Les aventures d'Itamar
de Charlotte des Ligneris, David Grossman

critiqué par JulesRomans, le 12 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
La vie d'Itamar restera-t-elle une suite de cauchemars ?
Voici six récits qui ont en commun de répondre à une difficulté rencontrée par un jeune enfant nommé Itamar. Ces difficultés mises en scène renvoient à de vrais problèmes dans la vie réelle de jeunes.

Le premier récit montre Itamar, terrifié par l’image qu’il se fait des lapins, rencontrer un animal qu’il juge très mignon qui est en fait un lapin ; ce dernier est lui-même effrayé par l’idée d’être maltraité par un être appelé enfant dont il s’est fait une représentation qui l’empêche de voir qu’Itamar en est un. Bref un joli récit qui en des temps où on monte des communautés contre des autres permet de réfléchir sur la peur qu’on peut nous avoir poussés à avoir les uns des autres sans raison.

Le second récit fait appel à la ressource de la magie puisque le jeune héros se retrouve à posséder un chapeau qui lui donne la possibilité de transformer sans possibilité de retour à la situation inverse tout être vivant. Ayant testé sur son père ces pouvoirs, le jeune héros est bien embêté mais heureusement il va trouver une solution après plusieurs changements successifs pour retrouver un père. On peut réfléchir sur la responsabilité que l’on a de ses actes à partir de là et sur la crainte de voir disparaître un de ses parents.

Le troisième récit traite de la question des cauchemars tandis que la quatrième histoire est un jeu autour de la possibilité d’arriver à communiquer avec ses parents et montre l’utilité que peut avoir la maîtrise de l’écrit. Le conte suivant voit Itamar rentrer dans plusieurs tableaux muraux et y rencontrer une multitude de personnages avant de découvrir que chez les lions aussi on mettait les jeunes au lit, on devine qu’ici est travaillée l’acceptation de se coucher sans récriminer. Enfin par le dernier récit c’est faciliter le consentement par Itamar de la venue d’un nouvel enfant dans la famille qui est envisagée.

L’ensemble de ces textes, destinés majoritairement sinon totalement à vaincre des angoisses infantiles, est écrit par un auteur israélien pour enfants bénéficiant d’une grande notoriété tant dans son pays que dans les états anglophones et l’on peut remercier l’éditeur de nous avoir permis d’accéder en français à ces récits publiés à l’origine entre 1986 et 1992. Ceux-ci répondent plutôt à des préoccupations d'enfants de 4 à 8 ans mais les plus grands auront une lecture amusée et décalée de son contenu.

Pour cette version française notre compatriote Charlotte de Ligneris a su elle aussi apporter sa pierre à la dédramatisation des peurs en montrant un enfant faisant preuve de dynamisme et en parsemant les dessins de notes humoristiques.