L'Embellie
de Auður Ava Ólafsdóttir

critiqué par Fanou03, le 16 avril 2013
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
sur les routes islandaises
La narratrice est une jeune islandaise, traductrice de métier, un peu dans la lune. En ce début d'hiver son mari la quitte pour une autre, tandis que sa meilleure amie, hospitalisée jusqu'à son accouchement, lui demande de garder Tumi, son jeune fils de huit ans, mal-entendant et mal-voyant. La narratrice décide de passer quelques semaines dans un chalet qu'elle vient de gagner à une loterie et qu'elle a fait installer dans la ville de son enfance. Elle emmène avec elle le petit Tumi pour un étrange voyage sur la route qui fait le tour de l'île. Juste avant de partir, une voyante lui fait une curieuse prédiction. Se réalisera-t-elle ?

Il ne manque pas grand-chose pour faire de ce "road-movie" à la mode scandinave une histoire à laquelle j'aurais complètement accroché. J'ai apprécié le côté décalé de la narratrice ainsi que les incidents loufoques qui viennent émailler le récit. Mais ne vous attendez pas à ce qu'il se passe vraiment quelque chose de consistant. Je trouve que le début du livre nous fait des promesses que les chapitres ultérieurs ne tiennent pas. Certes l'auteure aborde avec beaucoup de sensibilité (mais saupoudré d'une dose d'absurde) des thèmes intéressants: la maternité, l'envie d'enfant, les difficultés de communication, les secrets familiaux... L'histoire de plus est plutôt bien construite, avec une "ambiance" islandaise qui a un charme très particulier. Malgré tous ces ingrédients j'avoue que cette lecture m'a globalement ennuyé.
Road movie islandais 7 étoiles

L'héroïne vient de se faire plaquer par son mari. Curieusement, cela ne l'affecte pas plus que ça.
Que son amant lui propose une vie commune, ne l'intéresse pas non plus.
"Une des caractéristiques d'une liaison amoureuse défaillante apparaît quand les gens se croient obligés d'avoir des enfants."

Mais quand son amie Audur se retrouve, alors qu'elle est enceinte de jumeaux, hospitalisée, elle accepte pour quelques jours de garder Tumi, son petit garçon de 4 ans, handicapé.
Son métier de traductrice (elle connaît onze langues) lui permet de quitter Reykjavik avec le petit garçon, emportant le minimum, mais avec la boite à gants remplie des billets du gros lot de la loterie, pour rejoindre un chalet, lui aussi gagné à une quelconque tombola.
Elle va alors, en quelques jours "provoquer la mort de quatre bêtes, franchir sans encombre quarante ponts à voie unique, huit éboulis difficiles et avoir des relations intimes avec trois hommes... une activité aussi intense que celle de la décennie passée."

Nous suivons donc cet original road-movie autour de l'Islande de cette femme qui "connait beaucoup de langues, peut-être trop, (mais qui) n'a jamais su spécialement se servir des mots en tête à tête."

Les quarante dernières pages du livre sont consacrées aux recettes diverses ou notices explicatives pour le tricot par exemple. J'avoue que je n'avais pas l'intention de les lire... et que je serais passée à coté de véritables révélations, comme la recette du café imbuvable (celle-la, je la connaissais !), je n'aurais pas appris que les petits pains aux graines de bouleau sont parfaits pour un homme et une femme après leur deuxième nuit et que les islandais sont amateurs de moutarde de Dijon et de Calvados.

L'héroïne m'a rappelé Arnljotur , dans "Rosa Candida", de la même auteure, avec cette façon de se laisser porter par les événements qui surgissent, par les décisions des autres.

Un voyage savoureux, avec certes un sujet déjà exploité mais le déroulement en Islande et la présence de Tumi enfant très attachant apportent une touche d'originalité qui rend la lecture agréable, passant de réflexions aux situations les plus cocasses avec un humour omniprésent (... l'arrosage des fleurs artificielles !!)

Marvic - Normandie - 66 ans - 16 novembre 2014


Road trip en Islande 6 étoiles

J’avais entendu parler de cette auteure autour du célèbre « Rosa Candida » ; et puis j’ai décidé de la découvrir à travers ce roman en partie pour découvrir l’Islande qui me fascine. Suite à l’annonce subite de son mari de divorcer, la narratrice, traductrice, décide d’organiser un dernier repas à deux - une bonne oie qu’elle se garde bien de dire qu’elle a renversé sur la route- et de filer tout aussi spontanément à travers son pays sans durée déterminée avec pour seul compagnon de voyage le fils de sa meilleur amie, Tumi, 4 ans sourd et muet. Ces deux-là vont rapidement se rapprocher.
Elle est incroyable et prend tout avec légèreté, de l’abandon de son mari à son gain du loto en passant par les péripéties du voyage ; elle a un comportement curieux et en même temps on rêverait d’être comme elle, aussi forte, insouciante, d’envoyer tout balader et se déconnecter du monde quelque temps. Elle est l’exemple même qu’une autre existence est possible et qu’il faut profiter à fond de l’instant présent !
Tout au long de ce road trip, la pluie battante et l’obscurité sont omniprésents, ce qui conforte l’ambiance hivernale du roman et donne envie de le dévorer au coin du feu, bien emmitouflé. Profitons-en : l’histoire laisse peu de place aux préjugés et la fin originale nous propose 47 recettes islandaises qui donnent l’eau à la bouche. Petit bémol cependant : il est parfois difficile à suivre les différents hommes de cette histoire à peine croisés.

Psychééé - - 36 ans - 10 avril 2014