Les filles de La Rochelle
de Thomas Brosset

critiqué par JulesRomans, le 21 avril 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Sont les filles de La Rochelle qu' ont armé un bâtiment ...
Le livre "Les filles de La Rochelle" se lit de manière fluide et il intéressera en priorité les Canadiens d’origine français et les habitants de la Charente-maritime. Cet ouvrage propose huit récits, basés sur des faits authentiques, dont un peu plus de la moitié rapportent les aventures qui entraînèrent de jeunes filles au XVIIe siècle à s’embarquer pour le Canada.

L’ouvrage démarre avec une passagère clandestine Ozanne Achon épouse Tremblay qui voit aujourd’hui 200 000 personnes (dont Fabienne Thibault, Madonna et Cécile Dion) se réclamer comme ses descendants. C’est aussi leur vie au Québec ou dans l’Ontario qui nous est présenté et un récit nous conte l’amitié entre une Iroquoise et une ancienne fille du Roy. Le XVIIe siècle voit les bûchers pour sorcières brûler de leurs derniers feux (certes bien plus denses que dans les siècles précédents) aussi cette quête de mise en accusation de femmes marginales atteint également l’Outre-Atlantique, comme on le voit avec "Elle voyait des sorciers partout".

"La repentie de Laleu" tient plus de la légende que de l’histoire mais des éléments authentiques ont vraisemblablement servi dans ce récit de naufrageurs où au XIe siècle pour payer l’impôt à leur seigneur Guillaume VIII comte du Poitou, des paysans en ont été réduits à cette extrémité. Un autre récit est situé à une époque semblable, et voit le retour d’une expédition partie sept ans plus tôt en Afrique à La Rochelle, ceci est l’occasion de citer l’église Notre-Dame-de-Cougnes et de parler de l’hôpital de Pernelle (du nom de l’épouse de l’armateur Alexandre Aufrédy).

Le livre se clôt sur une vision précisée romanesque d’un séjour à La Rochelle de la fille de Marie-Antoinette, toutefois le rôle quant à la découverte par le peintre Eugène Fromentin d’un journal intime de celle-ci est fantaisiste comme indiqué dans les pages qui suivent "On l’appelait Madame Royale". En fait les historiens professionnels pensent généralement que la personne surnommée "la princesse des ténèbres" est vraisemblablement une fille bâtarde du frère de Marie-Antoinette à savoir Joseph II.