I.R.$, Tome 7 : Corporate America
de Stephen Desberg (Scénario), Bernard Vrancken (Dessin)

critiqué par Shelton, le 25 avril 2013
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Toujours de grande qualité...
Ce quatrième diptyque de la série IRS va permettre de comprendre de très nombreux éléments sur la série et c’est pour cela que je vais prendre le temps d’en donner quelques-uns qui, je rassure tout le monde, ne mettent surtout pas en péril la construction du suspense de l’épisode en question.

Commençons par la nature exacte de l’IRS. Il s’agit d’une agence fédérale américaine, International Revenue Service, qui collecte les impôts sur les revenus et les taxes diverses et qui par ailleurs fait respecter les lois et règlements fiscaux. Cette institution possède un bureau d’investigation. Tous les jours, l’IRS traite des milliers de dossiers à la recherche des anomalies, des trous, des fraudes… Larry B Max est un agent spécial au sein de cet organisme. Il a de grands pouvoirs et moyens pour traquer les criminels de la fraude, du blanchiment et de l’évasion fiscale… Il a la particularité d’être inflexible, impitoyable, incorruptible. C’est la terreur de tous ceux qui ont quelque chose à cacher…

Larry B Max est aussi le fils de Robert Max un des grands du cinéma d’Hollywood. Malheureusement, Il est mort avec son épouse dans un accident d’avion. « Il ressort de l’analyse des boîtes noires que le système électrique est la cause principale de l’accident. Les circuits ont grillé les uns après les autres. En quelques instants le jet privé de votre père est devenu complètement ingouvernable. La chute n’a pas duré plus de quelques minutes, mais elle a dû être… » Larry est persuadé que son père a accepté de l’argent sale pour relancer ses studios de cinéma. Un certain Johnny Madsen serait dans le coup… Larry, en dehors du temps pris par ses enquêtes, se donne les moyens de savoir de ce qui s’est réellement passé dans l’environnement de son père lors de la fin de sa vie…

Enfin, il faut prendre le temps de parler d’une certaine Gloria, la femme virtuelle de Larry. Virtuelle n’est certainement pas le bon mot car Gloria existe bien réellement. Mais la relation entre les deux est essentiellement téléphonique. Qui est cette Gloria ? Pourquoi Larry tient tant à elle ? Pourquoi a-t-il peur de la rencontrer ? Là aussi, au fur et à mesure des albums, on en apprendra plus sur cette femme qui a été, aussi une star du cinéma d’Hollywood… Mais il faut aussi parler de la dernière femme de la vie de Larry, une certaine Lane… Là, il s’agit de la sœur de Larry et les deux, frère et sœur, sont à la fois unis par le drame familial qui les a marqués et étrangement distants… Une fois de plus, il faudra du temps pour comprendre comment ces deux ont organisé leur vie, comment ils se sont reconstruits après le drame…

Reste à parler de cet épisode en particulier, avec deux albums, Corporate America et La guerre noire. Il s’agit d’une histoire avec le pétrole au cœur des transactions financières. Bien sûr, ici, tout est fiction ! Une campagne électorale présidentielle américaine, des riches industriels qui soutiennent un candidat républicain dont un représentant du monde de l’industrie pétrolière, des spéculations pas très nettes entre plusieurs pays dont certaines nouvelles républiques d’Asie centrale… Pour améliorer la campagne, il faut de l’argent, toujours plus de dollars…

Imaginez une société qui miserait sur l’augmentation du cours du brut… 70 $ le baril… Impossible diront certains, mais on peut provoquer cela avec quelques actions bien ciblées… Larry B Max va tenter de comprendre le mécanisme, puis va lutter pour l’empêcher de fonctionner… heureusement que tout cela n’est que fiction car que serait le monde si on commençait à spéculer sur le coût des matières premières comme le pétrole ?

Un très bon épisode qui confirme si besoin était que cette série IR$ est une excellente bande dessinée et que Stephen Desberg est un incroyable scénariste qui sait utiliser les tensions du monde actuel pour créer des histoires fascinantes qui enchantent les lecteurs…