La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier Giesbert

La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier Giesbert

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Yotoga, le 20 mai 2013 (Inscrite le 14 mai 2012, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 213ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Un bon livre, un mauvais titre

Rose une centenaire qui habite Marseille en 2012 et nous raconte l'histoire de sa vie face à l'Histoire. Entre les chapitres, une petite énigme ne sera résolue qu'à la fin, ce qui tient le lecteur en apnée dans les périples de cette cuisinière.

Rose est née arménienne en Turquie au début du siècle, sa famille sera décimée, elle sera sauvée dans des conditions révoltantes, le destin la portera dans le sud de la France dans une famille de paysans adorables, puis à la tête d'un restaurant à Paris, et une fuite rapide pour les Etats-Unis, puis un retour en deuil en Chine, et de retour à Marseille en passant par l'Albanie. Elle aimera des hommes et des femmes, aura des enfants, rencontrera la mort plusieurs fois sur son chemin. Et elle se vengera.... Aucun crime ne restera impuni.

Ce livre traite de la petite histoire parallèle à la grande, de l'amour et de la haine qui portent les êtres humains, de la petitesse de grands hommes. On y rencontre Sartre et Beauvoir, Johnny, Mao et Hitler.

Le roman est suivi de musiques, de textes de chansons qui rythment les humeurs de Rose. Aux passages romantiques amoureux suivent des périodes de vengeance et de meurtres, qui donnent au livre un rythme soutenu. Et puis les citations philosophiques propre à cet auteur, qui font réfléchir le lecteur et laissent s'évader l'esprit.

La seule critique serait le titre. Rose est une cuisinière et elle a fait chanter des papilles, mais pas seulement celles d'Himmler. Le titre est une réduction sur un petit passage de sa vie, et il peut faire reposer le livre aux potentiels futurs lecteurs qui ne s’intéressent pas à cette partie de l'Histoire. C'est dommage, ce roman est beaucoup plus. Au début du livre Rose dit que son livre va s’appeler "mes 100 ans et plus", et bien oui, pourquoi pas, rééditer ce livre avec un titre plus adapté. Moi, je l'aurai appelé "comment aimer la vie même après la mort"

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Une centenaire dynamique

6 étoiles

Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 5 septembre 2017

L'idée de départ était franchement sympathique, le destin d'une femme qui se retrouve mêlée malgré elle dans les grands évènements du vingtième siècle avec en fil rouge la cuisine, et le personnage de Rose, loin d'être une mamie gâteau et gâteuse malgré ses 105 ans, m'a beaucoup plu. Le rythme est d'ailleurs assez enlevé, je n'ai pas vraiment vu les pages défiler, en contrepartie il faut reconnaître que certains passages sont quand même assez vite pliés. Pour ce qui est des personnages secondaires je suis par contre plutôt déçu, la plupart manquent d'épaisseur et font pâle figure par rapport à Rose. De plus il est dit très vite que tous les proches du personnage principal sont morts j'ai donc eu bien du mal à ressentir une quelconque empathie envers eux car non seulement ils manquent de profondeur mais en plus on sait qu'ils vont disparaître, formant ainsi une longue galerie macabre tout au long du roman.

Il faut adhérer également au fait que, comme par hasard, Rose réussit à se trouver toujours là où l'Histoire se fait, c'est un peu gros c'est sur mais en même temps c'est le principe même du roman, ce qui n'empêche pas que, de temps en temps, cela paraisse peu crédible à l'image du passage avec Himmler, très bon c'est vrai, mais que je n'ai pas trouvé vraiment crédible.

Dans l'ensemble cette lecture a donc quand même été assez plaisante, j'ai bien été pris par l'intrigue et Rose est vraiment un personnage truculent mais il manque un petit quelque chose pour le rendre vraiment mémorable car au final on a ici un bon roman, mais sans plus.

Où l'histoire et l'humour font bon ménage

10 étoiles

Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 11 avril 2017

Excellent roman des pérégrinations d'une femme à travers notre histoire du XXème siècle. Drôle et bien documenté.

Je découvre Franz-Olivier Giesbert comme auteur de romans et quelle belle surprise pour moi ! Son livre retrace une grande partie de l'histoire du XXème siècle, du terrible génocide arménien à la seconde guerre mondiale.

Rose, la fameuse cuisinière d'Himmler (entre autres) est un personnage fictif mais truculent, facétieux et libre. Elle raconte son histoire avec légèreté et humour bien que celle-ci soit par moments très tragique. FOG en profite pour donner son avis, entre autres, sur la position trouble de Sartre pendant la guerre.

