Le fils de l'officier, tome 1 : La tête abimée
de Patrick Cothias (Scénario), Patrice Ordas (Scénario), Christelle Galland (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 2 février 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Né vers 1900, de Bretagne et d’Indochine réunies, sous des chapeaux bien lourds. Et en plus deux facteurs le chapotent …
Dans ce premier tome le récit commence alors que le héros Sidoine (fils d’une Sidonie au passé bien mystérieux) a environ 15 ans. Celui qui l’avait élevé en Bretagne à Saint-Gildas (dans la Bretagne historique, plus précisément les Côtes-du-Nord devenues Côtes-d’Armor) lui parle des divers évènements qui se sont passés dans son enfance.

Sidoine apprend qu’il était né en Indochine et que son père adoptif l’a élevé alors que son géniteur serait un officier de la coloniale (toutefois passé par le rang). Lui-même ancien sous-officier en Cochinchine, ce père adoptif devenu facteur se suicide. Afin de lui éviter le vagabondage, Sidoine est placé en colonie pénitentiaire à Aniane dans l’Hérault (entre Montpellier et Lodève). Il est privé d’un avant-bras par une machine qu’il manipule mal. Il en sort au bout de deux ans et remontant par Limoges, il fait un séjour prolongé à Châtellerault dans la Vienne auprès d’un facteur qui met également fin à ses jours. Il rejoint finalement son village breton, où il retrouve propriétaire de la maison de son père adoptif, une villageoise du cru devenue institutrice de l’école communale.

Cette série est terminée et le tome 3 est sorti début 2014, son action se déroule pour moitié durant le premier mois de la guerre dans les Ardennes ainsi que l'Aisne et pour le reste d'environ 1916 à 1921 de nouveau en Bretagne.

Pour une autre vision des centres de rééducation de l'époque pour les jeunes, on lira la série "Les innocents coupables" de Laurent Galandon (Scénario) et Anlor (Dessin) chez le même éditeur.

Il est à noter que si elle avait fait l’École normale supérieure de Sèvres, comme elle nous l’explique au tout début du tome 2 elle aurait été professeur de lycée à la préfecture et non institutrice. Il serait bon que l’on n’oublie pas que les écoles normales disparues à l’orée des années 1990 formaient les enseignants du primaire de leur département. La plupart du temps elles étaient à la préfecture, c’était le cas pour l’ENF des Côtes-du-Nord, mais par exemple l’École normale de garçons de la Loire-Inférieure était à Savenay. Aurélie Jugau serait passée par l’École primaire supérieure de filles de Guingamp (alors la seule) ou à défaut un cours complémentaire (dans une école primaire allant de l’équivalent de la grande section jusqu’à la classe préparant au brevet élémentaire) à Paimpol, Plestin-les-Grèves ou Plouha.