Le temps du rêve, Tome 1 : Gallipoli
de Stéphane Antoni (Scénario), Olivier Ormière (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 19 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Total war
Voici un album qui vient nous rappeler que ne fut pas inexistant l’apport des dominions et de l’Inde en population indigène durant la Première Guerre mondiale. Certaines BD récentes avaient déjà permis de mettre en scène des populations issues des colonies françaises : L’Homme de l’année, 1917" , "Turcos le jasmin et la boue", la série "Amère patrie", la série "Les quatre coins du monde" et la série "La Grippe coloniale".

Second intérêt pour la dimension touchant à ce même conflit, mettre en valeur la tragique expédition des Dardanelles, rarement présentées en bande dessinée. Nous voyons comment en 1910 certains enfants aborigènes australiens sont séparés de leurs parents. L’un d’entre eux se retrouve en 1915 dans la péninsule de Gallipoli à l’ouest d’Istanbul, c’est-à-dire dans la petite partie de la Turquie restée européenne après les Guerres balkaniques. Dans ce massacre entre peuples européens, le héros croit voir un suicide pour eux et une possibilité de renaissance de son peuple.

Les sentiments qui animent les personnages sont bien rendus dans les visages ; une ambiance de couleurs chaudes fait le lien entre les régions arides de l’Australie et de la Turquie et la puissance du feu dont sont victimes les soldats australiens.