une vengeance, un peu court ?
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 10 février 2010
La première partie de l’histoire se déroule à la fin d’une guerre dont les belligérants : « nous » ou « eux » et le pays resteront en grande partie non précisés. On y suggérera juste les horreurs commises dans un hôpital. Cette partie raconte par le détail le plus sanglant des drames, une fillette voit son frère et son père se faire abattre sous et yeux. Elle ne sera sauvée que par le silence de l’adolescent meurtrier de son père.
La deuxième partie raconte les retrouvailles des années plus tard de la fillette et de son sauveur. Elle retrace l’histoire semi légendaire de la vengeance de la fillette devenue femme, dont l’acte ultime se joue sous nos yeux.
Comme souvent chez Allessandro Baricco, les drames et sentiments dépassent ceux du récit réaliste pour se teinter de mythologie, mais si on aimait l’originalité et l’exotisme de « Soie » ou de « Novocento », il faut bien dire que l’histoire est ici bien plus classique avec un petit goût de déjà-vu.
Le triomphe du bien
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 octobre 2009
Une histoire sans sang
Critique de Ame134 (laval, Inscrite le 18 juin 2006, 37 ans) - 9 juillet 2008
Changement de cap
Critique de Noufaro (, Inscrite le 27 avril 2008, 64 ans) - 27 avril 2008
Excellent!
bref, mais prenant
Critique de Kouklye (, Inscrite le 15 novembre 2006, 35 ans) - 22 juin 2007
En gros, ce récit a été pour moi, bref, mais prenant!!!
" il faut passer à travers la souffrance, vous comprenez"
Critique de Baspial (, Inscrit le 4 juin 2005, 67 ans) - 16 avril 2006
"Dans la campagne..." .... "Elle ferma les yeux et s'endormit."
La vie de Nina... difficile et rapide..
Finalement ce livre devait être très court !
Intéressant !
J'ai pas aimé vraiment, je crois avoir lu en témoin, voyeur presque, ... j'ai lu très vite, c'est ainsi vite fini.. "passer à travers la souffrance" vous comprenez ?
Ma fille (17) m'a passé ce livre car elle l'aime beaucoup, encore une fois cela prouve que ce n'est pas facile d'aimer la même chose que les autres... heureusement !
Trois étoiles... quand même, on peut apprécier sans aimer et une traduction n'est pas forcément fidèle à 100 %
Une écriture tourmentée
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 avril 2006
Nina se cache dans une trappe. Pendant ce temps, son frère et son père sont tués à quelques pas au-dessus d'elle. Tout ça sent la fin d'une guerre.
Plus tard, une dame âgée aux gestes de petite fille entraîne un vieil homme dans un bistrot. Un homme qui a en mémoire l'atrocité perçue dans le regard d'un enfant devant un crime commis. Un homme qui souffre sans en avoir l'air.
Un récit intemporel, qui se passe partout et nulle part, sur fond de guerre et de blessure. Avec un fil conducteur : la vengeance. Et encore...
Ce style cher à Baricco, cette écriture tourmentée et vive, ces âmes mises à nu. L'auteur a toujours eu l'art d'aller à l'essentiel et de toucher là où ça fait mouche. Un très beau roman. C'est sobre, épuré et c'est comme cela que je concevais l'écriture d'une telle histoire.
Le prix d’un monde meilleur
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 31 décembre 2004
La seconde partie voit l’enfant rescapée confrontée à l’un des assassins du début. La violence devient alors celle des paroles, des silences, des ébauches. Splendide dialogue où l’on se cherche soi tout autant que l’autre, où l’on retourne aux sources de l’horreur pour s’en purifier.
