Au début de l’histoire nous sommes en septembre 1937, Lucien Fabre le directeur du journal « La vérité » est assassiné de deux balles de pistolet dans sa résidence secondaire à Villerville, dans le Calvados, alors qu’il revenait d’une promenade à cheval.
A Paris, sa veuve Mathilde Fabre charge le commissaire Franck Peretti et ses assistants les commissaires Perrier et Lacaze de mener l’enquête. Celle-ci s’annonce tout de suite difficile, car la victime, éditorialiste talentueux, dans le journal d’extrême-droite « La vérité », s’était fait un grand nombre d’ennemis. Il avait d’ailleurs déjà reçu à plusieurs reprises des menaces de mort.
De plus le journal "La vérité", qu’il dirigeait maintenant depuis cinq années, s’était donné pour mission de dénoncer les turpitudes des élus de la France, - aveuglés par leur soif de pouvoir d’argent et d’honneur-, n’avait, en effet, pas hésité récemment à dénoncer les accointances de certains députés radicaux avec des financiers douteux…
Reprenant quelques-unes des grandes affaires et des grands scandales qui ont secoué la troisième République, M. Philippe RICHELLE, nous propose ici un scénario solide, bien ficelé et inspiré de faits réels, en prenant toutefois soin de légèrement modifier les noms et les dates. Les personnages sont bien présentés, très fouillés psychologiquement et très réussis.
J’ai notamment beaucoup aimé les dialogues, avec leur lot d’expressions utilisées à l’époque, et aujourd’hui tombées complètement en désuétude, comme p. ex "Son rustaud" pg 11, "Pas mal conformée" pg 18 ou encore "il s’était fait repasser" pg. 33.
Notons toutefois quelques erreurs historiques sur la «time line» de l'histoire, ainsi p. ex. notamment Pg 7, si nous sommes en septembre 1937, comment le héros peut-il aller acheter en librairie un livre d’Ernest HEMINGWAY paru en français en.. 1938 ? Et surtout comment peut-il voir en exposition un livre d’Agatha CHRISTIE paru en français en… 1945 ?
Le dessin de M. Pierre WACHS est lui très agréable, très bien fait. Le trait est fin et bien fini. Priorité est donnée aux personnages, avec des visages très bien dessinés aux traits très fins et très expressifs, mais je dois dire que les rares paysages sont très bien réussis aussi.
Les couleurs de Mme. Claudia BOCCATO sont également très réussies avec une préférence pour les bleus clairs et les rouges assez vifs. Jolie idée aussi le fait de présenter les souvenirs et les rêves du héros de la BD en couleur sépia, flirtant avec le noir et blanc, pour donner une impression de vécu et de nostalgie opposée aux couleurs vives du temps présent.
Je m’en voudrais de finir sans dire un mot du découpage qui m’a vraiment très agréablement surpris, avec une modernité à laquelle je ne m’attendais absolument pas, pages 15-16 ou 35-36 p. ex.
Un bonne BD historique, un bon moment de lecture, dont je lirai les volets suivants avec plaisir.
Septularisen - - - ans - 19 avril 2016 |