Des jours parfaits
de Annie Lemoine

critiqué par Veneziano, le 18 mai 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une passade marquante
Une femme s'attache à un Sicilien, marié, rencontré en vacances, il en ressort une idylle courte, décousue, qui se délite : le bellâtre ténébreux a peur du mensonge, et rentre sagement au bercail. La liaison reste épistolaire, après une rupture douloureuse, il lui raconte ses voyages de volcanologue. Puis ils cessent de s'écrire.
L'histoire, presque banale, est décrite de manière douce-amère, à la fois sentimentale et clinique, mais l'essentiel se situe dans son environnement, le contexte de sa découverte. C'est la fille de la narratrice qui découvre les notes de sa mère dans un cahier rouge, et finit par renouer avec la fille du bel Italien, après la mort des deux protagonistes adultères. De cela, il s'ensuit un halo de mystères, de douceur et de douleur, d'interrogations identitaires...
Annie Lemoine procède par bribes et étapes pour transfigurer une passade amoureuse, qui tient de Sagan et de Duras. C'est vite lu et marquant, sensible et fin, solaire et sombre, doux et brutal tour à tour, et cela par une économie de mots. L'affaire est assez finement menée.