A moi seul bien des personnages
de John Irving

critiqué par Veneziano, le 9 mai 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Tant de postures possibles
Le personnage principal, narrateur du roman, est une sorte d'obsédé sexuel assumé, condamné à perpétuité et volontairement à la bisexualité. Intrigué par son grand-père travesti dans des rôles féminins au théâtre, il est sous le charme de son beau-père. De la' , il aime mélanger les genres, dans tous les sens du terme, ce qui ne manque pas d'intriguer, voire d'agacer, femmes et hommes de toutes tendances.
Il s'agit donc de la péripétie de sa vie, ce qui donne un roman rocambolesque, presque entièrement sexuel, aussi cru que drôle, qui n'est pas sans rappeler Almodovar, un peu Philip Roth, et bon nombres des obsessions récurrentes de ses livres, comme la lutte, au passage. Le sida, les maladies et la mort viennent un peu assombrir le décor.
Je m'attendais bien à quelque chose de haut en couleur, et j'ai été loin d'être déçu, les rebondissements s'y succèdent constamment, comme les expériences en tout genre. Cela fait rire et réfléchir. J'ai vraiment bien aimé.
Ode à la tolérance 8 étoiles

Dans ce roman se retrouvent maints thèmes irvingiens, le père absent, la lutte, la sexualité, la famille... et la littérature, avec outre maints auteurs cités, une présence de Shakespeare plus que prégnante... que ce soit dans cet humour décalé, dans cet appel à l'humanisme, dans le drame familial, dans la critique sociale (quoique cela soit aussi très irvingien)... ou dans ces pièces qui parsèment le roman...

Avec un hymne à la tolérance, omniprésent.

Et une chronologie qui même si elle présente a priori un aspect chaotique se révèle somme toute linéaire...

Au fil des pages le récit se fait plus dense, plus riche... les premiers chapitres me paraissant un peu plus fades pour ne pas dire par moment ennuyeux... et de ce fait ce roman se lit avec plus de plaisir et d'attente...

Deinos - - 62 ans - 29 juillet 2018


Ersatz 6 étoiles

Aucun doute il s’agit bien d’un roman de John Irving. Tout y est : les thèmes « irvingiens », les personnages iconoclastes, le roman initiatique, l'écriture ...
Et pourtant je n’y ai pas trouvé mon compte. Je ne suis pas rentré dedans, me suis parfois ennuyé et n’ai pas vraiment accroché aux personnages. Les effets qui d’habitude fonctionnent avec moi m'ont semblé trop prévisibles ou décevants. Le découpage chronologique ne m'a pas plu. Enfin le sujet principal de l’identité sexuel ne m’a pas passionné.
Peut être un mauvais timing de lecture? J’aime cependant trop l’auteur pour en rester là.

Elko - Niort - 48 ans - 6 décembre 2017


ouvrage initiatique 7 étoiles

Quand il va voir Miss Frost, la bibliothécaire, Billy, le jeune héros de ce roman lui demande des ouvrages sur les "erreurs d'aiguillages amoureux". Ainsi, grâce à elle, grâce aux lectures qu'elle lui propose et grâce (ou à cause) des adultes bienveillants (ou pas) qui l'entourent, il va découvrir que les différences existent, qu'elles ne sont pas simples à porter et qu'elles peuvent provoquer des réactions diverses dont le rejet.
Ce livre est un plaidoyer pour la tolérance, pour la différence, il est agréable à lire mais il m'a donné parfois l'impression d'être écrit à dessein, l'auteur ayant pour objectif d'intégrer la liste des livres que Miss Frost conseille à Billy.

Laurent.v - - 51 ans - 31 août 2014


Loin d'être gai 7 étoiles

D’après ce que j'ai pu en lire çà et là , cet ouvrage de John Irving divise pas mal la sphère de ses lecteurs.Cela tombe plutôt bien , c'est la première fois que j'ouvrais un livre de cet auteur.
Gros livre de plus de 460 pages où l'on ne croise pratiquement que des personnages aux moeurs différentes de la norme "A moi seul bien des personnages "traite surtout de l'homophobie aux USA qui paradoxalement semblait être moins présente à la fin des années 50 qu'actuellement mais cela est peut-être du aux souvenirs de l'auteur (car ce texte est très certainement en partie autobiographique) on y croise des personnages très attachants tous appartenant de près ou de loin au club théâtre du collège d'une petite ville du Vermont. La plupart seront fauchés dans les années Sida et la description de certaines agonies laisse sans voix .
Une ode à la tolérance en ces temps troublés vis à vis des Gays Lebiens Transgenres et Bisexuels.
Le coté "ghetto" peut surprendre, en effet , on croise très peu d’hétéro et je rejoins Veneziano dans le petit côté Almodovar de ce roman.

Ndeprez - - 48 ans - 29 juin 2013