Des dizaines d’années après les faits, le combattant ne regrette rien : « Il y avait des tas de choses que nous devions détruire pour pouvoir construire ce que nous voulions, c’était la seule manière, nous devions être capables de souffrir et de faire souffrir, celui qui supporterait le mieux la douleur gagnerait, on ne peut pas rêver d’un monde meilleur et penser qu’on va vous le donner juste parce que vous le demandez, les autres n’auraient jamais cédé, il fallait combattre, et une fois qu’on avait compris ça, ça ne faisait plus de différence que ce soient des vieux ou des enfants, tes amis ou tes ennemis, on était en train d’ouvrir la terre, il n’y avait rien à faire, il n’y avait pas moyen de faire ça sans que ce soit douloureux. Et quand tout nous semblait trop affreux, nous avions notre rêve qui nous protégeait, nous savions que, si élevé qu’en soit le prix, immense serait la récompense, parce que nous ne nous battions pas pour un peu d’argent, ou pour un champ à cultiver, ou pour un drapeau, nous nous battions pour un monde meilleur, vous comprenez ce que ça veut dire ? nous étions en train de redonner à des millions d’hommes une vie décente, et la possibilité d’être heureux, de vivre et de mourir dans la dignité, sans être piétinés ou ridiculisés, nous n’étions rien, mais eux, ils étaient tout, des millions d’hommes, nous on était là pour eux, que voulez-vous, que ce soit un enfant qui meurt contre un mur, ou dix enfants, ou cent, il fallait ouvrir la terre et nous l’avons fait, des millions d’autres enfants attendaient que nous le fassions et nous l’avons fait, (…). »
Le dernier mot digéré, je me suis dit que j’avais eu raison de faire confiance à Baricco. Ces 121 pages ne m’ont pas apporté de réponse, fort heureusement (je me méfie des réponses unilatérales), mais elles ont densifié la question des innocents que l’on tue pour la bonne cause.
Force épurée...
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 68 ans) - 31 août 2004
La réponse à ces questions change-t-elle selon le point de vue où l'on se place?
L'acte de celui qui tue aujourd'hui est-il moins condamnable parce qu'il a vu perpétrer la même chose sur sa propre famille? Au nom de quoi condamner, épargner?
Et en quoi la foi en un monde meilleur justifie-t-elle que l'homme trace un chemin sanglant vers autre chose à travers la souffrance d'êtres pareils à lui-même? Y a-t-il une paix possible, après cela?
L'écriture épurée d'Alessandro Baricco donne ses réponses à ces questions éternelles, réponses forcément fragmentaires, paradoxales et subjectives comme le seront celles du lecteur de ce très beau et très intense roman.
Encense
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 25 juillet 2004
Ca se dévore à la vitesse grand V ; 112 pages, mais 112 pages de bonheur de lecteur. Certains y ont vu, semble-t-il, de la redite de polars, ou quelque chose de ce genre. C'est plutôt gonflé.
Critiques = bourriques
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 20 janvier 2004
Qui disait que « Les critiques littéraires sont des cactus qui vivent de leurs piquants parmi des vautours qui vivent de leur plume » ? Ah ! Oui, c’est « l’écrivain raté » du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Ecrivain raté ? Pas plus que les critiques eux-mêmes qui noient souvent leurs ambitions avortées dans le fiel dont ils agressent les auteurs, avec une haine particulière pour les plus grands.
Comment expliquer autrement la « déception » ressentie par les fines bouches des cocktails littéraires – déception répercutée jusque dans les colonnes de ce site comme s’il était de bon ton d’aboyer avec les loups – devant ce roman bref et puissant où Baricco, une nouvelle fois, sait entretenir avec son lecteur ce jeu complexe de séduction et de fascination qui est le propre de la vraie littérature.
Une première partie à pleurer, où Baricco manie le sang comme dans « Seta » il maniait la soie.
Une seconde partie qui éclaire la première et qui s’en éclaire en un jeu de reflets qui renvoie aussi, c’est vrai, à d’autres livres. On songe à la triple vengeance de « L’été meurtrier », avec il est vrai un dénouement très différent. On songe aussi au vieux thème camusien des « justes » :
« - Et nous avons lutté pour ça. Pour pouvoir faire ce qui était juste.
- En tirant sur des enfants ?
- Oui, si c’était nécessaire. »
Et puis cette philosophie qui se lisait aussi dans « Seta » ou « Novecento », ce sourire désenchanté, cette désespérance élégante :
« Comme ça peut être vertigineux, le temps. »
« On a beau s’efforcer de vivre une seule vie, les autres verront mille autres vies dedans, et c’est pour ça qu’on n’arrive pas à éviter de se faire du mal. »
« Même si la vie est incompréhensible, nous la traversons probablement avec le seul désir de revenir à l’enfer qui nous a engendré, et d’y habiter auprès de qui, un jour, de cet enfer nous a sauvé. »
Quand l’un des critiques qui a éreinté Baricco publiera un roman qui arrive à la cheville de celui-ci, faites-moi signe, que je change le titre de cette brève lecture…
"Un Baricco de la plus belle eau" ...
Critique de Jo (Quelque part au coeur des Ardennes, Inscrite le 30 décembre 2003, 48 ans) - 30 décembre 2003
Et je serais tentée de les suivre...
Sans crier au Génie, j'ai apprécié le ton que l'auteur a donné à son histoire, comme le dit Trisopathe , " on est pris à témoin .. "
Que penser??
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 16 février 2003
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