Kiki king de la banquise
de Jean-Louis Cornalba, Vincent Malone

critiqué par JulesRomans, le 7 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Cachez ce Kiki que je ne saurais voir
Voici un album au contenu très loufoque, premier titre d’une série qui devrait en compter quatre dans l’année 2013. Kiki est un pingouin puisqu’il vit dans l’hémisphère nord, toutefois jusqu’à présent nous ne l’avons pas vu voler.

Ses futurs parents vivent sur la banquise et nous assistons à leur rencontre qui se traduit par la naissance de Kiki. Ce dernier suit bientôt les cours de l’école de la banquise. Toutefois la banquise fond et cela se traduit dans un premier temps par la disparition des parents de Kiki (scènes très dures à vivre pour un jeune lecteur que de voir le père dévoré par un cachalot et la mère écrasé par un bateau) et dans un second temps par le transfert du pingouin dans une sorte de refuge pour animaux. Avec ses nouveaux compagnons, Kiki s’évade et décide que lui et ses compagnons visiteront les États-Unis d’Amérique.

Dans pratiquement chaque page il y a un texte au style indirect en gros qui raconte l’essentiel des étapes de l’histoire et des dialogues dans des bulles qui servent à porter des réflexions humoristiques soit sur la situation dépeinte soit sur une action secondaire en parallèle avec l’action principale. Des jeux sur les sonorités seront appréciés tel cet hommage au «A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles» de Prévert qui donne :

«Là, la séquence poursuite Kiki 007 classique en kite, caddie, en tricyclette, en tank qui finit par une cascade "spéciale kiki" en Kawasaki du côté de Carnac».

Il y a dans cet ouvrage plusieurs niveaux de lecture, mais une fois le livre clos on se pose la question du type de lectorat pour cet ouvrage tant par du fait du choix de certains mots ( « Mais qu’est-ce-que ce camp super glauque? On dirait un quartier de haute sécurité ») que par les allusions culturelles ( Kiki 007, Cary Grant, « Vive le Kiki libre ») ou les thèmes abordées (dimensions écologiques, tests sur des animaux pour fabrication de produits cosmétiques).

Il s’agit selon nous d’une belle parodie d’aventures mièvres ou très médiatisée de pingouin conçue pour un jeune lectorat ; le résultat pour "Kiki King de la banquise" aboutit à une forme pour enfant de moins de huit ans et pour un fond faisant rire bien plus souvent les adultes que les jeunes. Une production très originale en tout cas.

Les illustrations par contre ne portent pas à débat (sauf celles des accidents mortels imposés par le texte), elles renvoient tant aux représentations enfantines qu’au dynamisme des personnages de dessin animés et sont portées par des couleurs assez kitch.