Ce livre me rappelle "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" de Jonasson. De l'humour beaucoup mais aussi de grandes pages de notre Histoire.

Par hasard, je lis actuellement un livre qui traite de la période où Rose était la cuisinière d'Himmler; du reste Giesbert parle de ce personnage dans son livre, il s'agit de Félix Kersten, kinésithérapeute d'Himmler qui a sauvé des centaines de milliers de vies humaines mais ceci est une autre histoire (Les mains du miracle de Joseph Kessel)

Titre racoleur, livre intéressant !

7 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 24 novembre 2014

Une histoire de vie devant l'Histoire !
Le personnage principal, souvent déconcertant et malgré tout peu crédible, nous embarque dans une belle aventure : elle est pragmatique, a subi le pire sans trop d'états d'âme, sait offrir, aimer, haïr, se venger et ... cuisiner ! C'est son fil rouge, la cuisine, celui qui lui permet de s'introduire dans l'impensable.
Les conversations de l'enfant puis de l'adulte avec sa salamandre, sa conscience, donne une approche intéressante. Cette femme, qui à 105 ans, ingambe et pleine d'esprit, regarde son passé et vit son présent, est fascinante si on accepte de la prendre à l'état brut, telle que l'auteur nous la livre.
Ce n'est pas toujours simple de suivre cette vie, pour le moins chaotique, en y croyant, mais l'auteur nous ouvre quand même de jolis moments à savourer.
Hitler, Staline, Mao, Sartre et Beauvoir sont les plus marquants, mais pas les seuls! Tout est désacralisé : les vedettes comme les petites gens, mais c'est l'amour de la vie et l'Amour lui même, qui sont la pierre angulaire de cet ouvrage.
J'ai aimé et souvent été dérangée : le titre est franchement promotionnel, la femme adorable, peu réaliste, mais le carrefour individuel et historique mérite le détour.
L'écriture est fluide, accessible et agréable et l'auteur, très documenté.
A lire pour ceux qui ont envie de regarder l’Histoire par la petite histoire.

Rien n'est dans le titre.

4 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 2 décembre 2013

Le titre est interpellant et c'est sans doute son but.
Je n'ai toutefois pas été conquis par cette lecture. Il manquait ce petit quelque chose, cette étincelle qui permet à un texte de sortir de l'aspect "reportage" comme le dit judicieusement la critique de Tanneguy.
La toute première partie concernant l'horreur subie par le peuple d'Arménie m'a bouleversé !
Tous les crimes de la guerre me choquent mais celui là me fait plus peur encore que les autres, car n'oublions pas que son auteur (la Turquie qui toque avec insistance aux portes de l'Europe) nie toujours les faits en contestant l'aspect génocidaire de son attitude.
Mais, comme dit l'auteur, "la meilleure façon de se faire pardonner ses fautes c'est de ne pas les avouer".
Judicieux aussi de parler des trois bourreaux du vingtième siècle : Staline, Hitler et Mao. Habile de parler d'eux dans une seule vie (celle de Rose).
Je salue aussi le courage de l'auteur qui égratigne Jean-Paul Sartre.
Ainsi donc "le grand penseur" fut moins héroïque que ses écrits ne le laissent croire ?

Bref, ça se laisse lire mais sans vraiment savoir dire quoi, quelque chose cloche dans ce livre.

Un journaliste ou un auteur littéraire ?

6 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 24 août 2013

L'intrigue est assez bien trouvée : faire raconter ses mémoires à une centenaire encore fringante qui a vu et vécu toutes les horreurs du siècle, c'est astucieux !

Mais en lisant ces mémoires j'entends surtout le discours bien connu de l'un des gourous actuels de la bien-pensance qui se produit de façon permanente à la radio comme à la télévision : il nous "explique" et nous fait connaître sa culture approfondie, sans oublier les références qui en sont le gage. Dans tout cela je ne retrouve pas la jeune centenaire qui m'était assez sympathique et je le regrette.

Un ouvrage superficiel, un livre de journaliste, qui se laisse lire pourtant.

La Cuisinière d'Himmler

8 étoiles

Critique de Sydonie (, Inscrite le 14 juin 2013, 50 ans) - 14 juin 2013

je me suis fait la même réflexion que Yotoga concernant "La cuisinière d'Himmler".
Le contenu est prenant, intéressant, plutôt bien écrit.
Cependant on se demande bien pourquoi ce titre-là a été retenu. Il ne correspond pas à l'ensemble du livre, mais seulement à un passage de la vie de Rose.
Ça laisse un peu perplexe...

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  Sacré H !!! 2 Syrah 30 juin 2013 @ 09:30

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