Montluçon après la tourmente (1944-1977)
de André Touret

critiqué par JulesRomans, le 17 avril 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Pâté aux tartouffes pour tous !
Incontestablement cet ouvrage est un prolongement de " Montluçon 1940 - 1944 la mémoire retrouvée" du même auteur. Le professionnel de l’histoire aussi bien que l’étranger à cette discipline s’y retrouvent car la rigueur et les mentions des sources de l’information se conjuguent avec un bien écrire et un souci pédagogique. L’index des noms patronymiques sera fort utile à tous et on voit trop d’éditeurs de livres d’histoire très connus refuser à leurs auteurs et aux lecteurs cet outil pour ne pas souligner la présence de celui-ci dans tous les ouvrages d’André Touret dont nous avons parlé sur ce site.

1944 c’est évidemment la libération de la ville mais également les débuts de l’Épuration. À Montluçon du point de vue des fonctionnaires dans cet ouvrage l’auteur fait une impasse, alors que par ailleurs dans une conférence il avait livré que l’intendant du ravitaillement, le commissaire des renseignements généraux, le commissaire central, le commandant des gardiens de la paix, le directeur de la prison et l’inspecteur primaire avaient été révoqués. Par contre il évoque l’épuration économique et les débordements ; il est d’ailleurs mentionné qu’un ancien ministre de l’éducation nationale de l’État français se retrouve dans le camp d’internement de la forêt de Tronçais tout près de Montluçon. L’auteur ne donne pas à son propos deux compléments qui habilement glissés auraient nettement accentué l’intérêt pour cette information. La première donnée est qu’il est emprisonné tout près du village où il est né (à savoir Cérilly, comme l’écrivain Charles-Louis Philippe) et le second renseignement est qu’il décide de réintroduire les devoirs envers Dieu et le catéchisme à l’école laïque (son successeur Jérôme Carcopino revient sur cela).

Si dans les chapitres qui suivent, une large place est prévue pour dresser les portraits et les actions des municipalités et maires successifs de la cité, des évènements locaux en mai 1968, de la désindustrialisation. L’auteur offre en plus des points originaux. Ainsi il traite de la disparition des maisons closes en 1946 et présente par exemple deux artistes de musique traditionnelle ; pour information le projet de Musée des musiques populaires (s’appuyant sur une belle collection existence d’accordéons, vielles et violons en particulier) fut sabordé par la municipalité élue en 2001 et un autre projet autour du même thème devrait permettre une réouverture du Musée municipal de Montluçon (ce qu’évidemment ne dit pas le livre).